Transition énergétique
La transition énergétique au niveau mondial.
Certaines personnes pensent encore que nous sommes loin d’avoir épuisé toutes les réserves d’énergies fossiles, pétrole, gaz et charbon. Pour eux, il n’y a pas péril en la demeure dans l’immédiat.
Mais la question n’est pas de savoir à quel moment nous aurons consommé tout le pétrole, le charbon et le gaz de notre planète pour la bonne raison qu’il en restera toujours, quoi que l’Homme fasse. Le problème n’est pas là. Il se situe avant tout dans la quantité annuelle que nous pouvons en extraire des entrailles de la Terre.
Le système économique et social mondialisé impose une croissance permanente des activités humaines soutenues par les énergies exogènes qui, pour le moment, nous viennent principalement des combustibles fossiles. En conséquence, le taux annuel d’extraction de ce type d’énergie doit croître à peu près de la même manière. Mais la théorie des rendements décroissants nous indique que cette croissance va passer par un maximum, puis décroître inexorablement jusque vers zéro, sans que cela signifie que les combustibles fossiles seront épuisés. Plusieurs experts situent le début de la décroissance des flux de combustibles fossiles dans la deuxième moitié de ce siècle.
Pour garantir le bon fonctionnement de notre système économico-industriel, en quelque sorte notre civilisation, il va falloir compenser cette perte par d’autres sources d’énergie que l’on désigne souvent sous le label d’énergies alternatives. Plusieurs auteurs (voir lectures suggérées) ont démontré que ces dernières seront incapables de compenser d’une manière synchrone les pertes de flux d’énergie fossiles au niveau mondial. Il s’en suivra une diminution générale du total des activités humaines par manque d’énergies exogènes qui engendrera à son tour une dépression économique, d’abord localisée dans les régions les plus vulnérables, pour se globaliser petit à petit et s’aggraver d’année en année. Si rien n’est entrepris immédiatement, cette situation conduira à un chaos social sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Pour plus d’explications voir ici.
La plupart des stratèges au chevet de la santé de notre civilisation ne peuvent accepter un tel évènement. Ils ont deux remèdes à proposer.
Le premier remède sert à contrôler la transition énergétique rendue nécessaire par l’influence néfaste des énergies fossiles sur le climat. Ce remède consiste en une progression des énergies renouvelables combinée à l'amélioration de l’efficience et de l'efficacité énergétique au niveau mondial. La confiance des stratèges en l'efficience énergétique est basée sur des expériences locales et ponctuelles suggérant qu'à confort égal, il est possible de dépenser beaucoup moins d’énergie fossile. D'après les stratèges ce remède devrait pouvoir protéger notre civilisation au moins jusqu’en 2050.
Après cette date et après avoir dépassé le pic d’extraction de l’ensemble des énergies fossiles, il sera nécessaire d’économiser chaque année entre 2000 et 3000 TWh supplémentaires, juste pour compenser la décroissance de l’extraction d’énergies fossiles. Le premier remède ne sera alors plus assez efficace. Il faudra découvrir et développer une nouvelle source d’énergie qui puisse, en l’espace de quelques décennies, produire au niveau mondial des flux d’énergie de cet ordre de grandeur. Aux yeux des stratèges, les chances de succès reposent sur la volonté internationale d’investir intensément dans toutes recherches orientées dans cette direction. En cas de succès, ce qui pourrait être vu comme une incroyable avancée technique, présentera la désagréable conséquence de provoquer un désastre écologique, probablement létal pour notre civilisation. En effet, la somme des activités humaines soutenues par les énergies exogènes, indépendamment de leurs types, modifie notre biosphère en déplaçant son point d’équilibre. Passé un certain seuil de déséquilibre, la biosphère n’est plus compatible avec le fonctionnement de nos sociétés complexes. Alors ces dernières s’effondrent. C’est ce que nous disions déjà dans le quatrième exposé traitant de l’énergie en générale. Pour plus de détails voir encore ici.
.
En conclusion, il y a peu de chance qu’une transition énergétique au niveau mondial permette de garantir la durabilité de notre civilisation. Il se pourrait même qu’à partir de la deuxième moitié de ce siècle la probabilité qu’elle s’effondre augmente fortement.
Serait-ce alors pour cela que les pays développés s’obstinent à faire des programmes de transition énergétique qui ne vont pas au-delà de 2050?
