10-3
Dommages causés à la biosphère agissant directement sur la production mondiale alimentaire et sa distribution dans les populations.
Les ressources biologiques qui constituent la chaîne alimentaire, normalement renouvelables, sont exploitées avec une telle intensité qu’elles n’ont plus le temps de se reconstituer, qu’il s’agisse de terres cultivables, de forêts, de pêcheries, de pâturages ou de nappes phréatiques.
Il est estimé qu’au cours des 40 prochaines années, l’accroissement de 30% de la population humaine, occupant de plus en plus d’espace sur cette Terre, fera perdre à lui seul 30% des terres cultivables. S’ajoute à cela les déséquilibres croissants du réseau trophique, dus en particulier à l’emploi massif d’intrants (engrais, désherbants, insecticides et pesticides) combinés à de mauvaises gestions des sols, en particulier en pratiquant des labours profonds, en ne plantant que quelques variétés végétales sur des grandes étendues, en faisant des arrosage intensifs et en laissant les sols nus une bonne partie de l’année. Résultats: 10 millions d’hectares de terres arables sont perdus chaque année, principalement par érosion et salinisation conduisant à leur stérilisation. Ces pertes de terrains agricoles sont actuellement compensées par une déforestation qui n'est pas la bonne solution. Ces mauvaises pratiques entraînent de plus une importante perte de perméabilité des sols ce qui est la cause d'importantes inondations que les médias attribuent bien sûr aux changements climatiques. (Voir Claude & Lydia Bourguignon dans lectures suggérées).
Mais ce n’est pas tout. Les méthodes d’agriculture intensive ont tendance à appauvrir les sols par le non-respect des cycles naturels qui veut que la dégradation des végétaux, une fois mort, serve à maintenir la quantité de nutriments absolument nécessaire au métabolisme des organismes tels la pédofaune et la pédoflore et à assurer la présence d'oligoéléments et autres éléments comme le magnésium, le phosphore, le sélénium dans le sol. Si ces nutriments ne se retrouvent plus en concentration suffisante dans le sol, les plantes et donc dans notre alimentation en manqueront. Ils jouent toutefois un rôle important pour notre santé. Ainsi, une alimentation semblant correcte en termes de calories ou de quantité, peut être néanmoins synonyme de malnutrition, si elle ne contient pas en quantité suffisante ces éléments. Notre nutrition doit comporter aussi une répartition correcte de lipides, glucides et protéines, ainsi qu’une quantité suffisante de vitamines naturelles et de fibres végétales. L’amélioration du nombre de calories à l’hectare, dont se félicite les techniciens de l’agriculture moderne, est trompeuse tout comme l’amélioration des rendements agricoles. Ces derniers, multipliés par un facteur important lors de ce dernier siècle, pourraient maintenant décroître à cause d’une gestion industrielle et inappropriée des sols conduisant à leur épuisement. L’efficacité dans l'agriculture ne devrait pas échapper à l’inévitable règle des rendements décroissants.
Ainsi une production suffisante durable et mondialisée de nourriture et d’eau potable semble bien compromise. Peut-on encore corriger ces mauvaises pratiques agricoles ? Peut-être, mais c’est devenu de plus en plus aléatoire en raison du nombre d'acteurs impliqués et leur imbrication.
En effet, les relations entre finance, industries de machines agricoles, industries phytosanitaires et producteurs de semences, producteurs, distributeurs et consommateurs, deviennent terriblement compliquées en raison de nombreuses lois nationales et internationales. Celles-ci régissent non seulement les droits du commerce international et de la concurrence mais aussi la protection de la propriété intellectuelle sur les substances biologiques (comme les graines), les subventions aux agriculteurs, les règles sanitaires, la protection des travailleurs, etc. Elles imposent également des limites au commerce équitable, aux échanges Nord-Sud sans compter de nombreuses autres contraintes. Toutes ces limitations administratives rendent toute réforme rapide et profonde très difficile, voire impossible.
Plus grave encore est l’utilisation des terres et de ses produits comme de pures produits financiers et non plus comme des produits vitaux pour tout le monde. Les récoltes agricoles sont devenues des produits boursiers et donc un marché juteux pour les Hedge Funds, les cartels des semenciers, ceux des produits phytosanitaires et de l’industrie agroalimentaire sans oublier les industries spécialisées dans la transformation génétique des plantes (OGM). Cette politique entraîne déjà des famines dans certaines régions du monde et pourrait bien atteindre à terme les pays riches.
