Vision du future des scientifiques de pointe
Pour illustrer l'optimisme des scientifiques de haut niveau sur l'avenir de notre civilisation, nous allons prendre comme référence le livre du Dr Michio Kaku intitulé : «Visions, comment la science va révolutionner le 21e siècle". Michio Kaku, est professeur de physique théorique au City College de New York.
Au cours de la rédaction de nombreux ouvrages, articles et commentaires scientifiques, le professeur Kaku a eu le privilège d'interviewer plus de 150 scientifiques de haut niveau, occupant tous un rang élevé soit dans les laboratoires les plus prestigieux au monde, soit dans les universités américaines. Parmi ces scientifiques, on compte quatre prix Nobel en physique, un lauréat du prix Nobel en chimie et un lauréat du prix Nobel de la paix.
Pour le Dr Kaku et ses collègues scientifiques l’avenir de l’humanité sera régi par l’extension et la synthèse de trois révolutions qui ont vu le jour au vingtième siècle, à savoir :
La révolution quantique : Elle va ouvrir une myriade de nouvelles applications. Parmi ces dernières, il est décrit les nouvelles façons d'exploiter l'énergie cosmique de l'univers qui, selon ces scientifiques, permettra de puiser les énergies directement des étoiles afin que l’Homme puisse coloniser le cosmos. La supraconductivité dynamisera une deuxième révolution industrielle grâce à la maîtrise de la fusion. Il y aura aussi des machines moléculaires qui, grâce aux nanotechnologies, permettront de créer de la matière inerte ou biologique encore jamais vue sur notre Terre.
La révolution biomoléculaire : le décodage de l'ADN nous permettra de vaincre les maladies génétiques dévastatrices, vaincre de nombreux cancers au niveau moléculaire, de synthétiser de nouveaux médicaments utilisant la réalité virtuelle, faire croître de nouveaux organes, vaincre le vieillissement et remodeler notre patrimoine génétique humain et environnemental.
La révolution informatique. Des millions de microprocesseurs seront disséminés dans notre environnement; les technologies de l’information seront ainsi omniprésentes et invisibles. Elles gèrent notre vie de tous les jours. L’humain et la machine seront de plus en plus couplés, pour le meilleur et pour le pire. Des algorithmes demandant d’importantes puissances informatiques, mimant le fonctionnement du cerveau, donneront vie à une multitude de robots supposés nous aider dans notre vie quotidienne, assurer notre sécurité et celui de l’ordre publique.
Nous allons ci-dessous reproduire quelques extraits tirés principalement du premier chapitre introductif (texte en italique). Ces extraits illustrent les visions des scientifiques concernant l'avenir de l'humanité, ou du moins ce qu'ils veulent lui offrir.
... Au dix-neuvième siècle, un vaste processus de découverte scientifique était en route. De remarquable avancée en science et en médecine aidèrent à sortir les gens de la pire des misères et de l’ignorance, à enrichir leur vie, à leur donner accès à la connaissance, à leur ouvrir les yeux sur de nouveaux mondes pour finalement déchaîner les forces complexes qui allaient jeter à bas les dynasties féodales, les fiefs et les empires de l’Europe. A la fin du vingtième siècle, la science a atteint la fin d’une ère, dévoilant les secrets de l’atome, déchiffrant la molécule de la vie et créant l’ordinateur électronique. Avec ces trois découvertes fondamentales, déclenchées par la révolution quantique, la révolution de l’ADN, et la révolution de l’informatique, les lois fondamentales de la vie, de la matière et du calcul étaient enfin, pour l’essentiel, établies. Cette phase épique de la science touche aujourd’hui à son terme, une ère s’achève, une autre commence tout juste.
…Pendant la plus grande part de l’histoire humaine, nous n’avons pu que contempler, simples spectateurs, les beautés de la magnifique danse de la nature. Mais, aujourd’hui, nous voici sur la crête d’une transition historique : de passifs observateurs de la nature, nous allons devenir ses chorégraphes actifs.
… Au lieu de regarder la danse de la vie, avec la révolution biomoléculaire nous allons finalement acquérir la capacité quasi divine de manipuler la vie presque à notre guise.
