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Changements climatiques: conséquences de la diminution de la complexité de la biosphère ?
Tous les dommages causés à la biosphère énumérés ci-dessus ne resteront pas sans réaction. Une fois passé un certain seuil, mal connu de l'Homme, le « système complexe-parent » de notre civilisation, la biosphère, va réagir contre le « système complexe-enfant », à savoir la civilisation mondialisée. Ainsi:
La perte constante de la complexité biosphérique déclenche plusieurs rétroactions qui s'opposent à l'expansion de la civilisation.
Parmi ces rétroactions citons de multiples famines dans différentes régions du monde, le retour en force de nos plus grands prédateurs tels les bactéries et les virus, les conflits sociaux-économiques et géopolitiques, les conséquences des changements climatiques et l’impossibilité de nourrir correctement la population mondiale. Nous discuterons d’abord la rétroaction de la biosphère laquelle en, modifiant son climat, pourrait sérieusement impacter le devenir de notre civilisation
Il est en effet généralement admis que les changements climatiques auront des effets négatifs importants sur la taille de la population de nombreuses espèces innocentes, mais surtout sur la nôtre qui a déclenché cette rétroaction.
Politiciens et économistes craignent les changements climatiques car, d'après les prévisions du GIEC, ils induiront de graves fléaux comme l'élévation du niveau des mers, des cyclones à répétition, des destructions de récoltes, etc. Les désastres matériels et humains pourraient déclencher un effondrement économique mondial, ce que ne peuvent accepter politiciens et économistes. Ces derniers alors investissent massivement dans la recherche et le développement en espérant pouvoir éviter le désastre.
Le GIEC et la science officielle attribuent le réchauffement généralisé de la surface terrestre essentiellement aux émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine. Ce point de vue n’est cependant pas partagé par tous les scientifiques. En effet, outre les gaz à effet de serre, les phénomènes susceptibles d'avoir une influence sur les variations climatiques sont multiples et leurs poids relatifs et absolus sur le climat sont mal connus. Malgré ce que semble accepter la science officielle, la Terre ne peut vraisemblablement pas être considérée comme une chaudière dotée d’un thermostat dont l’Homme en aurait le contrôle. Prétendre limiter l’augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre à +2°C par rapport à celle de l’époque préindustrielle, par le seul contrôle des gaz à effet de serre, n’a pas de sens et de toute façon est hors des possibilités humaines.
Les 20 Conférences des parties (COP) qui ont déjà eu lieu depuis 1994 ont eu pour but de lutter contre le réchauffement climatique d'origine anthropique par une diminution concertée de la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Elles n'ont eu jusqu'à présent aucune incidence sur cette dernière. En novembre-décembre 2015 se tiendra à Paris la 21ème Conférence des Parties sur le climat connue sous le nom de COP-21. Elle est vue par certains écologistes et ONG comme la conférence de la dernière chance. Elle doit pouvoir répondre aux recommandations du GIEC sur la quantité maximum d'émission de gaz à effet de serre encore autorisée à envoyer dans l'atmosphère entre aujourd'hui et 2100. Malheureusement ces recommandations sont irréalisables techniquement, économiquement et industriellement. Ceux intéressés à savoir pourquoi sont invités à cliquer ici.
Nous ne devrions pas prendre nos souhaits pour des réalités. Tous les combustibles fossiles enfouis dans les entrailles de la Terre seront exploités au maximum des possibilités technologiques afin d’éviter toute récession économique. Tous ces produits trouveront immédiatement preneurs sur le marché mondial et seront aussitôt consommés. L'incontournable système économique et financier, qui est la colonne vertébrale de notre civilisation mondialisée, ne permet pas autre chose. Ainsi, la probabilité de contrôler les émissions de gaz à effet de serre en limitant l'extraction de combustibles fossiles est une vue de l'esprit. Les autres moyens proposés pour réduire le taux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère représentent un chemin pavé de bonnes intentions mais probablement inefficaces au niveau mondial. Ainsi le génie humain a très peu de chance de contrecarrer le désordre de ce qu’il a mis en œuvre. L’humanité ne peut que se préparer à la contre-réaction de la biosphère.
Que penser des prédictions du GIEC ?
