Point final
En tant qu’auteur de ce site, je pense qu’il est temps pour moi, à l’aube de 2021 et de mes 83 ans, de mettre un point final à ce travail qui m’aura occupé près de vingt ans. J’y ai appris beaucoup de choses, pas toutes à la gloire du supposé génie humain.
Brève histoire de ma démarche personnelle en mettant ce site sur le web.
A la suite de rencontres et de voyages à travers le monde, je me suis intéressé vers 2002 à l’écologie, laquelle m’a vite conduit à m’intéresser à l’avenir de notre civilisation.
Au début, mon seul but était de mieux cerner le monde qui m’entourait et que j’avais de plus en plus de peine à comprendre. Pour cela j’ai beaucoup lu, écouté, discuté. Parce que je lisais et entendais tout et son contraire, je me suis mis à faire mes propres recherches et calculs à partir de données officielles rendues publiques sur Internet. J’ai ainsi commencé à forger ma propre opinion, laquelle se trouvait parfois en désaccord avec celle que la « Science officielle » et la politique nous brossaient quasiment journellement au travers les médias.
Ayant choisi de vivre à la campagne, je ne pouvais pas profiter pleinement de l’espace culturel et des échanges d’idées que nous offre une ville, en particulier universitaire. Pour compenser ce manque d’échange, j’ai mis en 2008, sur le net, un forum où je soumettais mes travaux et mes pensées à la critique et aux suggestions des internautes. Peu de temps après, j’ai dû y mettre fin car le forum a été contaminé par du matériel pornographique dont je ne savais comment me débarrasser.
J’ai alors décidé en 2011 de publier le résultat de mes travaux dans un livre intitulé «Effondrement puis métamorphose». Sa publication ayant été refusée par tous les grands éditeurs français, je l’ai finalement publié à compte d’auteur chez In Libro Veritas. J’ai commandé, à mes frais, 300 exemplaires que j’ai distribués gratuitement à un certain nombre d’intellectuels influents que je jugeais susceptibles d’être intéressés par le sujet. Parmi eux des journalistes spécialisés, des politiciens, des professeurs d’université et des noms connus s’exprimant fréquemment dans les médias sur les sujets que je traitais dans mon livre. Hormis deux de ces personnes, aucune n’a trouvé la courtoisie élémentaire, ne serait-ce que d’en accuser réception ou de trouver une excuse, même diplomatique, pour justifier qu’ils n’avaient pas le temps d’y jeter un coup d’œil où qu’ils n’étaient pas intéressés par le sujet.
Parallèlement au livre, j’ai ouvert un site appelé ceremovi.org. qui donnait des compléments d’informations par exemple sur mes calculs ou sur les difficultés à estimer le EROEI. Il y avait aussi un forum d’une bonne tenue (voir un exemple ici) mais que j’ai dû aussi fermer après une année car piraté par des publicités pour des produits sensés améliorer les performances sexuelles. Le site ceremovi.org est resté accessible à la seule lecture jusqu’en 2017, après quoi j’ai décidé de le fermer.
Le livre est maintenant en libre accès sur Internet. Fin 2020, plus de 50'000 personnes ont cliqué sur ce lien. A ce jour, aucun commentaire positif ou négatif sur son contenu n’a été posté comme s’il n’avait intéressé personne.
En écrivant ce livre j’espérais stimuler des discussions sur la possibilité d’un effondrement prochain de notre civilisation, sujet que je jugeais important, d’autant plus qu’il était peu traité à l’époque. À ma grande déception, je n’ai trouvé aucun interlocuteur. Je me suis bien sûr demandé pourquoi. Peut-être était-ce parce que mon nom ne disait rien à personne qui puisse les mettre en confiance ou que le livre était mal écrit, où les deux. Pour me faire connaître, plusieurs amis m’ont conseillé de passer par les réseaux sociaux. Ce que j’ai fait en m’inscrivant sur Facebook et Twitter en ayant même rejoint certains de leurs forums ou groupes de discussions spécialisés. J’ai très vite réalisé que ces canaux de communications sont tout juste bon à faire parler de soi, mais en aucun cas un lieu pour débattre honnêtement et poliment d’une idée. Ce sont des outils pour militants angoissés, pour personnes porteuses de « vérité » et non pour personnes prêtes à consacrer du temps à réfléchir et débattre sereinement d’une idée autre que la leur. Alors que faire?
Afin d’avoir quelques réactions avec des interlocuteurs possibles, j’ai décidé en 2014 d’exposer mes idées dans ce site web. Je n’y ai pas traité de métamorphose car avant de proposer une solution à un problème, il faut que ce dernier soit reconnu comme tel et accepté par une grande majorité. Il me semblait donc important de faire d’abord un diagnostic sur la situation dans laquelle se trouvait notre civilisation. En fait, j’ai procédé à une réécriture de la première partie de mon livre sous forme de 10 exposés que j’estimais plus élaborés et plus didactiques que les chapitres du livre parlant d’effondrement. Pour encourager une certaine réactivité avec mes lecteurs je donnais, à la fin de chaque exposé, la possibilité de laisser des commentaires, critiques, suggestions ou autres, de manière anonyme ou non. Ensuite, j’ai envoyé le lien de ce site à tous ceux qui avaient reçu mon livre plus quelques autres.
Ce site a reçu la visite de quelques dizaines de milliers d’internautes mais, une fois de plus, aucun n’a trouvé utile de laisser un commentaire, de signaler des erreurs, d’ajouter des suggestions, malgré mon souhait exprimé dans la page d’accueil.
Pourquoi ce manque d’intérêt?
Venant du grand public je n’en suis pas étonné. D’ailleurs ce site ne lui est pas vraiment destiné. Je pense que Monsieur et Madame Toulemonde ont suffisamment de soucis pour ne pas perdre du temps à comprendre une théorie peu réjouissante, longue et ardue qui, de plus, ne résout pas leurs problèmes du moment, bien au contraire. J'ai compris que si on veut agir sur le grand public, il faut le responsabiliser en jouant sur ses émotions et non sur sa compréhension. Le stratagème que je n'ai pas voulu suivre consiste à envoyer un message simple du type: "Aider-nous à sauver la Planète !", accompagné d'images spectaculaires d'un feu de forêt ou d'un ours blanc en perdition sur un morceau de banquise, et ensuite faire passer le message: "Faites ce que les scientifiques vous disent". Sous-entendu : eux savent, car ils sont payés pour cela par... leurs commanditaires.
Par contre, venant des scientifiques à qui j’ai envoyé le lien de ce site, je me suis étonné de ne recevoir aucun commentaire ni ouvrir un débat. L’explication comme quoi ce dernier doit se faire au travers de revues scientifiques est à mes yeux une excuse facile car un chercheur indépendant n'a pas accès aux journaux scientifiques. Ce que j’ai écrit est sur Internet et peut donc être vu par tout le monde. Si ma théorie est fausse, il est de leur devoir de ne pas la laisser sur le net pour des raisons évidentes.
Karl Popper dit qu’une « bonne » théorie est une théorie qui a résisté jusqu'à date à toutes les tentatives de réfutation. Vu l’importance du sujet, il aurait été déontologiquement correct, de la part de scientifiques qui défendent la théorie officielle, d’expliquer sur le net ou ailleurs, même succinctement, en quoi les idées avancées sur mon site sont fausses et irrecevables et pourquoi la théorie qu’ils défendent et qui a conduit à l'accord de Paris est par-contre absolument irréfutable. Mais l’est-elle vraiment ?
Le consensus actuel prétend que les changements climatiques représentent le plus grave danger auquel la planète doit faire face. La "Science officielle" y voit une seule cause : l’augmentation des gaz à effets de serre d’origine anthropique.