…Vers 2020, les microprocesseurs seront vraisemblablement aussi bon marché et abondants que le papier brouillon, disséminés par millions dans notre environnement, nous permettant de disposer des systèmes intelligents en tout lieu. Cela va tout changer autour de nous, y compris la nature du commerce, la richesse des nations, et nos modes de communication, de travail, de loisir, de vie. Il y aura de l’intelligence dans les maisons, les TV, les vêtements, les bijoux et la monnaie. Nous parlerons à nos appareils, et ils nous répondront. Les scientifiques espèrent également qu’Internet va câbler la terre entière pour devenir une membrane composée de millions de réseaux informatiques, et créer une « planète intelligente ». Internet deviendra finalement ce « miroir magique » qu’évoquent certains contes de fées, capables de parler avec toute la sagesse de l’espèce humaine.
….Dans la recherche biomoléculaire, le moteur de la remarquable capacité de déchiffrer le code de la vie est l’introduction des ordinateurs et des robots pour automatiser les processus de séquençage de l’ADN. Ce processus va se poursuivre sans relâche au même tempo jusqu’en 2020 environ, jusqu’à ce que des milliers d’organismes aient vu leur ADN complètement débrouillé. Peut-être sera-t-il alors possible pour tout un chacun sur Terre d’avoir son ADN personnel stocké sur un CD. Nous disposerons à ce moment de l’Encyclopédie de la vie.
Cela aura de profondes répercussions sur la biologie et la médecine. Nombre de maladies génétiques sont éliminées grâce à l’injection dans les cellules des gens du gène correct. Comme le cancer se révèle aujourd’hui être une série de mutations génétiques, de larges classes de cancers pourraient être enfin curables, sans recours à la chirurgie invasive ou à la chimiothérapie. De la même manière, de nombreux micro-organismes impliqués dans les maladies infectieuses seront vaincus dans la réalité virtuelle par la localisation des failles de leur cuirasse moléculaire et par la création d’agents conçus pour attaquer ces points faibles. Nos connaissances moléculaires du développement de la cellule seront si avancées que nous serons en mesure de faire pousser des organes entiers en laboratoire, y compris des foies et des reins.
De 2050 à 2100… « Visions » fait des prédictions concernant les avancées scientifiques et technologiques élaborées à partir des travaux faits avant 2050.
…. Les robots pourraient graduellement atteindre un degré de « conscience de soi » et de connaissance propre. Dotés d’une capacité à prendre des décisions autonomes et à faire office de secrétaires, de majordomes, d’auxiliaires, et d’assistants, ils verraient leur utilité dans la société augmentée d’autant. De la même manière, la révolution de l’ADN aura avancé au point ou les biotechnologies seront à même de créer de nouveaux types d’organismes (OGM) impliquant le transfert non plus seulement d’une poignée de gènes mais de centaines, nous offrant la possibilité d’accroître les ressources alimentaires et d’améliorer notre médecine comme notre santé. Nous pourrions aussi trouver la possibilité de concevoir de nouvelles formes de vie et d’orchestrer le développement physique et peut être mental de nos enfants, ce qui soulève une foule de questions éthiques.
… Au-delà de 2100, certains scientifiques voient une convergence plus poussée des trois révolutions, lorsque la théorie quantique nous apportera des circuits imprimés et des machines entières de la taille de molécules, nous permettant de dupliquer les structures neuronales du cerveau sur un ordinateur. Certains scientifiques ont sérieusement envisagé la possibilité à ce terme d’allonger la vie, en faisant pousser de nouveaux organes, des corps neufs, en manipulant notre patrimoine génétique, ou même par une fusion ultime avec nos créations informatiques.
Le problème de l’énergie …. Si l’on présuppose un accroissement annuel modeste de la consommation d’énergie, on peut extrapoler le moment où certaines ressources énergétiques seront épuisées, contraignant la société à progresser au niveau suivant.
Une civilisation de Type I est une civilisation qui a maîtrisé toutes formes d’énergie terrestre. Une telle civilisation peut modifier le climat, exploiter les océans ou extraire de l’énergie du cœur de la planète. Ses besoins en énergie sont si importants qu’elle doit exploiter les ressources potentielles de la planète tout entière. Exploiter et gérer les ressources sur une échelle aussi gigantesque exige un degré de coopération élevé entre individus, ainsi qu’une communication planétaire élaborée. Cela signifie nécessairement que les habitants ont atteint une civilisation planétaire véritable, qui aura tiré un trait sur la plupart des luttes de faction, religieuses, sectaires et nationalistes qui sont la caractéristiques même de son origine
Les civilisations de Type II ont la maîtrise de l’énergie stellaire. Leurs besoins énergétiques sont si importants qu’elles ont épuisé les ressources de leur planète et doivent utiliser leur soleil lui-même pour faire fonctionner leurs machines. Dyson a émis l’hypothèse qu’en construisant une sphère géante autour de son soleil, une telle civilisation devrait être capable de domestiquer la totalité de sa production énergétique. Les civilisations de ce niveau auront également entamé l’exploration des systèmes solaires voisins et leur possibilité de colonisation.