Les scientifiques du GIEC étudient les interactions énergétiques entre les rayons du soleil et les constituants de la biosphère selon les principes de la science classique. Cette science est dite réductionniste car elle est non holistique. Par faute d'outils mathématiques adéquats, elle doit séparer ce qui est uni dans la Nature. On pourrait remarquer que l’approche réductionniste a néanmoins enregistré de magnifiques résultats dans des systèmes très compliqués, voire complexes. Toutefois nous ne pouvons pas comparer un système, aussi compliqué soit-il, construit par la volonté et les moyens techniques de l'Homme, avec le système complexe incomparable de la biosphère qui évolue depuis près de 3,5 milliards d’années et selon des lois qui nous échappent.
Il faut se rappeler que la biosphère, à l’image de la Nature est composée d'innombrables éléments, structures, liaisons, actions, réactions et rétroactions. Rien n'est stable. Tout varie de manière cyclique avec des périodes et des amplitudes plus ou moins régulières. Par conséquent, dans un système aussi complexe que la biosphère, il n'est pas possible de relier avec certitude un effet à une seule cause. D'autant plus que, dans une telle complexité, une seule cause peut avoir plusieurs effets et que, certains de ces effets puissent devenir eux-mêmes la cause d'autres types d'effets. De même un effet donné, par exemple l'augmentation de la température à la surface de la Terre, peut avoir plusieurs causes. Voir ici.
Ceci pour souligner que l'approche réductionniste n'est peut-être pas l'outil approprié pour étudier la Nature d'une manière prospective et encore moins quantitative. Par conséquent, toutes prévisions quantitatives à l'aide de modèles mathématiques concernant l'évolution de la biosphère devraient être prises avec précautions. Ceci d'autant qu'il s'agit de prévisions à long terme et que la biosphère est en équilibre instable.
Est-ce dire que l'Homme n'a aucune influence sur les changements climatiques? Pas du tout !
Le fait que les activités humaines puissent modifier les climats ne devrait pas nous surprendre! Si elles modifient la complexité de la biosphère, comme nous l'avons montré plus haut, il est donc naturel que les climats changent aussi puisque dans la Nature tout est lié. Ce point est d'ailleurs en accord qualitatif avec ce que prédit la théorie des flux d'énergie dans les systèmes complexes.
L'explication serait la suivante:
Dans cette approche, nous considérons la surface de la Terre comme un système vivant comme l'a suggéré James Lovelock dans son hypothèse Gaïa. La biosphère est donc considérée ici comme ayant les caractéristiques d'un système complexe selon la définition du 1er exposé.
Ainsi, le flux d'énergie solaire atteignant la Terre sert en partie à maintenir le niveau de complexité de la biosphère. Admettons que ce flux solaire soit quasiment constant sur une période de un à deux siècles. La différence entre ce flux solaire et le flux d'énergie nécessaire à maintenir la complexité biosphérique est dégradée en chaleur selon la première loi de la thermodynamique. Cette chaleur est dissipée dans le sol, l'air et l'eau. Si le niveau de complexité de la biosphère diminue, comme cela s'est produit au cours de ces 150 dernières années, la part du flux constant d'énergie solaire nécessaire à maintenir la complexité de la biosphère diminue d’autant. En corollaire, la fraction de l'énergie solaire dégradée en chaleur devrait augmenter proportionnellement. Ainsi:
A toutes choses étant égales par ailleurs concernant les phénomènes susceptibles d'avoir une influence sur les variations climatiques, la réduction progressive de la complexité de la biosphère devrait conduire à une augmentation progressive de la température globale de l'air, du sol et de l'eau. L'importance absolue de ce phénomène sur le climat ainsi que son importance relative par rapport à tous les autres phénomènes pouvant aussi influencer le climat, ne nous sont pas connues, tout comme celles des autres phénomènes.
Nous savons par contre que toutes les réactions chimiques sont sensibles à la température. Par conséquent, une augmentation de la température va agir sur l'équilibre physico-chimique de la biosphère. Par exemple, nous savons que le sol, l'air et les océans sont le théâtre permanent d’échanges entre leurs propres réservoirs d’eau, de dioxyde de carbone, de méthane et d'autres molécules. L'intensité de ces échanges dépend de nombreux paramètres parmi lesquels la température. Le mécanisme précis de ces échanges, et plus encore les seuils pouvant déclencher des rétroactions, sont si complexes qu'ils ne peuvent être quantifiés par les modèles mathématiques. Le problème est rendu encore plus difficile par le fait que les activités humaines contribuent directement à envoyer dans l'atmosphère d’importante quantité de CO2 supplémentaire par la grande utilisation de combustibles fossiles et par l'industrie du ciment.