Elle s’appuie sur l’observation d’une forte corrélation entre l’augmentation de la température moyenne (voir discussion au sujet de ce terme ici) à la surface de la Terre et la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, en particulier celui du CO2. L’explication est basée, d’une part sur le fait que la température est une grandeur qui mesure le degré d’agitation moléculaires et, d’autre part sur l’observation que toutes les molécules triatomiques, comme par exemple le dioxyde de carbone (CO2) , le protoxyde d’azote (N2O) ou l’eau (H2O), ainsi que le méthane (CH4), vibrent et tournent sur elle-même quand elles sont soumises à un champ de force électromagnétique d’une fréquence donnée, en l’occurrence celle de l’infrarouge. D’où la conclusion que les rayons infrarouges émis par la surface de la Terre augmentent d’autant plus la température de l’atmosphère que cette dernière contient une forte densité de gaz à effet de serre. Jusque-là tout le monde est d’accord car ce sont des lois universellement reconnues par la physique. Ce qui par contre n’est pas clairement établi est la contribution quantitative de ce phénomène par rapport à toutes les autres causes qui pourraient aussi changer le climat.
La Science moderne se divise en spécialités toujours plus pointues et néglige fortement la vision holistique de notre monde. Elle est d’autant plus écoutée qu’elle s’appuie sur des technologies de pointe comme des superordinateurs et des satellites et qu'elle publie dans des revues scientifiques prestigieuses. Comme dans toutes les branches de la vie culturelle, elle doit être spectaculaire et comme on dit « faire le show ». La simplicité du raisonnement et le bon sens ne sont plus suffisant pour attirer des fonds de recherche devenus par ailleurs faramineux. Centrée sur ce que lui suggèrent ses algorithmes hautement sophistiqués, il semble échapper à la "Science officielle" que dans un système aussi complexe que la Nature, il est audacieux de relier une seule cause (par exemple l’augmentation du taux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère) à un effet donné (par exemple l’augmentation de la température à la surface de la Terre). D’une manière générale, un changement observé dans notre environnement peut avoir plusieurs causes et, inversement, une cause observable peut avoir plusieurs effets qui, à leur tour, peuvent devenir la cause d’autres effets.
On peut aussi s’étonner que la « Science officielle » puisse simplifier la Nature à un point tel qu’elle est prête à assimiler notre atmosphère à une sorte d’étuve dotée d’un thermostat précis au dixième de degré et dont l’Homme aurait le contrôle en agissant simplement sur la quantité de CO2 qu’il lui injecte.
De même, on peut encore s’étonner que la « Science officielle » considère que la température moyenne de notre atmosphère soit si sensible à une minime variation de sa composition chimique (<0,1%), capable de mettre la planète en danger, alors que cette dernière a pu survivre avec cette fragilité quelques milliards d’années.
La « Science officielle » s’appuie beaucoup sur des modèles mathématiques pour étayer sa théorie. Mais la Nature est trop complexe pour être réduite à de telles modélisations aussi sophistiquées soient-elles. De plus, la « Science officielle » n’a pas jugé bon d’évaluer dans ses modèles mathématiques la part relative que jouent les gaz à effet de serre sur les changements climatiques par rapport à toutes les autres causes connues. Certes, ce serait un énorme travail, peut-être même impossible, mais surtout qui a peu de chance d’intéresser les milieux industriels et politiques. On est même tenté de se demander, face au fanatisme anti CO2, s’il n’y aurait pas quelques collusions et interférences entre des intérêts géopolitiques, industriels et financiers dans la formulation du problème dont le GIEC s'occupe à la demande de l’Onu.
La sentence comme quoi les changements climatiques sont essentiellement dus aux gaz à effet de serre d’origine anthropique a été officialisée par l'accord de Paris. Elle est considérée comme irrévocable et par conséquent aucun recours scientifique n’est permis.
Ainsi l'accord de Paris réclament que la neutralité carbone soit atteinte avant 2050 par la majorité des signataires afin de maintenir l'augmentation de la température mondiale à un niveau inférieur à 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.
Pour encourager les nations à signer cet accord, dont les conséquences n’ont pas été bien étudiées, ses promoteurs ont fait miroiter qu’en « sauvant la Planète » des centaines de milliers d’emplois seraient créés grâce au remplacement des énergies fossiles par des énergies alternatives et par la création de nouvelles technologies comme la motorisation électriques des véhicules, l’isolation thermique des bâtiments et l’amélioration des rendements énergétiques, etc...
Pour ce qui est de la création de nouveaux emplois c’est certain, mais pour ce qui est du contrôle du climat, ça l’est beaucoup moins.
Voilà, le lecteur aura compris, du moins je l’espère, que je ne suis pas un climato-sceptique mais que je ne suis pas pour autant en phase avec les décisions officielles pour « sauver la Planète » comme les écologistes aiment à le dire.
Ma propre vision du problème est la suivante:
Bien que j’aie passé une partie de ma vie professionnelle à faire des modèles mathématiques, je pense que, lorsqu’ils sont appliqués à la Nature, leurs résultats doivent être interprétés avec la plus grande circonspection (voir explication ici ).
Pour ma part, j’ai choisi d’aborder le problème du climat d’une autre manière. Elle est plus d’ordre qualitatif que quantitatif. Mon approche se base sur le fait que dans la Nature tout est lié et que tout agit sur tout avec plus ou moins d’ampleur. Si on accepte ce point de vue, on doit alors admettre que le climat est lié à l’état de la biosphère.
Sans aucun doute, il est avéré que l’Homme modifie la biosphère par ses nombreuses et pharaoniques activités industrielles ainsi que celles issues du génie civil, des techniques agricoles et autres (voir le dixième exposé.) Du même coup, puisque biosphère et climat sont liés, ces activités perturbent le climat lequel, à son tour, perturbe l’environnement naturel de différentes manières. Quantifier cela n’a pas plus de sens que de vouloir régler la température moyenne à la surface de la Terre à une valeur fixée au dixième de degré près, en ajustant simplement la quantité de CO2 anthropique injectée dans l’atmosphère. Pour ceux que cela intéresse, ils trouveront encore une autre explication sur la relation qui lie les changements climatiques aux changements de la biosphère en cliquant ici.
De nos jours quasi 100% des activités humaines se font grâce aux différentes énergies utiles que le génie humain a réussi à produire à partir des énergies primaires que nous offre la biosphère. Dans le quatrième exposé nous avons vu que toutes transformations d’énergie primaire en énergie utile (quel que soit le type d’énergie primaire utilisé: (fossile, nucléaire, biomasse, éolienne, solaire, etc.) contribue à modifier donc à transformer la biosphère. Il en va de même de leurs utilisations qui toutes soutiennent les activités humaines. Ceci nous dit que:
Il n’y a aucune énergie utile qui soit propre.
En conséquence, remplacer les énergies fossiles par d’autres formes d’énergies est non-écologique, tant que le flux total d’énergie reste le même car:
C’est le total des activités humaines passées et présentes, soutenues par les énergies utiles, quelles que soient leurs origines, qui modifie notre biosphère et donc aussi notre climat.
Il est donc incorrecte de laisser entendre aux populations que la perte de diversité végétale, que la disparition d’espèces d’insectes, d’oiseaux et d’animaux sauvages, que l’augmentation de la fréquence des inondations et des incendies de forêts, que le dessèchement des nappes phréatiques, des lacs, rivières et fleuves, que la pollution des sols et des mers, etc., soient imputables en grande partie aux changements climatiques alors qu’il faudrait plutôt y voir le résultat des effets directs et indirects de l’ensemble des activités humaines sur la biosphère.
Ainsi, la transition dite écologique organisée par nos élites n’a rien vraiment d’écologique puisqu’elle repose sur deux stratégies totalement antinomiques écologiquement parlant, à savoir : préserver l’environnement tout en préservant les activités humaines qui soutiennent le bon fonctionnement de notre civilisation.
Il en va de même pour l'accord de Paris puisque cet accord ne vise pas à un meilleur équilibre entre l'Homme et son environnement naturel, ni à la protection de ce dernier puisqu’ils ne s’opposent pas à la croissance de l’économie, c.-à-d. à la croissance des activités humaines soutenues par l’ensemble des énergies utiles, mais seulement à une seule d’entre elles : les énergies fossiles. (Si même cela était possible voir ici et encore ici).