Les civilisations de Type III ont épuisé la puissance en énergie d’une étoile unique. Elles doivent s’étendre au système et aux amas stellaires voisins, et finir par évoluer en une civilisation galactique. Elles satisfont leurs besoins énergétiques en exploitant des collections de systèmes solaires à travers la galaxie.
…Ce système de classification des civilisations est raisonnable car elle repose sur la fourniture d'énergie disponible. Toute civilisation avancée dans l'espace finira par trouver trois sources d'énergie à leur disposition: leur planète, leur étoile, et leur galaxie. Il n'y a pas d'autre choix.
…Où en sommes-nous aujourd’hui? Vous demanderez-vous. Pour le moment, nous sommes une civilisation de Type 0. Pour l’essentiel, nous utilisons des plantes fossiles (charbon et pétrole) pour actionner nos machines. Sur cette échelle planétaire, nous sommes des enfants, faisant nos premiers pas, gauches et hésitants, dans l’espace. Mais, vers la fin du vingt et unième siècle, la seule puissance des trois révolutions va contraindre les nations de la Terre à coopérer sur une échelle encore jamais vue dans l’histoire. Au vingt-deuxième siècle, nous auront jeté les fondements d’une civilisation de Type I, et l’humanité aura fait ses premiers pas en direction des étoiles.
…Dès le moment où une civilisation a atteint le Type I, elle est parvenue à une stabilité politique rare. Une civilisation de Type I est nécessairement planétaire. Seule une civilisation planétaire est réellement en mesure de prendre les décisions qui affectent la circulation de l’énergie et des ressources.
…Au fil du temps, une civilisation de Type I développera un système de communication planétaire, une culture planétaire et une économie planétaire. La société sera reliée par une communication instantanée, ce qui tendra à graduellement effacer les barrières culturelles et nationales séculaires qui parfois conduisent à la guerre.
Commentaires:
Toutes ces idées sont développées plus en détail tout au long des quasis 500 pages du livre.
Nulle part il n'est mentionné comment la civilisation de Type 0 (celle actuelle) sera en mesure de résoudre la transition entre le flux d'énergie provenant des combustibles fossiles et celui provenant des énergies alternatives. A noter aussi que tous les exemples d’applications technologiques provenant des avancées scientifiques sont limités à celles qui auraient un éventuel intérêt économique ou humain. Aucune précision n’est donnée sur qui en seront les bénéficiaires puisque ces avancées ne seront probablement pas à la portée de n'importe qui. Il n’est non plus jamais fait mention que certaines de ces avancées pourraient aussi être appliquées au domaine militaire, à la restriction des libertés individuelles et à la destruction de l’environnement. D’une manière générale, le Dr Kaku s’abstient de s’étendre sur les possibles conséquences désastreuses que pourraient avoir ce genre de visions pour l’ensemble de l’humanité. Il ne se pose pas non plus la question de savoir si tous les peuples de la Terre sont prêts à accepter librement le futur proposé par leurs collègues scientifiques. Mais, sans doute, la Science n'a pas à se poser de telles questions. Son rôle se limite à faire des recherches pour le compte de ceux qui les payent, un point c’est tout.
L’excitation de la découverte et de la créativité est la motivation principale des scientifiques. Les brevets de leurs trouvailles appartiennent en général à ceux qui ont financé la recherche. Les scientifiques n'ont alors plus de pouvoir sur l'usage qui en sera fait. Par ce transfert de responsabilité, la Science s’affranchit de toutes responsabilités sur les conséquences que pourraient entraîner ses travaux. La Science est une spécialité académique. La politique, l’économie, la sociologie, la psychologie, etc., en sont autant d’autres. La bienséance dans le monde académique moderne n’est de ne pas empiéter sur les autres. Toutes suivent ainsi leur propre chemin, par elles-mêmes et pour elles-mêmes, n’utilisant les autres spécialités que pour faire mieux progresser la leur. Quant au destin de l’humanité, il est laissé à Dieu.