Il se pourrait alors qu’une partie de l'augmentation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère (ainsi que celle de la vapeur d'eau, du méthane, etc.) soit initialement due à une augmentation de la température à la surface de la Terre pour quelque raison que ce soit. Ainsi une partie de l'augmentation de la concentration du CO2 dans l'atmosphère serait dans ce cas un effet de l'élévation de la température et non seulement sa cause primordiale. Reste tout de même qu'à leur tour, l'augmentation de la concentration de ces gaz provoque une rétroaction positive par effet de serre, faisant accroître encore davantage l'augmentation de la température. Mais la biosphère est ainsi faite qu'elle ne laissera probablement pas croître ce phénomène jusqu'à provoquer sa propre destruction. Plus vraisemblablement elle déplacera simplement son point d'équilibre de manière à s'opposer à la cause primordiale de l'augmentation de la température. Si cette cause était la diminution de la complexité de la biosphère provoquée par l'ensemble des activités humaines soutenues par les énergies exogènes, alors il faut s'attendre à ce qu'elle s'oppose aux ardeurs de notre civilisation, si ce n'est provoquer son effondrement.
Cette hypothèse ne semble pas avoir été étudiée scientifiquement par les collaborateurs du GIEC. Pourtant la question est importante car, si elle était validée, vouloir concentrer tous les efforts à stabiliser la température de la Terre en limitant le niveau des émissions anthropiques de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, en admettant que ce soit possible, pourrait avoir le même effet que lutter contre la perte de poids d'un patient cancéreux en lui augmentant ses apports alimentaires. Dans les deux cas, c'est l'effet qui est combattu et non la cause. Administrer un traitement quand le diagnostic n'est pas établi d'une manière sûre permet au mal de progresser jusqu'à un point où plus aucune thérapie ne pourra être efficace. En conséquence, avant toutes mesures destinées à limiter l'augmentation de la température à la surface de la Terre, il serait déontologiquement primordial de poser un diagnostic précis sur sa cause afin d’éviter toutes déconvenues.
Vu l'importance de ces questions sur le devenir de notre civilisation, il serait souhaitable que ces problèmes soient étudiés par des organismes totalement imperméables aux intérêts financiers, géostratégiques ainsi qu'à ceux liés aux ego personnels. Nous reviendrons sur ce point dans la discussion à propos des réponses.
Mais les changements climatiques ne représentent pas la seule rétroaction de la biosphère contre la croissance de la civilisation.
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La perte constante de la complexité biosphérique déclenche plusieurs rétroactions qui s'opposent à l'expansion de la civilisation.
Parmi ces rétroactions citons de multiples famines dans différentes régions du monde, le retour en force de nos plus grands prédateurs tels les bactéries et les virus, les conflits sociaux-économiques et géopolitiques, les conséquences des changements climatiques et l’impossibilité de nourrir correctement la population mondiale. Nous discuterons d’abord la rétroaction de la biosphère laquelle en, modifiant son climat, pourrait sérieusement impacter le devenir de notre civilisation
Il est en effet généralement admis que les changements climatiques auront des effets négatifs importants sur la taille de la population de nombreuses espèces innocentes, mais surtout sur la nôtre qui a déclenché cette rétroaction.
Politiciens et économistes craignent les changements climatiques car, d'après les prévisions du GIEC, ils induiront de graves fléaux comme l'élévation du niveau des mers, des cyclones à répétition, des destructions de récoltes, etc. Les désastres matériels et humains pourraient déclencher un effondrement économique mondial, ce que ne peuvent accepter politiciens et économistes. Ces derniers alors investissent massivement dans la recherche et le développement en espérant pouvoir éviter le désastre.
Le GIEC et la science officielle attribuent le réchauffement généralisé de la surface terrestre essentiellement aux émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine. Ce point de vue n’est cependant pas partagé par tous les scientifiques. En effet, outre les gaz à effet de serre, les phénomènes susceptibles d'avoir une influence sur les variations climatiques sont multiples et leurs poids relatifs et absolus sur le climat sont mal connus. Malgré ce que semble accepter la science officielle, la Terre ne peut vraisemblablement pas être considérée comme une chaudière dotée d’un thermostat dont l’Homme en aurait le contrôle. Prétendre limiter l’augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre à +2°C par rapport à celle de l’époque préindustrielle, par le seul contrôle des gaz à effet de serre, n’a pas de sens et de toute façon est hors des possibilités humaines.