En conclusion : L'accord de Paris décidé lors de la COP 21 en 2015, dont le but est essentiellement de remplacer les énergies fossiles par des énergies alternatives, ne s’oppose pas à la modification de la biosphère et donc du climat, de la biodiversité, et tous les autres nombreux problèmes liés à cette modification. Ainsi, même appliqués à la lettre, les accords de Paris risquent, à coup sûr, de ne pas atteindre leur objectif ni sur le climat, ni sur la biodiversité. Pire, en continuant cette politique de "sauvetage de la planète", la biosphère pourrait bien devenir incompatible avec la survie de notre civilisation à relativement court terme.
Il est aussi à noter que la diminution des taux d’extraction des énergies fossiles toutes catégories n’a pas besoin de l'accord de Paris: cette diminution adviendra de toutes façon.
Pour survivre et progresser, notre civilisation industrielle a un besoin de flux toujours croissant, d’énergie et de matières premières qui toutes proviennent directement de notre environnement naturel.
La loi des rendements décroissants impose que les flux annuels de l’extraction de toutes richesses dispersées à la surface de la Terre ont commencé d’abord par augmenter fortement puis, après être passé par un maximum, commencent à décroitre vers une valeur proche de zéro.
Les énergies fossiles, toutes sortes confondues (tous les types de pétrole, de gaz et de charbon), représentent de nos jours près de 80% de toutes les énergies utiles que nous consommons pour faire croître, fonctionner et entretenir notre civilisation mondialisée. Leurs taux annuels d’extraction ne dérogent pas à la loi des rendements décroissant. Ce qui veut dire que même si actuellement le taux d’extraction global de ce type d’énergie croit encore un peu, il va passer par un pic prochainement, probablement vers la moitié de ce siècle, avant de décroitre fortement. De plus, la décroissance de ce taux d’extraction pourrait dépasser les valeurs estimées dans le sixième exposé si la pression des écologistes contre l’utilisation d’énergies fossiles devait se faire efficace.
Afin de maintenir la spirale travail-production-consommation, sans quoi notre civilisation s’effondrerait, il faudra bien compenser ces pertes par d’autres énergies, dites alternatives, comme les barrages hydro-électriques, les centrales nucléaires, la fusion nucléaire, la géothermie, la combustion de la biomasse, les éoliennes, les capteurs d’énergies solaires, l’énergie marémotrice, etc. Le septième exposé met en doute que l'ensemble de ces énergies alternatives puissent compenser les pertes annuelles d’énergies fossiles de manière synchrone.
Si elles ne le peuvent pas, alors la civilisation s’installera d’abord dans une récession économique qui en peu de temps se transformera en une dépression économique permanente, s’aggravant constamment jusqu’à l’effondrement définitif de tout le système.
Si on est d’accord avec cette vision des choses alors nous nous trouvons face à la situation suivante.
Si le flux total d’énergies utiles qui permet à notre civilisation d’exister et prospérer devait décroître sensiblement et durablement car l’industrie n’arriverait pas à compenser de manière synchrone la perte annoncée des flux d’énergies fossiles, alors la civilisation s’autodétruirait.
Si, au contraire, l’industrie était capable d’assurer la croissance permanente des flux d’énergies utiles nécessaires à la survie de notre civilisation, cette dernière s’autodétruirait quand même par l’altération de la biosphère jusqu’au point où cette dernière deviendra incompatible avec la survie de notre civilisation.
Ne serait-ce parce que le dilemme énoncé ci-dessus est sans solution technique, notre civilisation est vouée à s’effondrer tôt ou tard quoi qu’on fasse. Ce n’est donc pas l’avenir de la planète qui est en jeu, comme le clament haut et fort les écologistes, mais bien celui de notre civilisation.
Si, comme il est suspecté dans ce site, l’effondrement est incontournable, il pourrait se faire selon un scénario voisin de celui décrit dans le neuvième exposé.
Au cours des vingt ou trente prochaines d’années, la population mondiale pourrait encore croître jusqu’à atteindre près de 9 milliards d’individus. Dès les premiers signes d’effondrement cette population devrait décroitre jusqu’à un ou deux milliards d’individus en moins d’un siècle. Voir explications dans le 8ième exposé)
Le processus d’effondrement démographique (et du même coup économique) pourrait être encore plus rapide si on tient compte des inévitables, et de plus en plus fréquents, coups de boutoirs portés aux structures vitales de nos sociétés. Citons par exemple :
-Des pandémies virales ou bactériennes à répétition, inhérentes à nos modes d’existence comme celle qui a engendré le Covid-19, mais encore plus mortelles et plus contagieuses que celle par exemple de la grippe espagnole de 1918.
- Des crises financières mondialisées, comme celle de 1929, et peut être celle qui pourrait survenir bientôt à cause d’une augmentation exponentielle de la masse monétaire et de la dette mondiale déjà bien établie avant la pandémie du Covid-19 mais que cette dernière pourrait encore aggraver.
-De sérieux troubles sociaux dus aux inégalités de plus en plus insoutenables engendrant de grandes manifestations populaires risquant de tourner en révolutions sanglantes pouvant dégénérer en guerres civiles puis en conflit international.
-En outre, notre système de communication satellitaire, le réseau Internet, le réseau de géo positionnement et notre réseau électrique pourraient être sérieusement endommagés si une éruption solaire de l’intensité observée par Richard Carrington en septembre 1859 devait encore avoir lieu, ce qui est loin d’être improbable.
L’effondrement de notre civilisation entrainera très probablement un chaos économique et social généralisé.
L’effondrement démographique, économique et industriel ne se fera pas d’une manière hollywoodienne mais touchera les pays de manières et à des moments différents. Ainsi le processus d’effondrement mondialisé pourrait s’étaler sur plusieurs décennies avec des degrés de gravités variables dans l’espace et dans le temps. Il est fort probable que les populations et leurs dirigeants aient parfois de la peine à interpréter les premiers symptômes de ce qui pourrait être le début de l’effondrement définitif de leur société. Ils risquent de les interpréter comme des difficultés passagères, de nature non systémique, dues à des mauvaises gestions politiques et économiques du moment, mais que la nouvelle équipe au pouvoir aura vite fait de rectifier. Il est d’ailleurs fort possible qu’en certains points du globe, ce processus d’effondrement définitif a déjà commencé, sans qu’aucun individu n’y croie vraiment. L’espoir en des jours meilleurs promis par leurs dirigeants empêche les populations de se préparer physiquement et psychologiquement à un avenir bien éloigné de celui qui leur est promis.
Il est aussi hautement probable que l’effondrement de notre civilisation en un laps de temps aussi court (quelques décennies) conduira nécessairement vers un chaos généralisé. De par son étendue, son ampleur et sa durée, ce sera globalement la période la plus tragique de l’histoire de l’humanité. Toutefois, au niveau local ou individuel, cette période ne sera probablement pas ressentie comme beaucoup plus tragique qu’une période de guerre, d’exactions de fanatiques religieux ou politiques, de grandes famines ou d’épidémies ; ou du rejet de sa communauté par l'ensemble des sociétés, des fleaux qui sont malheureusement encore bien trop fréquents sur la Terre.
Reste-t-il un espoir de pouvoir s’organiser au sein de nos sociétés actuelles pour nous protéger du chaos social post-effondrement?
Je l'avais espéré il y a encore quelques années, mais aujourd’hui j'en doute de plus en plus. Dans la discussion de ce site, j’avais fait une proposition allant dans ce sens. C'est l'approche des "Ceremovi" décrite dans la deuxième partie de mon livre "Effondrement puis métamorphose". Personne ne s'y est intéressé. Maintenant je reconnais qu’il y a peu de chance de voir une institution, un groupe ou encore moins un seul individu trouver et mettre en pratique une stratégie pour atténuer les effets d’un chaos. La raison principale réside en notre façon ancestrale de penser et d'agir, ainsi que notre difficulté à communiquer pour trouver une solution commune. C'est vrai à tous les niveaux:
Au niveau mondial, les lois économico-industriels de notre civilisation ont été adoptées par quasi tous les pays de la Terre, ce qui a notablement changer le style de vie de leurs populations. Au total cela représente presque 200 États comptant près de 8 milliards d’individus. Qu’ils le veuillent ou non, tous ces pays sont liés les uns aux autres par les lois du marché, de la finance et de la dépendance aux technologies. Annoncer maintenant à toutes ces personnes que leur espoir d’une vie meilleure va disparaître et que leurs pays risquent de s’enfoncer dans un chaos, sera très mal perçu, voire peu crédible. Aucune Institution mondiale, telle l’Onu me semble capable de prendre les mesures nécessaires pour éviter un tel désastre. Ainsi, vouloir contrôler l’effondrement au niveau mondial n’a pratiquement aucune chance d’aboutir. Pour de nombreuses raisons, l’humanité est et restera incapable de s’accorder sur une stratégie commune pour sauvegarder ce qu’elle a construit et dont elle est si fière. En claire aucune institution démocratique ou dictatoriale ne sera capable de sauver notre civilisation et atténuer le chaos qui en résultera.