Que dire de la transition énergétique au niveau d’une nation ?
Quand un pays développé doit s’atteler au problème de la transition énergétique pour garantir la survie de son économie, le ministère en charge de cette transition va prendre connaissances de toutes les possibilités techniques que lui suggèrent ses experts puis, choisira un mix énergétiques qui soit en accord avec les critères politico-économiques éprouvés ayant permis jusqu’alors à la nation de bien fonctionner.
Ces critères sont, dans les grandes lignes, les suivants:
Le mix énergétique qui aura été choisi par le gouvernement devra satisfaire en priorité ces critères au risque de se faire critiquer par certains énergéticiens. Mais même si le mix énergétique n'est pas optimum, il est fort probable qu'il fera l'affaire tant bien que mal jusqu’en 2050, à condition qu'il se fasse dans des pays riches, hautement développés, bien organisés, bien disciplinés et ayant les reins solides financièrement.
Reconnaissons que jongler avec les critères de bon fonctionnement de l’État afin de trouver le meilleur compromis n’est pas chose facile. Ce n’est pas de la science mais plutôt un art se situant entre celui de l’équilibriste et du prestidigitateur, voire du polymathe de télévision.
Ainsi cet art, souvent fort décrié, a comme tous les autres, ses propres exigences. Il oblige par exemple de couvrir la nudité de la Vérité par des habits taillés sur mesure afin de la rendre plus séduisante, plus crédible, plus acceptable. A tous ceux qui s’offusquent que le système bafoue en permanence les principes moraux, pourtant inscrits dans la constitution, ou que les décisions prises vont à rebours du bon sens, l’artiste doit savoir faire comprendre diplomatiquement que, comme en Amour, la raison d’État à des raisons que la raison ignore et que, finalement, la fin justifie les moyens.
Dans un esprit de démocratie prouvant qu’il n’y a pas de pensée unique, le système encourage d’inoffensifs idéalistes à élaborer différentes visions d’un monde meilleur et les laissent se disputer sur lequel nous devrions nous diriger. Le système sait aussi se montrer suffisamment perfide et malin pour ne pas s’opposer aux minorités dont l’idéologie ne serait pas en accord avec ses critères de bon fonctionnement... pour autant que ces dernières restent à tout jamais des minorités.
Au besoin, le système sait aussi se faire opportuniste en saisissant certaines tendances idéalistes pour les transformer à son profit. Par exemple, la très en vogue et consensuelle idéologie écologique devient un moteur pour de nouvelles activités humaines donnant à l’industrie et à des services de nouveaux débouchés. C’est une politique gagnante-gagnante car elle satisfait les principes écologiques tout en créant de nouveaux emplois et de nouveaux revenus pour l’État, si important pour la santé de son PIB. De même les États dits démocratiques ne se gêneront pas de tordre le bras à la Démocratie pour faire passer en force une idée en utilisant le matraquage médiatique.
Ainsi, l’idée de certains d’adapter son mode de vie aux ressources disponibles, sera vue par le système, comme étant plein de bon sens au niveau individuel mais plus au niveau de l’État, car incompatible avec les critères de bon fonctionnement mentionnés plus haut. Cette idée ne peut donc être retenue.
Il en va de même pour l’idée d’une décroissance économique programmée et volontaire. Tant que cette idéologie se pratique auprès d’une minorité d’idéalistes, l’État n'a pas de quoi s’inquiéter. Elle ne peut toutefois pas être institutionnalisée car incompatible avec les critères de bon fonctionnement. L’État lui préfèrera l’idée d’un accroissement de l’efficience économique et énergétique.
Plus proche de l’actualité, l’idée du GIEC, qui sera défendue à la COP21, de ne pas envoyer plus de 1000 milliards de tonnes d'Équivalent-CO2 supplémentaires dans l’atmosphère afin de maintenir le réchauffement terrestre en dessous de 2°C n’est pas compatible avec le premier critère de bon fonctionnement. Voir explication ici. En toute logique, cette recommandation ne sera probablement pas acceptée ou, si oui, vraisemblablement jamais appliquée.
Par contre, la proposition de créer un fond vert annuel de 100 milliards de dollars pour lutter contre le réchauffement climatique est parfaitement compatible avec les critères de bon fonctionnement puisque cette manne financière apportera une bouffée d’oxygène à une industrie qui tend à s’essouffler dans les pays développés occidentaux.