Les 20 Conférences des parties (COP) qui ont déjà eu lieu depuis 1994 ont eu pour but de lutter contre le réchauffement climatique d'origine anthropique par une diminution concertée de la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Elles n'ont eu jusqu'à présent aucune incidence sur cette dernière. En novembre-décembre 2015 se tiendra à Paris la 21ème Conférence des Parties sur le climat connue sous le nom de COP-21. Elle est vue par certains écologistes et ONG comme la conférence de la dernière chance. Elle doit pouvoir répondre aux recommandations du GIEC sur la quantité maximum d'émission de gaz à effet de serre encore autorisée à envoyer dans l'atmosphère entre aujourd'hui et 2100. Malheureusement ces recommandations sont irréalisables techniquement, économiquement et industriellement. Ceux intéressés à savoir pourquoi sont invités à cliquer ici.
Nous ne devrions pas prendre nos souhaits pour des réalités. Tous les combustibles fossiles enfouis dans les entrailles de la Terre seront exploités au maximum des possibilités technologiques afin d’éviter toute récession économique. Tous ces produits trouveront immédiatement preneurs sur le marché mondial et seront aussitôt consommés. L'incontournable système économique et financier, qui est la colonne vertébrale de notre civilisation mondialisée, ne permet pas autre chose. Ainsi, la probabilité de contrôler les émissions de gaz à effet de serre en limitant l'extraction de combustibles fossiles est une vue de l'esprit. Les autres moyens proposés pour réduire le taux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère représentent un chemin pavé de bonnes intentions mais probablement inefficaces au niveau mondial. Ainsi le génie humain a très peu de chance de contrecarrer le désordre de ce qu’il a mis en œuvre. L’humanité ne peut que se préparer à la contre-réaction de la biosphère.
Que penser des prédictions du GIEC ?
Les scientifiques du GIEC étudient les interactions énergétiques entre les rayons du soleil et les constituants de la biosphère selon les principes de la science classique. Cette science est dite réductionniste car elle est non holistique. Par faute d'outils mathématiques adéquats, elle doit séparer ce qui est uni dans la Nature. On pourrait remarquer que l’approche réductionniste a néanmoins enregistré de magnifiques résultats dans des systèmes très compliqués, voire complexes. Toutefois nous ne pouvons pas comparer un système, aussi compliqué soit-il, construit par la volonté et les moyens techniques de l'Homme, avec le système complexe incomparable de la biosphère qui évolue depuis près de 3,5 milliards d’années et selon des lois qui nous échappent.
Il faut se rappeler que la biosphère, à l’image de la Nature est composée d'innombrables éléments, structures, liaisons, actions, réactions et rétroactions. Rien n'est stable. Tout varie de manière cyclique avec des périodes et des amplitudes plus ou moins régulières. Par conséquent, dans un système aussi complexe que la biosphère, il n'est pas possible de relier avec certitude un effet à une seule cause. D'autant plus que, dans une telle complexité, une seule cause peut avoir plusieurs effets et que, certains de ces effets puissent devenir eux-mêmes la cause d'autres types d'effets. De même un effet donné, par exemple l'augmentation de la température à la surface de la Terre, peut avoir plusieurs causes. Voir ici.
Ceci pour souligner que l'approche réductionniste n'est peut-être pas l'outil approprié pour étudier la Nature d'une manière prospective et encore moins quantitative. Par conséquent, toutes prévisions quantitatives à l'aide de modèles mathématiques concernant l'évolution de la biosphère devraient être prises avec précautions. Ceci d'autant qu'il s'agit de prévisions à long terme et que la biosphère est en équilibre instable.
Est-ce dire que l'Homme n'a aucune influence sur les changements climatiques? Pas du tout !
Le fait que les activités humaines puissent modifier les climats ne devrait pas nous surprendre! Si elles modifient la complexité de la biosphère, comme nous l'avons montré plus haut, il est donc naturel que les climats changent aussi puisque dans la Nature tout est lié. Ce point est d'ailleurs en accord qualitatif avec ce que prédit la théorie des flux d'énergie dans les systèmes complexes.
L'explication serait la suivante:
Dans cette approche, nous considérons la surface de la Terre comme un système vivant comme l'a suggéré James Lovelock dans son hypothèse Gaïa. La biosphère est donc considérée ici comme ayant les caractéristiques d'un système complexe selon la définition du 1er exposé.