Parallèlement à la lecture de « Visions », nous conseillons vivement de lire d’autres ouvrages tels par exemple :1984 de George Orwell (Cliquez ici pour des commentaires au sujet de ce livre) et Le meilleur des mondes de Aldous Huxley, résumé là et, du même auteur, Retour au meilleurs des mondes.
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Au cours de la rédaction de nombreux ouvrages, articles et commentaires scientifiques, le professeur Kaku a eu le privilège d'interviewer plus de 150 scientifiques de haut niveau, occupant tous un rang élevé soit dans les laboratoires les plus prestigieux au monde, soit dans les universités américaines. Parmi ces scientifiques, on compte quatre prix Nobel en physique, un lauréat du prix Nobel en chimie et un lauréat du prix Nobel de la paix.
Pour le Dr Kaku et ses collègues scientifiques l’avenir de l’humanité sera régi par l’extension et la synthèse de trois révolutions qui ont vu le jour au vingtième siècle, à savoir :
La révolution quantique : Elle va ouvrir une myriade de nouvelles applications. Parmi ces dernières, il est décrit les nouvelles façons d'exploiter l'énergie cosmique de l'univers qui, selon ces scientifiques, permettra de puiser les énergies directement des étoiles afin que l’Homme puisse coloniser le cosmos. La supraconductivité dynamisera une deuxième révolution industrielle grâce à la maîtrise de la fusion. Il y aura aussi des machines moléculaires qui, grâce aux nanotechnologies, permettront de créer de la matière inerte ou biologique encore jamais vue sur notre Terre.
La révolution biomoléculaire : le décodage de l'ADN nous permettra de vaincre les maladies génétiques dévastatrices, vaincre de nombreux cancers au niveau moléculaire, de synthétiser de nouveaux médicaments utilisant la réalité virtuelle, faire croître de nouveaux organes, vaincre le vieillissement et remodeler notre patrimoine génétique humain et environnemental.
La révolution informatique. Des millions de microprocesseurs seront disséminés dans notre environnement; les technologies de l’information seront ainsi omniprésentes et invisibles. Elles gèrent notre vie de tous les jours. L’humain et la machine seront de plus en plus couplés, pour le meilleur et pour le pire. Des algorithmes demandant d’importantes puissances informatiques, mimant le fonctionnement du cerveau, donneront vie à une multitude de robots supposés nous aider dans notre vie quotidienne, assurer notre sécurité et celui de l’ordre publique.
Nous allons ci-dessous reproduire quelques extraits tirés principalement du premier chapitre introductif (texte en italique). Ces extraits illustrent les visions des scientifiques concernant l'avenir de l'humanité, ou du moins ce qu'ils veulent lui offrir.
... Au dix-neuvième siècle, un vaste processus de découverte scientifique était en route. De remarquable avancée en science et en médecine aidèrent à sortir les gens de la pire des misères et de l’ignorance, à enrichir leur vie, à leur donner accès à la connaissance, à leur ouvrir les yeux sur de nouveaux mondes pour finalement déchaîner les forces complexes qui allaient jeter à bas les dynasties féodales, les fiefs et les empires de l’Europe. A la fin du vingtième siècle, la science a atteint la fin d’une ère, dévoilant les secrets de l’atome, déchiffrant la molécule de la vie et créant l’ordinateur électronique. Avec ces trois découvertes fondamentales, déclenchées par la révolution quantique, la révolution de l’ADN, et la révolution de l’informatique, les lois fondamentales de la vie, de la matière et du calcul étaient enfin, pour l’essentiel, établies. Cette phase épique de la science touche aujourd’hui à son terme, une ère s’achève, une autre commence tout juste.
…Pendant la plus grande part de l’histoire humaine, nous n’avons pu que contempler, simples spectateurs, les beautés de la magnifique danse de la nature. Mais, aujourd’hui, nous voici sur la crête d’une transition historique : de passifs observateurs de la nature, nous allons devenir ses chorégraphes actifs.
… Au lieu de regarder la danse de la vie, avec la révolution biomoléculaire nous allons finalement acquérir la capacité quasi divine de manipuler la vie presque à notre guise.
…Vers 2020, les microprocesseurs seront vraisemblablement aussi bon marché et abondants que le papier brouillon, disséminés par millions dans notre environnement, nous permettant de disposer des systèmes intelligents en tout lieu. Cela va tout changer autour de nous, y compris la nature du commerce, la richesse des nations, et nos modes de communication, de travail, de loisir, de vie. Il y aura de l’intelligence dans les maisons, les TV, les vêtements, les bijoux et la monnaie. Nous parlerons à nos appareils, et ils nous répondront. Les scientifiques espèrent également qu’Internet va câbler la terre entière pour devenir une membrane composée de millions de réseaux informatiques, et créer une « planète intelligente ». Internet deviendra finalement ce « miroir magique » qu’évoquent certains contes de fées, capables de parler avec toute la sagesse de l’espèce humaine.