Au niveau d’une nation ou même d'une partie de son territoire, toute prédiction d’effondrement dans un avenir plus ou moins proche ne sera pas du tout écoutée par ceux et celles qui ont à résoudre des problèmes bien plus urgents pour eux. Pour les autres, elle sera interprétée différemment selon leur niveau d’instruction, de leurs espoirs et leurs projets de vie, de leur éducation, de leur croyance, de leur sensibilité, de leurs peurs, de leur optimisme ou leur pessimisme. Ainsi, tant qu’il n’y aura pas péril immédiat, il est peu probable qu’une majorité de la population s’accorde sur une stratégie commune, et plus encore sur son application pour éviter la catastrophe annoncée. Quand le péril se concrétisera, il y a de fortes chances que ce soit "le sauve qui peut" qui prévaudra.
Peut-être qu’au niveau individuel il en ira différemment...du moins pour certains.
Ici en France et ailleurs, déjà une poignée de courageux ont choisi volontairement de se détacher de notre paradigme sociétal pour entreprendre et expérimenter d’autres styles de vie plus en accord avec leurs besoins fondamentaux et des lois de la Nature. Probablement que ces gens ne craignent pas trop le future, ils y sont déjà.
Bien qu’ils méritent notre admiration, bien peu d’entre nous sont prêt à les suivre car, pour le moment, nos existences sont dans l’ensemble bien plus faciles que la leur. Mais sommes-nous plus heureux pour cela ?
D’autres, les plus anxieux, ont créé des mouvements procurant des conseils et mode d’emplois pour comment survivre et se préparer à un effondrement qui, d’après leurs prophètes, devrait survenir quasiment demain. C’est l’approche des survivalistes et des collapsologues.
Depuis 2015, les collapsologues (avec qui nous partageons l'idée que l'effondrement de notre civilisation est à terme indubitable) rencontrent de plus en plus d'adeptes parmi un grand nombre de personnes angoissées par le futur. La philosophie de ce mouvement, est que, si nous acceptons que tout va s’effondrer alors, nous auront fait la moitié du chemin de la « rédemption ». Le reste est un travail sur soi-même, basé sur l'entre-aide, que les collapsologues enseignent dans une pléthore de livres, vidéos, conférences, séminaires, films et lieux d’expérimentations.
Mais peut-on vraiment se préparer à l’avance à différents types de menaces dont on ne sait pas où, quand et comment elles nous atteindront, quelles formes elles prendront et dans quel état physique et psychique serons nous au moment où l'une d'entre elles se présentera?
L’expérience montre que dans tous les désastres certains s’en sortent beaucoup mieux que d’autres. Pourquoi ? Parce qu’ils s’y sont préparés matériellement, physiquement et psychiquement bien à l'avance? C’est peu probable.
Parce qu’ils ont eu plus de chance que les autres ? C’est plus vraisemblable. Mais la chance sourit plus favorablement à ceux qui savent la saisir. Peut-être que ceux qui ont une grande force intérieure, qui savent écouter leur instinct de survie et qui ont une grande confiance en eux, sont mieux à même de prendre la bonne décision.
Personnellement, je n’ai pas de recette directement applicable pour accepter l’avenir mieux que le présent.
Toutefois, afin de préserver notre espèce et biens d'autres en même temps, j'ai la conviction qu'il nous faudra changer radicalement notre manière de penser... et donc d'agir. Pour cela, nous pourrions être guidé par ce que de nombreux penseurs du monde entier nous ont déjà dit depuis des siècles voire des millénaires. Dans les grandes lignes cela pourrait se résumer par:
-Favoriser la compréhension plutôt que la croyance
-Exiger de soi-même et des autres de respecter tous les êtres vivant ainsi que toutes choses.
-Éviter au mieux toute action qui nous soit suggérée par notre orgueil ou notre ego.
-Privilégier une existence simple afin de tendre vers l’harmonie au sens déjà discuté ici.
Pour le moment nous ne sommes pas prêt à mettre ces préceptes en pratique car ils sont à l'opposé de notre paradigme sociétal. Cependant, nous pourrions profiter des événements qui vont le secouer sérieusement, lors de l'effondrement de notre civilisation, pour tenter de mettre en œuvre ces changements, là où nous vivons, sans chercher à l'imposer aux autres régions, mais en communicant les uns avec les autres.
Finalement, le problème écologique ne sera pas résolu par le génie humain mais bien par la Nature.
A part une poignée d’individus, le reste de la population mondiale, en particuliers celle qui vit grâce aux technosciences, croit encore dominer la Nature. Néanmoins, malgré tout ce qu’on sait d’Elle aujourd’hui, nous devons admettre que c’est bien le contraire. C’est Elle, la Nature, qui a le contrôle sur notre espèce. Elle le fait à son rythme et à sa manière, qui certes ne sont pas les nôtres, mais qui in fine nous obligera de gré ou de force à nous y soumettre.
Ainsi, après le chaos, il faut s’attendre à ce que l’œuvre de l’Homme civilisé va se déliter assez rapidement. Par exemple, les espaces aujourd’hui dédiés à l’agriculture intensive vont petit à petit disparaître au profit de la forêt, de la garrigue ou de la savane. Le manque de flux d’énergie et de matière première (ce qui revient à dire le manque d'esclaves énergétiques) ainsi que le manque de main d’œuvre qualifiée due à la chute démographique ne permettra plus d’entretenir correctement nos mégapoles et leurs réseaux de distribution d'électricité, d'eau potable et d'assainissement. Pour les mêmes raisons, plusieurs barrages hydro-électriques, des centrales nucléaires, des routes, des ponts, des tunnels, et autres constructions vont tomber en ruine laissant des régions entières sinistrées empêchant les humains d’y vivre en sécurité. Du coup, de plus en plus de cours d’eau vont retrouver leur liberté, détruisant des habitats humains tout en favorisant le retour de la faune et la flore qui s’y rattachait auparavant.
La grande chute démographique humaine va relâcher la pression que notre espèce exerce actuellement sur la biosphère. De nombreuses espèces animales et végétales pourront alors se reconstituer et se redévelopper. En un mot la biosphère va retrouver un équilibre dans lequel chaque espèce, dont l’homo sapiens, trouvera ou retrouvera la juste place qui lui revient au sein de la chaine alimentaire.
Une fois le chaos passé, les survivants humains vivront probablement au sein de différentes et variées petites communautés, éparpillées à la surface du globe. Ils auront obligatoirement des modes de vies simples mais qui ne sont en aucun cas des vies exemptes d’amour, de joie et de bonheur.
Comment évoluera l’Humanité par la suite reste et restera encore pour longtemps une inconnue. Est-ce que l’homo sapiens gardera en mémoire la tragédie qui s’annonce et faire preuve par la suite de plus d’humilité et de respect envers la Nature? Ce serait souhaitable pour notre espèce et toutes les autres.
Voilà, mon travail s'arrête là. Son contenu ne reflète que ma propre démarche intellectuelle que je pense avoir mené avec la plus grande honnêteté intellectuelle, sans aucune arrière-pensée, sans pression, sans obligation de résultat, sans risque de perdre de quoi subvenir à mes besoins, bien que tout ceci, je vous l'accorde, n'est pas nécessairement la garantie que ses conclusions soient correctes pour autant. Toutefois, puisque la thèse présentée ici est en contradiction avec le consensus qui a, par exemple, conduit à l'accord de Paris, elle mérite d'être discutée et à la limite subir le test de réfutation.