Ainsi, le flux d'énergie solaire atteignant la Terre sert en partie à maintenir le niveau de complexité de la biosphère. Admettons que ce flux solaire soit quasiment constant sur une période de un à deux siècles. La différence entre ce flux solaire et le flux d'énergie nécessaire à maintenir la complexité biosphérique est dégradée en chaleur selon la première loi de la thermodynamique. Cette chaleur est dissipée dans le sol, l'air et l'eau. Si le niveau de complexité de la biosphère diminue, comme cela s'est produit au cours de ces 150 dernières années, la part du flux constant d'énergie solaire nécessaire à maintenir la complexité de la biosphère diminue d’autant. En corollaire, la fraction de l'énergie solaire dégradée en chaleur devrait augmenter proportionnellement. Ainsi:
A toutes choses étant égales par ailleurs concernant les phénomènes susceptibles d'avoir une influence sur les variations climatiques, la réduction progressive de la complexité de la biosphère devrait conduire à une augmentation progressive de la température globale de l'air, du sol et de l'eau. L'importance absolue de ce phénomène sur le climat ainsi que son importance relative par rapport à tous les autres phénomènes pouvant aussi influencer le climat, ne nous sont pas connues, tout comme celles des autres phénomènes.
Nous savons par contre que toutes les réactions chimiques sont sensibles à la température. Par conséquent, une augmentation de la température va agir sur l'équilibre physico-chimique de la biosphère. Par exemple, nous savons que le sol, l'air et les océans sont le théâtre permanent d’échanges entre leurs propres réservoirs d’eau, de dioxyde de carbone, de méthane et d'autres molécules. L'intensité de ces échanges dépend de nombreux paramètres parmi lesquels la température. Le mécanisme précis de ces échanges, et plus encore les seuils pouvant déclencher des rétroactions, sont si complexes qu'ils ne peuvent être quantifiés par les modèles mathématiques. Le problème est rendu encore plus difficile par le fait que les activités humaines contribuent directement à envoyer dans l'atmosphère d’importante quantité de CO2 supplémentaire par la grande utilisation de combustibles fossiles et par l'industrie du ciment.
Il se pourrait alors qu’une partie de l'augmentation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère (ainsi que celle de la vapeur d'eau, du méthane, etc.) soit initialement due à une augmentation de la température à la surface de la Terre pour quelque raison que ce soit. Ainsi une partie de l'augmentation de la concentration du CO2 dans l'atmosphère serait dans ce cas un effet de l'élévation de la température et non seulement sa cause primordiale. Reste tout de même qu'à leur tour, l'augmentation de la concentration de ces gaz provoque une rétroaction positive par effet de serre, faisant accroître encore davantage l'augmentation de la température. Mais la biosphère est ainsi faite qu'elle ne laissera probablement pas croître ce phénomène jusqu'à provoquer sa propre destruction. Plus vraisemblablement elle déplacera simplement son point d'équilibre de manière à s'opposer à la cause primordiale de l'augmentation de la température. Si cette cause était la diminution de la complexité de la biosphère provoquée par l'ensemble des activités humaines soutenues par les énergies exogènes, alors il faut s'attendre à ce qu'elle s'oppose aux ardeurs de notre civilisation, si ce n'est provoquer son effondrement.
Cette hypothèse ne semble pas avoir été étudiée scientifiquement par les collaborateurs du GIEC. Pourtant la question est importante car, si elle était validée, vouloir concentrer tous les efforts à stabiliser la température de la Terre en limitant le niveau des émissions anthropiques de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, en admettant que ce soit possible, pourrait avoir le même effet que lutter contre la perte de poids d'un patient cancéreux en lui augmentant ses apports alimentaires. Dans les deux cas, c'est l'effet qui est combattu et non la cause. Administrer un traitement quand le diagnostic n'est pas établi d'une manière sûre permet au mal de progresser jusqu'à un point où plus aucune thérapie ne pourra être efficace. En conséquence, avant toutes mesures destinées à limiter l'augmentation de la température à la surface de la Terre, il serait déontologiquement primordial de poser un diagnostic précis sur sa cause afin d’éviter toutes déconvenues.
Vu l'importance de ces questions sur le devenir de notre civilisation, il serait souhaitable que ces problèmes soient étudiés par des organismes totalement imperméables aux intérêts financiers, géostratégiques ainsi qu'à ceux liés aux ego personnels. Nous reviendrons sur ce point dans la discussion à propos des réponses.
Mais les changements climatiques ne représentent pas la seule rétroaction de la biosphère contre la croissance de la civilisation.
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