….Dans la recherche biomoléculaire, le moteur de la remarquable capacité de déchiffrer le code de la vie est l’introduction des ordinateurs et des robots pour automatiser les processus de séquençage de l’ADN. Ce processus va se poursuivre sans relâche au même tempo jusqu’en 2020 environ, jusqu’à ce que des milliers d’organismes aient vu leur ADN complètement débrouillé. Peut-être sera-t-il alors possible pour tout un chacun sur Terre d’avoir son ADN personnel stocké sur un CD. Nous disposerons à ce moment de l’Encyclopédie de la vie.
Cela aura de profondes répercussions sur la biologie et la médecine. Nombre de maladies génétiques sont éliminées grâce à l’injection dans les cellules des gens du gène correct. Comme le cancer se révèle aujourd’hui être une série de mutations génétiques, de larges classes de cancers pourraient être enfin curables, sans recours à la chirurgie invasive ou à la chimiothérapie. De la même manière, de nombreux micro-organismes impliqués dans les maladies infectieuses seront vaincus dans la réalité virtuelle par la localisation des failles de leur cuirasse moléculaire et par la création d’agents conçus pour attaquer ces points faibles. Nos connaissances moléculaires du développement de la cellule seront si avancées que nous serons en mesure de faire pousser des organes entiers en laboratoire, y compris des foies et des reins.
De 2050 à 2100… « Visions » fait des prédictions concernant les avancées scientifiques et technologiques élaborées à partir des travaux faits avant 2050.
…. Les robots pourraient graduellement atteindre un degré de « conscience de soi » et de connaissance propre. Dotés d’une capacité à prendre des décisions autonomes et à faire office de secrétaires, de majordomes, d’auxiliaires, et d’assistants, ils verraient leur utilité dans la société augmentée d’autant. De la même manière, la révolution de l’ADN aura avancé au point ou les biotechnologies seront à même de créer de nouveaux types d’organismes (OGM) impliquant le transfert non plus seulement d’une poignée de gènes mais de centaines, nous offrant la possibilité d’accroître les ressources alimentaires et d’améliorer notre médecine comme notre santé. Nous pourrions aussi trouver la possibilité de concevoir de nouvelles formes de vie et d’orchestrer le développement physique et peut être mental de nos enfants, ce qui soulève une foule de questions éthiques.
… Au-delà de 2100, certains scientifiques voient une convergence plus poussée des trois révolutions, lorsque la théorie quantique nous apportera des circuits imprimés et des machines entières de la taille de molécules, nous permettant de dupliquer les structures neuronales du cerveau sur un ordinateur. Certains scientifiques ont sérieusement envisagé la possibilité à ce terme d’allonger la vie, en faisant pousser de nouveaux organes, des corps neufs, en manipulant notre patrimoine génétique, ou même par une fusion ultime avec nos créations informatiques.
Le problème de l’énergie …. Si l’on présuppose un accroissement annuel modeste de la consommation d’énergie, on peut extrapoler le moment où certaines ressources énergétiques seront épuisées, contraignant la société à progresser au niveau suivant.
Une civilisation de Type I est une civilisation qui a maîtrisé toutes formes d’énergie terrestre. Une telle civilisation peut modifier le climat, exploiter les océans ou extraire de l’énergie du cœur de la planète. Ses besoins en énergie sont si importants qu’elle doit exploiter les ressources potentielles de la planète tout entière. Exploiter et gérer les ressources sur une échelle aussi gigantesque exige un degré de coopération élevé entre individus, ainsi qu’une communication planétaire élaborée. Cela signifie nécessairement que les habitants ont atteint une civilisation planétaire véritable, qui aura tiré un trait sur la plupart des luttes de faction, religieuses, sectaires et nationalistes qui sont la caractéristiques même de son origine
Les civilisations de Type II ont la maîtrise de l’énergie stellaire. Leurs besoins énergétiques sont si importants qu’elles ont épuisé les ressources de leur planète et doivent utiliser leur soleil lui-même pour faire fonctionner leurs machines. Dyson a émis l’hypothèse qu’en construisant une sphère géante autour de son soleil, une telle civilisation devrait être capable de domestiquer la totalité de sa production énergétique. Les civilisations de ce niveau auront également entamé l’exploration des systèmes solaires voisins et leur possibilité de colonisation.