Lire la suite 10-4
Il est estimé qu’au cours des 40 prochaines années, l’accroissement de 30% de la population humaine, occupant de plus en plus d’espace sur cette Terre, fera perdre à lui seul 30% des terres cultivables. S’ajoute à cela les déséquilibres croissants du réseau trophique, dus en particulier à l’emploi massif d’intrants (engrais, désherbants, insecticides et pesticides) combinés à de mauvaises gestions des sols, en particulier en pratiquant des labours profonds, en ne plantant que quelques variétés végétales sur des grandes étendues, en faisant des arrosage intensifs et en laissant les sols nus une bonne partie de l’année. Résultats: 10 millions d’hectares de terres arables sont perdus chaque année, principalement par érosion et salinisation conduisant à leur stérilisation. Ces pertes de terrains agricoles sont actuellement compensées par une déforestation qui n'est pas la bonne solution. Ces mauvaises pratiques entraînent de plus une importante perte de perméabilité des sols ce qui est la cause d'importantes inondations que les médias attribuent bien sûr aux changements climatiques. (Voir Claude & Lydia Bourguignon dans lectures suggérées).
Mais ce n’est pas tout. Les méthodes d’agriculture intensive ont tendance à appauvrir les sols par le non-respect des cycles naturels qui veut que la dégradation des végétaux, une fois mort, serve à maintenir la quantité de nutriments absolument nécessaire au métabolisme des organismes tels la pédofaune et la pédoflore et à assurer la présence d'oligoéléments et autres éléments comme le magnésium, le phosphore, le sélénium dans le sol. Si ces nutriments ne se retrouvent plus en concentration suffisante dans le sol, les plantes et donc dans notre alimentation en manqueront. Ils jouent toutefois un rôle important pour notre santé. Ainsi, une alimentation semblant correcte en termes de calories ou de quantité, peut être néanmoins synonyme de malnutrition, si elle ne contient pas en quantité suffisante ces éléments. Notre nutrition doit comporter aussi une répartition correcte de lipides, glucides et protéines, ainsi qu’une quantité suffisante de vitamines naturelles et de fibres végétales. L’amélioration du nombre de calories à l’hectare, dont se félicite les techniciens de l’agriculture moderne, est trompeuse tout comme l’amélioration des rendements agricoles. Ces derniers, multipliés par un facteur important lors de ce dernier siècle, pourraient maintenant décroître à cause d’une gestion industrielle et inappropriée des sols conduisant à leur épuisement. L’efficacité dans l'agriculture ne devrait pas échapper à l’inévitable règle des rendements décroissants.
Ainsi une production suffisante durable et mondialisée de nourriture et d’eau potable semble bien compromise. Peut-on encore corriger ces mauvaises pratiques agricoles ? Peut-être, mais c’est devenu de plus en plus aléatoire en raison du nombre d'acteurs impliqués et leur imbrication.
En effet, les relations entre finance, industries de machines agricoles, industries phytosanitaires et producteurs de semences, producteurs, distributeurs et consommateurs, deviennent terriblement compliquées en raison de nombreuses lois nationales et internationales. Celles-ci régissent non seulement les droits du commerce international et de la concurrence mais aussi la protection de la propriété intellectuelle sur les substances biologiques (comme les graines), les subventions aux agriculteurs, les règles sanitaires, la protection des travailleurs, etc. Elles imposent également des limites au commerce équitable, aux échanges Nord-Sud sans compter de nombreuses autres contraintes. Toutes ces limitations administratives rendent toute réforme rapide et profonde très difficile, voire impossible.
Plus grave encore est l’utilisation des terres et de ses produits comme de pures produits financiers et non plus comme des produits vitaux pour tout le monde. Les récoltes agricoles sont devenues des produits boursiers et donc un marché juteux pour les Hedge Funds, les cartels des semenciers, ceux des produits phytosanitaires et de l’industrie agroalimentaire sans oublier les industries spécialisées dans la transformation génétique des plantes (OGM). Cette politique entraîne déjà des famines dans certaines régions du monde et pourrait bien atteindre à terme les pays riches.
Lire la suite 10-4