Le financement de recherches universitaires sur l’amélioration de l’efficience énergétique, la capture du CO2 dans l’atmosphère, le développement d’une économie circulaire, de nouvelles sources d’énergie, etc., sont des efforts parfaitement compatibles avec les critères de bon fonctionnement car ils créeront de nouveaux emplois, de nouveaux brevets, de nouvelles startups, de nouveaux revenus bref, tout ce que l’État désire.
La transition énergétique des États riches et industrialisés semble donc sous contrôle… en tout cas jusqu’en 2050. Le mix énergétique qui sera choisi au niveau national aura, comme toujours, ses supporters et ses détracteurs selon qu’on se retrouve gagnants ou perdants dans le processus. Mais quelle que soit la réussite de cette transition, elle aura lieu, car il n’y a pas moyen de faire autrement.
Mais que se passera-t-il peu de temps après 2050, au moment où les vrais problèmes se poseront? Est-ce que les critères de bon fonctionnement seront encore applicables quand les flux d’énergie mondiaux commenceront à décroître et qu’aucune transition énergétique ne sera capable de faire fonctionner l’économie mondiale? Qui peut prétendre à ce jour posséder un outil qui puisse piloter une société en décroissance non volontaire ou, encore pire, une société en état de chaos social, causé par une dépression durable ?
Il y a très peu de chances que ces questions reçoivent des réponses réalistes tant que sciemment nous les éluderons.
Alors que doit-on faire aujourd’hui ? Continuer à les ignorer ou devenir plus responsable?
A vous de juger.
Certaines personnes pensent encore que nous sommes loin d’avoir épuisé toutes les réserves d’énergies fossiles, pétrole, gaz et charbon. Pour eux, il n’y a pas péril en la demeure dans l’immédiat.
Mais la question n’est pas de savoir à quel moment nous aurons consommé tout le pétrole, le charbon et le gaz de notre planète pour la bonne raison qu’il en restera toujours, quoi que l’Homme fasse. Le problème n’est pas là. Il se situe avant tout dans la quantité annuelle que nous pouvons en extraire des entrailles de la Terre.
Le système économique et social mondialisé impose une croissance permanente des activités humaines soutenues par les énergies exogènes qui, pour le moment, nous viennent principalement des combustibles fossiles. En conséquence, le taux annuel d’extraction de ce type d’énergie doit croître à peu près de la même manière. Mais la théorie des rendements décroissants nous indique que cette croissance va passer par un maximum, puis décroître inexorablement jusque vers zéro, sans que cela signifie que les combustibles fossiles seront épuisés. Plusieurs experts situent le début de la décroissance des flux de combustibles fossiles dans la deuxième moitié de ce siècle.
Pour garantir le bon fonctionnement de notre système économico-industriel, en quelque sorte notre civilisation, il va falloir compenser cette perte par d’autres sources d’énergie que l’on désigne souvent sous le label d’énergies alternatives. Plusieurs auteurs (voir lectures suggérées) ont démontré que ces dernières seront incapables de compenser d’une manière synchrone les pertes de flux d’énergie fossiles au niveau mondial. Il s’en suivra une diminution générale du total des activités humaines par manque d’énergies exogènes qui engendrera à son tour une dépression économique, d’abord localisée dans les régions les plus vulnérables, pour se globaliser petit à petit et s’aggraver d’année en année. Si rien n’est entrepris immédiatement, cette situation conduira à un chaos social sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Pour plus d’explications voir ici.
La plupart des stratèges au chevet de la santé de notre civilisation ne peuvent accepter un tel évènement. Ils ont deux remèdes à proposer.
Le premier remède sert à contrôler la transition énergétique rendue nécessaire par l’influence néfaste des énergies fossiles sur le climat. Ce remède consiste en une progression des énergies renouvelables combinée à l'amélioration de l’efficience et de l'efficacité énergétique au niveau mondial. La confiance des stratèges en l'efficience énergétique est basée sur des expériences locales et ponctuelles suggérant qu'à confort égal, il est possible de dépenser beaucoup moins d’énergie fossile. D'après les stratèges ce remède devrait pouvoir protéger notre civilisation au moins jusqu’en 2050.