Ce travail étant totalement libre de droit, chacun et chacune peut en faire ce qu'il veut sans même m'en demander l'autorisation.
Brève histoire de ma démarche personnelle en mettant ce site sur le web.
A la suite de rencontres et de voyages à travers le monde, je me suis intéressé vers 2002 à l’écologie, laquelle m’a vite conduit à m’intéresser à l’avenir de notre civilisation.
Au début, mon seul but était de mieux cerner le monde qui m’entourait et que j’avais de plus en plus de peine à comprendre. Pour cela j’ai beaucoup lu, écouté, discuté. Parce que je lisais et entendais tout et son contraire, je me suis mis à faire mes propres recherches et calculs à partir de données officielles rendues publiques sur Internet. J’ai ainsi commencé à forger ma propre opinion, laquelle se trouvait parfois en désaccord avec celle que la « Science officielle » et la politique nous brossaient quasiment journellement au travers les médias.
Ayant choisi de vivre à la campagne, je ne pouvais pas profiter pleinement de l’espace culturel et des échanges d’idées que nous offre une ville, en particulier universitaire. Pour compenser ce manque d’échange, j’ai mis en 2008, sur le net, un forum où je soumettais mes travaux et mes pensées à la critique et aux suggestions des internautes. Peu de temps après, j’ai dû y mettre fin car le forum a été contaminé par du matériel pornographique dont je ne savais comment me débarrasser.
J’ai alors décidé en 2011 de publier le résultat de mes travaux dans un livre intitulé «Effondrement puis métamorphose». Sa publication ayant été refusée par tous les grands éditeurs français, je l’ai finalement publié à compte d’auteur chez In Libro Veritas. J’ai commandé, à mes frais, 300 exemplaires que j’ai distribués gratuitement à un certain nombre d’intellectuels influents que je jugeais susceptibles d’être intéressés par le sujet. Parmi eux des journalistes spécialisés, des politiciens, des professeurs d’université et des noms connus s’exprimant fréquemment dans les médias sur les sujets que je traitais dans mon livre. Hormis deux de ces personnes, aucune n’a trouvé la courtoisie élémentaire, ne serait-ce que d’en accuser réception ou de trouver une excuse, même diplomatique, pour justifier qu’ils n’avaient pas le temps d’y jeter un coup d’œil où qu’ils n’étaient pas intéressés par le sujet.
Parallèlement au livre, j’ai ouvert un site appelé ceremovi.org. qui donnait des compléments d’informations par exemple sur mes calculs ou sur les difficultés à estimer le EROEI. Il y avait aussi un forum d’une bonne tenue (voir un exemple ici) mais que j’ai dû aussi fermer après une année car piraté par des publicités pour des produits sensés améliorer les performances sexuelles. Le site ceremovi.org est resté accessible à la seule lecture jusqu’en 2017, après quoi j’ai décidé de le fermer.
Le livre est maintenant en libre accès sur Internet. Fin 2020, plus de 50'000 personnes ont cliqué sur ce lien. A ce jour, aucun commentaire positif ou négatif sur son contenu n’a été posté comme s’il n’avait intéressé personne.
En écrivant ce livre j’espérais stimuler des discussions sur la possibilité d’un effondrement prochain de notre civilisation, sujet que je jugeais important, d’autant plus qu’il était peu traité à l’époque. À ma grande déception, je n’ai trouvé aucun interlocuteur. Je me suis bien sûr demandé pourquoi. Peut-être était-ce parce que mon nom ne disait rien à personne qui puisse les mettre en confiance ou que le livre était mal écrit, où les deux. Pour me faire connaître, plusieurs amis m’ont conseillé de passer par les réseaux sociaux. Ce que j’ai fait en m’inscrivant sur Facebook et Twitter en ayant même rejoint certains de leurs forums ou groupes de discussions spécialisés. J’ai très vite réalisé que ces canaux de communications sont tout juste bon à faire parler de soi, mais en aucun cas un lieu pour débattre honnêtement et poliment d’une idée. Ce sont des outils pour militants angoissés, pour personnes porteuses de « vérité » et non pour personnes prêtes à consacrer du temps à réfléchir et débattre sereinement d’une idée autre que la leur. Alors que faire?
Afin d’avoir quelques réactions avec des interlocuteurs possibles, j’ai décidé en 2014 d’exposer mes idées dans ce site web. Je n’y ai pas traité de métamorphose car avant de proposer une solution à un problème, il faut que ce dernier soit reconnu comme tel et accepté par une grande majorité. Il me semblait donc important de faire d’abord un diagnostic sur la situation dans laquelle se trouvait notre civilisation. En fait, j’ai procédé à une réécriture de la première partie de mon livre sous forme de 10 exposés que j’estimais plus élaborés et plus didactiques que les chapitres du livre parlant d’effondrement. Pour encourager une certaine réactivité avec mes lecteurs je donnais, à la fin de chaque exposé, la possibilité de laisser des commentaires, critiques, suggestions ou autres, de manière anonyme ou non. Ensuite, j’ai envoyé le lien de ce site à tous ceux qui avaient reçu mon livre plus quelques autres.
Ce site a reçu la visite de quelques dizaines de milliers d’internautes mais, une fois de plus, aucun n’a trouvé utile de laisser un commentaire, de signaler des erreurs, d’ajouter des suggestions, malgré mon souhait exprimé dans la page d’accueil.
Pourquoi ce manque d’intérêt?
Venant du grand public je n’en suis pas étonné. D’ailleurs ce site ne lui est pas vraiment destiné. Je pense que Monsieur et Madame Toulemonde ont suffisamment de soucis pour ne pas perdre du temps à comprendre une théorie peu réjouissante, longue et ardue qui, de plus, ne résout pas leurs problèmes du moment, bien au contraire. J'ai compris que si on veut agir sur le grand public, il faut le responsabiliser en jouant sur ses émotions et non sur sa compréhension. Le stratagème que je n'ai pas voulu suivre consiste à envoyer un message simple du type: "Aider-nous à sauver la Planète !", accompagné d'images spectaculaires d'un feu de forêt ou d'un ours blanc en perdition sur un morceau de banquise, et ensuite faire passer le message: "Faites ce que les scientifiques vous disent". Sous-entendu : eux savent, car ils sont payés pour cela par... leurs commanditaires.
Par contre, venant des scientifiques à qui j’ai envoyé le lien de ce site, je me suis étonné de ne recevoir aucun commentaire ni ouvrir un débat. L’explication comme quoi ce dernier doit se faire au travers de revues scientifiques est à mes yeux une excuse facile car un chercheur indépendant n'a pas accès aux journaux scientifiques. Ce que j’ai écrit est sur Internet et peut donc être vu par tout le monde. Si ma théorie est fausse, il est de leur devoir de ne pas la laisser sur le net pour des raisons évidentes.
Karl Popper dit qu’une « bonne » théorie est une théorie qui a résisté jusqu'à date à toutes les tentatives de réfutation. Vu l’importance du sujet, il aurait été déontologiquement correct, de la part de scientifiques qui défendent la théorie officielle, d’expliquer sur le net ou ailleurs, même succinctement, en quoi les idées avancées sur mon site sont fausses et irrecevables et pourquoi la théorie qu’ils défendent et qui a conduit à l'accord de Paris est par-contre absolument irréfutable. Mais l’est-elle vraiment ?
Le consensus actuel prétend que les changements climatiques représentent le plus grave danger auquel la planète doit faire face. La "Science officielle" y voit une seule cause : l’augmentation des gaz à effets de serre d’origine anthropique.
Elle s’appuie sur l’observation d’une forte corrélation entre l’augmentation de la température moyenne (voir discussion au sujet de ce terme ici) à la surface de la Terre et la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, en particulier celui du CO2. L’explication est basée, d’une part sur le fait que la température est une grandeur qui mesure le degré d’agitation moléculaires et, d’autre part sur l’observation que toutes les molécules triatomiques, comme par exemple le dioxyde de carbone (CO2) , le protoxyde d’azote (N2O) ou l’eau (H2O), ainsi que le méthane (CH4), vibrent et tournent sur elle-même quand elles sont soumises à un champ de force électromagnétique d’une fréquence donnée, en l’occurrence celle de l’infrarouge. D’où la conclusion que les rayons infrarouges émis par la surface de la Terre augmentent d’autant plus la température de l’atmosphère que cette dernière contient une forte densité de gaz à effet de serre. Jusque-là tout le monde est d’accord car ce sont des lois universellement reconnues par la physique. Ce qui par contre n’est pas clairement établi est la contribution quantitative de ce phénomène par rapport à toutes les autres causes qui pourraient aussi changer le climat.