Les civilisations de Type III ont épuisé la puissance en énergie d’une étoile unique. Elles doivent s’étendre au système et aux amas stellaires voisins, et finir par évoluer en une civilisation galactique. Elles satisfont leurs besoins énergétiques en exploitant des collections de systèmes solaires à travers la galaxie.
…Ce système de classification des civilisations est raisonnable car elle repose sur la fourniture d'énergie disponible. Toute civilisation avancée dans l'espace finira par trouver trois sources d'énergie à leur disposition: leur planète, leur étoile, et leur galaxie. Il n'y a pas d'autre choix.
…Où en sommes-nous aujourd’hui? Vous demanderez-vous. Pour le moment, nous sommes une civilisation de Type 0. Pour l’essentiel, nous utilisons des plantes fossiles (charbon et pétrole) pour actionner nos machines. Sur cette échelle planétaire, nous sommes des enfants, faisant nos premiers pas, gauches et hésitants, dans l’espace. Mais, vers la fin du vingt et unième siècle, la seule puissance des trois révolutions va contraindre les nations de la Terre à coopérer sur une échelle encore jamais vue dans l’histoire. Au vingt-deuxième siècle, nous auront jeté les fondements d’une civilisation de Type I, et l’humanité aura fait ses premiers pas en direction des étoiles.
…Dès le moment où une civilisation a atteint le Type I, elle est parvenue à une stabilité politique rare. Une civilisation de Type I est nécessairement planétaire. Seule une civilisation planétaire est réellement en mesure de prendre les décisions qui affectent la circulation de l’énergie et des ressources.
…Au fil du temps, une civilisation de Type I développera un système de communication planétaire, une culture planétaire et une économie planétaire. La société sera reliée par une communication instantanée, ce qui tendra à graduellement effacer les barrières culturelles et nationales séculaires qui parfois conduisent à la guerre.
Commentaires:
Toutes ces idées sont développées plus en détail tout au long des quasis 500 pages du livre.
Nulle part il n'est mentionné comment la civilisation de Type 0 (celle actuelle) sera en mesure de résoudre la transition entre le flux d'énergie provenant des combustibles fossiles et celui provenant des énergies alternatives. A noter aussi que tous les exemples d’applications technologiques provenant des avancées scientifiques sont limités à celles qui auraient un éventuel intérêt économique ou humain. Aucune précision n’est donnée sur qui en seront les bénéficiaires puisque ces avancées ne seront probablement pas à la portée de n'importe qui. Il n’est non plus jamais fait mention que certaines de ces avancées pourraient aussi être appliquées au domaine militaire, à la restriction des libertés individuelles et à la destruction de l’environnement. D’une manière générale, le Dr Kaku s’abstient de s’étendre sur les possibles conséquences désastreuses que pourraient avoir ce genre de visions pour l’ensemble de l’humanité. Il ne se pose pas non plus la question de savoir si tous les peuples de la Terre sont prêts à accepter librement le futur proposé par leurs collègues scientifiques. Mais, sans doute, la Science n'a pas à se poser de telles questions. Son rôle se limite à faire des recherches pour le compte de ceux qui les payent, un point c’est tout.
L’excitation de la découverte et de la créativité est la motivation principale des scientifiques. Les brevets de leurs trouvailles appartiennent en général à ceux qui ont financé la recherche. Les scientifiques n'ont alors plus de pouvoir sur l'usage qui en sera fait. Par ce transfert de responsabilité, la Science s’affranchit de toutes responsabilités sur les conséquences que pourraient entraîner ses travaux. La Science est une spécialité académique. La politique, l’économie, la sociologie, la psychologie, etc., en sont autant d’autres. La bienséance dans le monde académique moderne n’est de ne pas empiéter sur les autres. Toutes suivent ainsi leur propre chemin, par elles-mêmes et pour elles-mêmes, n’utilisant les autres spécialités que pour faire mieux progresser la leur. Quant au destin de l’humanité, il est laissé à Dieu.
Parallèlement à la lecture de « Visions », nous conseillons vivement de lire d’autres ouvrages tels par exemple :1984 de George Orwell (Cliquez ici pour des commentaires au sujet de ce livre) et Le meilleur des mondes de Aldous Huxley, résumé là et, du même auteur, Retour au meilleurs des mondes.
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