Après cette date et après avoir dépassé le pic d’extraction de l’ensemble des énergies fossiles, il sera nécessaire d’économiser chaque année entre 2000 et 3000 TWh supplémentaires, juste pour compenser la décroissance de l’extraction d’énergies fossiles. Le premier remède ne sera alors plus assez efficace. Il faudra découvrir et développer une nouvelle source d’énergie qui puisse, en l’espace de quelques décennies, produire au niveau mondial des flux d’énergie de cet ordre de grandeur. Aux yeux des stratèges, les chances de succès reposent sur la volonté internationale d’investir intensément dans toutes recherches orientées dans cette direction. En cas de succès, ce qui pourrait être vu comme une incroyable avancée technique, présentera la désagréable conséquence de provoquer un désastre écologique, probablement létal pour notre civilisation. En effet, la somme des activités humaines soutenues par les énergies exogènes, indépendamment de leurs types, modifie notre biosphère en déplaçant son point d’équilibre. Passé un certain seuil de déséquilibre, la biosphère n’est plus compatible avec le fonctionnement de nos sociétés complexes. Alors ces dernières s’effondrent. C’est ce que nous disions déjà dans le quatrième exposé traitant de l’énergie en générale. Pour plus de détails voir encore ici.
.
En conclusion, il y a peu de chance qu’une transition énergétique au niveau mondial permette de garantir la durabilité de notre civilisation. Il se pourrait même qu’à partir de la deuxième moitié de ce siècle la probabilité qu’elle s’effondre augmente fortement.
Serait-ce alors pour cela que les pays développés s’obstinent à faire des programmes de transition énergétique qui ne vont pas au-delà de 2050?
Que dire de la transition énergétique au niveau d’une nation ?
Quand un pays développé doit s’atteler au problème de la transition énergétique pour garantir la survie de son économie, le ministère en charge de cette transition va prendre connaissances de toutes les possibilités techniques que lui suggèrent ses experts puis, choisira un mix énergétiques qui soit en accord avec les critères politico-économiques éprouvés ayant permis jusqu’alors à la nation de bien fonctionner.
Ces critères sont, dans les grandes lignes, les suivants:
- Rechercher le meilleur compromis entre le taux de croissance du PIB, le taux de chômage, le taux d’inflation, le taux du déficit annuel, l'ampleur de la dette et le taux de son remboursement.
- Maintenir la paix sociale en évitant de trop grande disparité de richesses entre favorisés et défavorisés ainsi que trouver les meilleurs compromis entre les différents groupes de pression venant des sphères industrielles , économico-financières, idéologiques, intellectuelles, agricoles, syndicales, religieuses, militaires, et autres lobbys.
- Maintenir, voire étendre, la main mise sur les ressources de sa zone d'influence exclusive dans le monde afin de ne jamais se trouver en défaut d’approvisionnement.
- Entretenir de bons rapports avec ses partenaires commerciaux et aussi avec les grandes puissances ce qui oblige à ne pas trop s'écarter du consensus général.
- Se protéger de tout mouvement physique ou idéologique venant aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur et qui pourrait mettre en danger le bon fonctionnement de la nation.
Le mix énergétique qui aura été choisi par le gouvernement devra satisfaire en priorité ces critères au risque de se faire critiquer par certains énergéticiens. Mais même si le mix énergétique n'est pas optimum, il est fort probable qu'il fera l'affaire tant bien que mal jusqu’en 2050, à condition qu'il se fasse dans des pays riches, hautement développés, bien organisés, bien disciplinés et ayant les reins solides financièrement.
Reconnaissons que jongler avec les critères de bon fonctionnement de l’État afin de trouver le meilleur compromis n’est pas chose facile. Ce n’est pas de la science mais plutôt un art se situant entre celui de l’équilibriste et du prestidigitateur, voire du polymathe de télévision.
Ainsi cet art, souvent fort décrié, a comme tous les autres, ses propres exigences. Il oblige par exemple de couvrir la nudité de la Vérité par des habits taillés sur mesure afin de la rendre plus séduisante, plus crédible, plus acceptable. A tous ceux qui s’offusquent que le système bafoue en permanence les principes moraux, pourtant inscrits dans la constitution, ou que les décisions prises vont à rebours du bon sens, l’artiste doit savoir faire comprendre diplomatiquement que, comme en Amour, la raison d’État à des raisons que la raison ignore et que, finalement, la fin justifie les moyens.