La Science moderne se divise en spécialités toujours plus pointues et néglige fortement la vision holistique de notre monde. Elle est d’autant plus écoutée qu’elle s’appuie sur des technologies de pointe comme des superordinateurs et des satellites et qu'elle publie dans des revues scientifiques prestigieuses. Comme dans toutes les branches de la vie culturelle, elle doit être spectaculaire et comme on dit « faire le show ». La simplicité du raisonnement et le bon sens ne sont plus suffisant pour attirer des fonds de recherche devenus par ailleurs faramineux. Centrée sur ce que lui suggèrent ses algorithmes hautement sophistiqués, il semble échapper à la "Science officielle" que dans un système aussi complexe que la Nature, il est audacieux de relier une seule cause (par exemple l’augmentation du taux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère) à un effet donné (par exemple l’augmentation de la température à la surface de la Terre). D’une manière générale, un changement observé dans notre environnement peut avoir plusieurs causes et, inversement, une cause observable peut avoir plusieurs effets qui, à leur tour, peuvent devenir la cause d’autres effets.
On peut aussi s’étonner que la « Science officielle » puisse simplifier la Nature à un point tel qu’elle est prête à assimiler notre atmosphère à une sorte d’étuve dotée d’un thermostat précis au dixième de degré et dont l’Homme aurait le contrôle en agissant simplement sur la quantité de CO2 qu’il lui injecte.
De même, on peut encore s’étonner que la « Science officielle » considère que la température moyenne de notre atmosphère soit si sensible à une minime variation de sa composition chimique (<0,1%), capable de mettre la planète en danger, alors que cette dernière a pu survivre avec cette fragilité quelques milliards d’années.
La « Science officielle » s’appuie beaucoup sur des modèles mathématiques pour étayer sa théorie. Mais la Nature est trop complexe pour être réduite à de telles modélisations aussi sophistiquées soient-elles. De plus, la « Science officielle » n’a pas jugé bon d’évaluer dans ses modèles mathématiques la part relative que jouent les gaz à effet de serre sur les changements climatiques par rapport à toutes les autres causes connues. Certes, ce serait un énorme travail, peut-être même impossible, mais surtout qui a peu de chance d’intéresser les milieux industriels et politiques. On est même tenté de se demander, face au fanatisme anti CO2, s’il n’y aurait pas quelques collusions et interférences entre des intérêts géopolitiques, industriels et financiers dans la formulation du problème dont le GIEC s'occupe à la demande de l’Onu.
La sentence comme quoi les changements climatiques sont essentiellement dus aux gaz à effet de serre d’origine anthropique a été officialisée par l'accord de Paris. Elle est considérée comme irrévocable et par conséquent aucun recours scientifique n’est permis.
Ainsi l'accord de Paris réclament que la neutralité carbone soit atteinte avant 2050 par la majorité des signataires afin de maintenir l'augmentation de la température mondiale à un niveau inférieur à 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.
Pour encourager les nations à signer cet accord, dont les conséquences n’ont pas été bien étudiées, ses promoteurs ont fait miroiter qu’en « sauvant la Planète » des centaines de milliers d’emplois seraient créés grâce au remplacement des énergies fossiles par des énergies alternatives et par la création de nouvelles technologies comme la motorisation électriques des véhicules, l’isolation thermique des bâtiments et l’amélioration des rendements énergétiques, etc...
Pour ce qui est de la création de nouveaux emplois c’est certain, mais pour ce qui est du contrôle du climat, ça l’est beaucoup moins.
Voilà, le lecteur aura compris, du moins je l’espère, que je ne suis pas un climato-sceptique mais que je ne suis pas pour autant en phase avec les décisions officielles pour « sauver la Planète » comme les écologistes aiment à le dire.
Ma propre vision du problème est la suivante:
Bien que j’aie passé une partie de ma vie professionnelle à faire des modèles mathématiques, je pense que, lorsqu’ils sont appliqués à la Nature, leurs résultats doivent être interprétés avec la plus grande circonspection (voir explication ici ).
Pour ma part, j’ai choisi d’aborder le problème du climat d’une autre manière. Elle est plus d’ordre qualitatif que quantitatif. Mon approche se base sur le fait que dans la Nature tout est lié et que tout agit sur tout avec plus ou moins d’ampleur. Si on accepte ce point de vue, on doit alors admettre que le climat est lié à l’état de la biosphère.
Sans aucun doute, il est avéré que l’Homme modifie la biosphère par ses nombreuses et pharaoniques activités industrielles ainsi que celles issues du génie civil, des techniques agricoles et autres (voir le dixième exposé.) Du même coup, puisque biosphère et climat sont liés, ces activités perturbent le climat lequel, à son tour, perturbe l’environnement naturel de différentes manières. Quantifier cela n’a pas plus de sens que de vouloir régler la température moyenne à la surface de la Terre à une valeur fixée au dixième de degré près, en ajustant simplement la quantité de CO2 anthropique injectée dans l’atmosphère. Pour ceux que cela intéresse, ils trouveront encore une autre explication sur la relation qui lie les changements climatiques aux changements de la biosphère en cliquant ici.
De nos jours quasi 100% des activités humaines se font grâce aux différentes énergies utiles que le génie humain a réussi à produire à partir des énergies primaires que nous offre la biosphère. Dans le quatrième exposé nous avons vu que toutes transformations d’énergie primaire en énergie utile (quel que soit le type d’énergie primaire utilisé: (fossile, nucléaire, biomasse, éolienne, solaire, etc.) contribue à modifier donc à transformer la biosphère. Il en va de même de leurs utilisations qui toutes soutiennent les activités humaines. Ceci nous dit que:
Il n’y a aucune énergie utile qui soit propre.
En conséquence, remplacer les énergies fossiles par d’autres formes d’énergies est non-écologique, tant que le flux total d’énergie reste le même car:
C’est le total des activités humaines passées et présentes, soutenues par les énergies utiles, quelles que soient leurs origines, qui modifie notre biosphère et donc aussi notre climat.
Il est donc incorrecte de laisser entendre aux populations que la perte de diversité végétale, que la disparition d’espèces d’insectes, d’oiseaux et d’animaux sauvages, que l’augmentation de la fréquence des inondations et des incendies de forêts, que le dessèchement des nappes phréatiques, des lacs, rivières et fleuves, que la pollution des sols et des mers, etc., soient imputables en grande partie aux changements climatiques alors qu’il faudrait plutôt y voir le résultat des effets directs et indirects de l’ensemble des activités humaines sur la biosphère.
Ainsi, la transition dite écologique organisée par nos élites n’a rien vraiment d’écologique puisqu’elle repose sur deux stratégies totalement antinomiques écologiquement parlant, à savoir : préserver l’environnement tout en préservant les activités humaines qui soutiennent le bon fonctionnement de notre civilisation.
Il en va de même pour l'accord de Paris puisque cet accord ne vise pas à un meilleur équilibre entre l'Homme et son environnement naturel, ni à la protection de ce dernier puisqu’ils ne s’opposent pas à la croissance de l’économie, c.-à-d. à la croissance des activités humaines soutenues par l’ensemble des énergies utiles, mais seulement à une seule d’entre elles : les énergies fossiles. (Si même cela était possible voir ici et encore ici).
En conclusion : L'accord de Paris décidé lors de la COP 21 en 2015, dont le but est essentiellement de remplacer les énergies fossiles par des énergies alternatives, ne s’oppose pas à la modification de la biosphère et donc du climat, de la biodiversité, et tous les autres nombreux problèmes liés à cette modification. Ainsi, même appliqués à la lettre, les accords de Paris risquent, à coup sûr, de ne pas atteindre leur objectif ni sur le climat, ni sur la biodiversité. Pire, en continuant cette politique de "sauvetage de la planète", la biosphère pourrait bien devenir incompatible avec la survie de notre civilisation à relativement court terme.
Il est aussi à noter que la diminution des taux d’extraction des énergies fossiles toutes catégories n’a pas besoin de l'accord de Paris: cette diminution adviendra de toutes façon.
Pour survivre et progresser, notre civilisation industrielle a un besoin de flux toujours croissant, d’énergie et de matières premières qui toutes proviennent directement de notre environnement naturel.
La loi des rendements décroissants impose que les flux annuels de l’extraction de toutes richesses dispersées à la surface de la Terre ont commencé d’abord par augmenter fortement puis, après être passé par un maximum, commencent à décroitre vers une valeur proche de zéro.
Les énergies fossiles, toutes sortes confondues (tous les types de pétrole, de gaz et de charbon), représentent de nos jours près de 80% de toutes les énergies utiles que nous consommons pour faire croître, fonctionner et entretenir notre civilisation mondialisée. Leurs taux annuels d’extraction ne dérogent pas à la loi des rendements décroissant. Ce qui veut dire que même si actuellement le taux d’extraction global de ce type d’énergie croit encore un peu, il va passer par un pic prochainement, probablement vers la moitié de ce siècle, avant de décroitre fortement. De plus, la décroissance de ce taux d’extraction pourrait dépasser les valeurs estimées dans le sixième exposé si la pression des écologistes contre l’utilisation d’énergies fossiles devait se faire efficace.
Afin de maintenir la spirale travail-production-consommation, sans quoi notre civilisation s’effondrerait, il faudra bien compenser ces pertes par d’autres énergies, dites alternatives, comme les barrages hydro-électriques, les centrales nucléaires, la fusion nucléaire, la géothermie, la combustion de la biomasse, les éoliennes, les capteurs d’énergies solaires, l’énergie marémotrice, etc. Le septième exposé met en doute que l'ensemble de ces énergies alternatives puissent compenser les pertes annuelles d’énergies fossiles de manière synchrone.
Si elles ne le peuvent pas, alors la civilisation s’installera d’abord dans une récession économique qui en peu de temps se transformera en une dépression économique permanente, s’aggravant constamment jusqu’à l’effondrement définitif de tout le système.
Si on est d’accord avec cette vision des choses alors nous nous trouvons face à la situation suivante.
Si le flux total d’énergies utiles qui permet à notre civilisation d’exister et prospérer devait décroître sensiblement et durablement car l’industrie n’arriverait pas à compenser de manière synchrone la perte annoncée des flux d’énergies fossiles, alors la civilisation s’autodétruirait.
Si, au contraire, l’industrie était capable d’assurer la croissance permanente des flux d’énergies utiles nécessaires à la survie de notre civilisation, cette dernière s’autodétruirait quand même par l’altération de la biosphère jusqu’au point où cette dernière deviendra incompatible avec la survie de notre civilisation.
Ne serait-ce parce que le dilemme énoncé ci-dessus est sans solution technique, notre civilisation est vouée à s’effondrer tôt ou tard quoi qu’on fasse. Ce n’est donc pas l’avenir de la planète qui est en jeu, comme le clament haut et fort les écologistes, mais bien celui de notre civilisation.
Si, comme il est suspecté dans ce site, l’effondrement est incontournable, il pourrait se faire selon un scénario voisin de celui décrit dans le neuvième exposé.
Au cours des vingt ou trente prochaines d’années, la population mondiale pourrait encore croître jusqu’à atteindre près de 9 milliards d’individus. Dès les premiers signes d’effondrement cette population devrait décroitre jusqu’à un ou deux milliards d’individus en moins d’un siècle. Voir explications dans le 8ième exposé)
Le processus d’effondrement démographique (et du même coup économique) pourrait être encore plus rapide si on tient compte des inévitables, et de plus en plus fréquents, coups de boutoirs portés aux structures vitales de nos sociétés. Citons par exemple :
-Des pandémies virales ou bactériennes à répétition, inhérentes à nos modes d’existence comme celle qui a engendré le Covid-19, mais encore plus mortelles et plus contagieuses que celle par exemple de la grippe espagnole de 1918.
- Des crises financières mondialisées, comme celle de 1929, et peut être celle qui pourrait survenir bientôt à cause d’une augmentation exponentielle de la masse monétaire et de la dette mondiale déjà bien établie avant la pandémie du Covid-19 mais que cette dernière pourrait encore aggraver.
-De sérieux troubles sociaux dus aux inégalités de plus en plus insoutenables engendrant de grandes manifestations populaires risquant de tourner en révolutions sanglantes pouvant dégénérer en guerres civiles puis en conflit international.
-En outre, notre système de communication satellitaire, le réseau Internet, le réseau de géo positionnement et notre réseau électrique pourraient être sérieusement endommagés si une éruption solaire de l’intensité observée par Richard Carrington en septembre 1859 devait encore avoir lieu, ce qui est loin d’être improbable.
L’effondrement de notre civilisation entrainera très probablement un chaos économique et social généralisé.
L’effondrement démographique, économique et industriel ne se fera pas d’une manière hollywoodienne mais touchera les pays de manières et à des moments différents. Ainsi le processus d’effondrement mondialisé pourrait s’étaler sur plusieurs décennies avec des degrés de gravités variables dans l’espace et dans le temps. Il est fort probable que les populations et leurs dirigeants aient parfois de la peine à interpréter les premiers symptômes de ce qui pourrait être le début de l’effondrement définitif de leur société. Ils risquent de les interpréter comme des difficultés passagères, de nature non systémique, dues à des mauvaises gestions politiques et économiques du moment, mais que la nouvelle équipe au pouvoir aura vite fait de rectifier. Il est d’ailleurs fort possible qu’en certains points du globe, ce processus d’effondrement définitif a déjà commencé, sans qu’aucun individu n’y croie vraiment. L’espoir en des jours meilleurs promis par leurs dirigeants empêche les populations de se préparer physiquement et psychologiquement à un avenir bien éloigné de celui qui leur est promis.
Il est aussi hautement probable que l’effondrement de notre civilisation en un laps de temps aussi court (quelques décennies) conduira nécessairement vers un chaos généralisé. De par son étendue, son ampleur et sa durée, ce sera globalement la période la plus tragique de l’histoire de l’humanité. Toutefois, au niveau local ou individuel, cette période ne sera probablement pas ressentie comme beaucoup plus tragique qu’une période de guerre, d’exactions de fanatiques religieux ou politiques, de grandes famines ou d’épidémies ; ou du rejet de sa communauté par l'ensemble des sociétés, des fleaux qui sont malheureusement encore bien trop fréquents sur la Terre.
Reste-t-il un espoir de pouvoir s’organiser au sein de nos sociétés actuelles pour nous protéger du chaos social post-effondrement?
Je l'avais espéré il y a encore quelques années, mais aujourd’hui j'en doute de plus en plus. Dans la discussion de ce site, j’avais fait une proposition allant dans ce sens. C'est l'approche des "Ceremovi" décrite dans la deuxième partie de mon livre "Effondrement puis métamorphose". Personne ne s'y est intéressé. Maintenant je reconnais qu’il y a peu de chance de voir une institution, un groupe ou encore moins un seul individu trouver et mettre en pratique une stratégie pour atténuer les effets d’un chaos. La raison principale réside en notre façon ancestrale de penser et d'agir, ainsi que notre difficulté à communiquer pour trouver une solution commune. C'est vrai à tous les niveaux:
Au niveau mondial, les lois économico-industriels de notre civilisation ont été adoptées par quasi tous les pays de la Terre, ce qui a notablement changer le style de vie de leurs populations. Au total cela représente presque 200 États comptant près de 8 milliards d’individus. Qu’ils le veuillent ou non, tous ces pays sont liés les uns aux autres par les lois du marché, de la finance et de la dépendance aux technologies. Annoncer maintenant à toutes ces personnes que leur espoir d’une vie meilleure va disparaître et que leurs pays risquent de s’enfoncer dans un chaos, sera très mal perçu, voire peu crédible. Aucune Institution mondiale, telle l’Onu me semble capable de prendre les mesures nécessaires pour éviter un tel désastre. Ainsi, vouloir contrôler l’effondrement au niveau mondial n’a pratiquement aucune chance d’aboutir. Pour de nombreuses raisons, l’humanité est et restera incapable de s’accorder sur une stratégie commune pour sauvegarder ce qu’elle a construit et dont elle est si fière. En claire aucune institution démocratique ou dictatoriale ne sera capable de sauver notre civilisation et atténuer le chaos qui en résultera.