Dans un esprit de démocratie prouvant qu’il n’y a pas de pensée unique, le système encourage d’inoffensifs idéalistes à élaborer différentes visions d’un monde meilleur et les laissent se disputer sur lequel nous devrions nous diriger. Le système sait aussi se montrer suffisamment perfide et malin pour ne pas s’opposer aux minorités dont l’idéologie ne serait pas en accord avec ses critères de bon fonctionnement... pour autant que ces dernières restent à tout jamais des minorités.
Au besoin, le système sait aussi se faire opportuniste en saisissant certaines tendances idéalistes pour les transformer à son profit. Par exemple, la très en vogue et consensuelle idéologie écologique devient un moteur pour de nouvelles activités humaines donnant à l’industrie et à des services de nouveaux débouchés. C’est une politique gagnante-gagnante car elle satisfait les principes écologiques tout en créant de nouveaux emplois et de nouveaux revenus pour l’État, si important pour la santé de son PIB. De même les États dits démocratiques ne se gêneront pas de tordre le bras à la Démocratie pour faire passer en force une idée en utilisant le matraquage médiatique.
Ainsi, l’idée de certains d’adapter son mode de vie aux ressources disponibles, sera vue par le système, comme étant plein de bon sens au niveau individuel mais plus au niveau de l’État, car incompatible avec les critères de bon fonctionnement mentionnés plus haut. Cette idée ne peut donc être retenue.
Il en va de même pour l’idée d’une décroissance économique programmée et volontaire. Tant que cette idéologie se pratique auprès d’une minorité d’idéalistes, l’État n'a pas de quoi s’inquiéter. Elle ne peut toutefois pas être institutionnalisée car incompatible avec les critères de bon fonctionnement. L’État lui préfèrera l’idée d’un accroissement de l’efficience économique et énergétique.
Plus proche de l’actualité, l’idée du GIEC, qui sera défendue à la COP21, de ne pas envoyer plus de 1000 milliards de tonnes d'Équivalent-CO2 supplémentaires dans l’atmosphère afin de maintenir le réchauffement terrestre en dessous de 2°C n’est pas compatible avec le premier critère de bon fonctionnement. Voir explication ici. En toute logique, cette recommandation ne sera probablement pas acceptée ou, si oui, vraisemblablement jamais appliquée.
Par contre, la proposition de créer un fond vert annuel de 100 milliards de dollars pour lutter contre le réchauffement climatique est parfaitement compatible avec les critères de bon fonctionnement puisque cette manne financière apportera une bouffée d’oxygène à une industrie qui tend à s’essouffler dans les pays développés occidentaux.
Le financement de recherches universitaires sur l’amélioration de l’efficience énergétique, la capture du CO2 dans l’atmosphère, le développement d’une économie circulaire, de nouvelles sources d’énergie, etc., sont des efforts parfaitement compatibles avec les critères de bon fonctionnement car ils créeront de nouveaux emplois, de nouveaux brevets, de nouvelles startups, de nouveaux revenus bref, tout ce que l’État désire.
La transition énergétique des États riches et industrialisés semble donc sous contrôle… en tout cas jusqu’en 2050. Le mix énergétique qui sera choisi au niveau national aura, comme toujours, ses supporters et ses détracteurs selon qu’on se retrouve gagnants ou perdants dans le processus. Mais quelle que soit la réussite de cette transition, elle aura lieu, car il n’y a pas moyen de faire autrement.
Mais que se passera-t-il peu de temps après 2050, au moment où les vrais problèmes se poseront? Est-ce que les critères de bon fonctionnement seront encore applicables quand les flux d’énergie mondiaux commenceront à décroître et qu’aucune transition énergétique ne sera capable de faire fonctionner l’économie mondiale? Qui peut prétendre à ce jour posséder un outil qui puisse piloter une société en décroissance non volontaire ou, encore pire, une société en état de chaos social, causé par une dépression durable ?
Il y a très peu de chances que ces questions reçoivent des réponses réalistes tant que sciemment nous les éluderons.
Alors que doit-on faire aujourd’hui ? Continuer à les ignorer ou devenir plus responsable?
A vous de juger.
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Si oui, nous vous encourageons à les faire dans la boîte ci-dessous, soit sous votre vrai nom, soit sous un pseudo.
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