Au niveau d’une nation ou même d'une partie de son territoire, toute prédiction d’effondrement dans un avenir plus ou moins proche ne sera pas du tout écoutée par ceux et celles qui ont à résoudre des problèmes bien plus urgents pour eux. Pour les autres, elle sera interprétée différemment selon leur niveau d’instruction, de leurs espoirs et leurs projets de vie, de leur éducation, de leur croyance, de leur sensibilité, de leurs peurs, de leur optimisme ou leur pessimisme. Ainsi, tant qu’il n’y aura pas péril immédiat, il est peu probable qu’une majorité de la population s’accorde sur une stratégie commune, et plus encore sur son application pour éviter la catastrophe annoncée. Quand le péril se concrétisera, il y a de fortes chances que ce soit "le sauve qui peut" qui prévaudra.
Peut-être qu’au niveau individuel il en ira différemment...du moins pour certains.
Ici en France et ailleurs, déjà une poignée de courageux ont choisi volontairement de se détacher de notre paradigme sociétal pour entreprendre et expérimenter d’autres styles de vie plus en accord avec leurs besoins fondamentaux et des lois de la Nature. Probablement que ces gens ne craignent pas trop le future, ils y sont déjà.
Bien qu’ils méritent notre admiration, bien peu d’entre nous sont prêt à les suivre car, pour le moment, nos existences sont dans l’ensemble bien plus faciles que la leur. Mais sommes-nous plus heureux pour cela ?
D’autres, les plus anxieux, ont créé des mouvements procurant des conseils et mode d’emplois pour comment survivre et se préparer à un effondrement qui, d’après leurs prophètes, devrait survenir quasiment demain. C’est l’approche des survivalistes et des collapsologues.
Depuis 2015, les collapsologues (avec qui nous partageons l'idée que l'effondrement de notre civilisation est à terme indubitable) rencontrent de plus en plus d'adeptes parmi un grand nombre de personnes angoissées par le futur. La philosophie de ce mouvement, est que, si nous acceptons que tout va s’effondrer alors, nous auront fait la moitié du chemin de la « rédemption ». Le reste est un travail sur soi-même, basé sur l'entre-aide, que les collapsologues enseignent dans une pléthore de livres, vidéos, conférences, séminaires, films et lieux d’expérimentations.
Mais peut-on vraiment se préparer à l’avance à différents types de menaces dont on ne sait pas où, quand et comment elles nous atteindront, quelles formes elles prendront et dans quel état physique et psychique serons nous au moment où l'une d'entre elles se présentera?
L’expérience montre que dans tous les désastres certains s’en sortent beaucoup mieux que d’autres. Pourquoi ? Parce qu’ils s’y sont préparés matériellement, physiquement et psychiquement bien à l'avance? C’est peu probable.
Parce qu’ils ont eu plus de chance que les autres ? C’est plus vraisemblable. Mais la chance sourit plus favorablement à ceux qui savent la saisir. Peut-être que ceux qui ont une grande force intérieure, qui savent écouter leur instinct de survie et qui ont une grande confiance en eux, sont mieux à même de prendre la bonne décision.
Personnellement, je n’ai pas de recette directement applicable pour accepter l’avenir mieux que le présent.
Toutefois, afin de préserver notre espèce et biens d'autres en même temps, j'ai la conviction qu'il nous faudra changer radicalement notre manière de penser... et donc d'agir. Pour cela, nous pourrions être guidé par ce que de nombreux penseurs du monde entier nous ont déjà dit depuis des siècles voire des millénaires. Dans les grandes lignes cela pourrait se résumer par:
-Favoriser la compréhension plutôt que la croyance
-Exiger de soi-même et des autres de respecter tous les êtres vivant ainsi que toutes choses.
-Éviter au mieux toute action qui nous soit suggérée par notre orgueil ou notre ego.
-Privilégier une existence simple afin de tendre vers l’harmonie au sens déjà discuté ici.
Pour le moment nous ne sommes pas prêt à mettre ces préceptes en pratique car ils sont à l'opposé de notre paradigme sociétal. Cependant, nous pourrions profiter des événements qui vont le secouer sérieusement, lors de l'effondrement de notre civilisation, pour tenter de mettre en œuvre ces changements, là où nous vivons, sans chercher à l'imposer aux autres régions, mais en communicant les uns avec les autres.
Finalement, le problème écologique ne sera pas résolu par le génie humain mais bien par la Nature.
A part une poignée d’individus, le reste de la population mondiale, en particuliers celle qui vit grâce aux technosciences, croit encore dominer la Nature. Néanmoins, malgré tout ce qu’on sait d’Elle aujourd’hui, nous devons admettre que c’est bien le contraire. C’est Elle, la Nature, qui a le contrôle sur notre espèce. Elle le fait à son rythme et à sa manière, qui certes ne sont pas les nôtres, mais qui in fine nous obligera de gré ou de force à nous y soumettre.
Ainsi, après le chaos, il faut s’attendre à ce que l’œuvre de l’Homme civilisé va se déliter assez rapidement. Par exemple, les espaces aujourd’hui dédiés à l’agriculture intensive vont petit à petit disparaître au profit de la forêt, de la garrigue ou de la savane. Le manque de flux d’énergie et de matière première (ce qui revient à dire le manque d'esclaves énergétiques) ainsi que le manque de main d’œuvre qualifiée due à la chute démographique ne permettra plus d’entretenir correctement nos mégapoles et leurs réseaux de distribution d'électricité, d'eau potable et d'assainissement. Pour les mêmes raisons, plusieurs barrages hydro-électriques, des centrales nucléaires, des routes, des ponts, des tunnels, et autres constructions vont tomber en ruine laissant des régions entières sinistrées empêchant les humains d’y vivre en sécurité. Du coup, de plus en plus de cours d’eau vont retrouver leur liberté, détruisant des habitats humains tout en favorisant le retour de la faune et la flore qui s’y rattachait auparavant.
La grande chute démographique humaine va relâcher la pression que notre espèce exerce actuellement sur la biosphère. De nombreuses espèces animales et végétales pourront alors se reconstituer et se redévelopper. En un mot la biosphère va retrouver un équilibre dans lequel chaque espèce, dont l’homo sapiens, trouvera ou retrouvera la juste place qui lui revient au sein de la chaine alimentaire.
Une fois le chaos passé, les survivants humains vivront probablement au sein de différentes et variées petites communautés, éparpillées à la surface du globe. Ils auront obligatoirement des modes de vies simples mais qui ne sont en aucun cas des vies exemptes d’amour, de joie et de bonheur.
Comment évoluera l’Humanité par la suite reste et restera encore pour longtemps une inconnue. Est-ce que l’homo sapiens gardera en mémoire la tragédie qui s’annonce et faire preuve par la suite de plus d’humilité et de respect envers la Nature? Ce serait souhaitable pour notre espèce et toutes les autres.
Voilà, mon travail s'arrête là. Son contenu ne reflète que ma propre démarche intellectuelle que je pense avoir mené avec la plus grande honnêteté intellectuelle, sans aucune arrière-pensée, sans pression, sans obligation de résultat, sans risque de perdre de quoi subvenir à mes besoins, bien que tout ceci, je vous l'accorde, n'est pas nécessairement la garantie que ses conclusions soient correctes pour autant. Toutefois, puisque la thèse présentée ici est en contradiction avec le consensus qui a, par exemple, conduit à l'accord de Paris, elle mérite d'être discutée et à la limite subir le test de réfutation.
Ce travail étant totalement libre de droit, chacun et chacune peut en faire ce qu'il veut sans même m'en demander l'autorisation.
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