Réponses aux questions fondamentales
Les 10 exposés qui ont conduit à proposer des réponses aux questions énoncées au départ suggèrent que:
Le développement durable, ou soutenable, est devenu une impossibilité physique sur la durée. Ce concept risque de s'estomper déjà dans la deuxième partie de ce siècle.
La raison est que, au cours de ces 150 dernières années, l'utilisation massive d'énergie fossile a fait progresser de manière exponentielle la complexité de notre civilisation mondialisée (voir 1er exposé). Dans le 2ème exposé nous avons souligné que plus cette complexité est élevée, plus il lui faut un flux élevé d'énergie pour l'entretenir et la faire fonctionner. Pour l'instant, 80% de ce flux vient des énergies fossiles. Dans le 3ème exposé nous postulons que la croissance des activités humaines est devenue une obligation. S'y opposer conduirait à des conflits sociaux qui menaceraient l'existence même de notre civilisation. En conséquence, la croissance des activités humaines et donc celle des flux d'énergie exogène sont condamnées à croître. Depuis la fin de la guerre 39-45, le flux mondial d'énergie utile croît chaque année en moyenne de 1500 TWh/an et cela devrait persister le plus longtemps possible pour ne pas risquer une dépression mondialisée durable. Toutefois les flux d'énergie ne pourront pas croître à l'infini. Le 4ème exposé rappelle que, contrairement à la monnaie, il n'est pas possible de créer de l'énergie à partir de rien. Pour devenir une énergie utile à l'Homme, les énergies offertes gratuitement par la Nature (énergie primaire) doivent être transformées par des appareils à la fois coûteux et énergivores. La partie transformée, comme celle non transformée, contribue directement ou indirectement à perturber l'équilibre de la biosphère. Le 5ème exposé rappelle que toute extraction de richesses des entrailles de la Terre, et bien sûr des énergies fossiles, subit la loi des rendements décroissants. Ceci signifie que, tôt ou tard, les taux d'extraction annuels de combustible fossile vont baisser. Les spécialistes en géologie suspectent que cette décroissance pourrait survenir déjà dans la deuxième partie de ce siècle. Ces mêmes spécialistes l'estiment de l'ordre de 2 à 4 %. Dans nos calculs nous avons admis, une perte annuelle de flux d'énergie utile fossile d'environ 2000 TWh/an une fois le pic d'extraction passé. Pour assurer un développement durable, le génie humain devra compenser cette perte par d'autres sources d'énergie, que nous appelons "sources d'énergies alternatives". Ainsi, ces dernières devront non seulement assurer la croissance annuelle des flux d'énergie utiles de 1500 TWh/an pour éviter la dépression économique, mais encore devront être capables de compenser la perte annuelle de 2000 TWh/an, due à la diminution des taux d'extraction des énergies fossiles. Ainsi, une fois passé le pic d'extraction, la production mondiale des flux d'énergies alternatives devra croître chaque année de près de 3500 TWh/an. (A titre de comparaison, la plus grande centrale hydroélectrique au monde, celle des Trois Gorges en Chine, produit annuellement "que" 80 TWh). Les 6ème exposé et 7ème exposé montrent que le défi industriel semble quasi insurmontable, surtout parce que cette croissance des flux d'énergies alternatives devront se faire de manière synchrone avec les pertes d'extraction des combustibles fossiles. Si ce défi ne pourra pas être relevé, les structures vitales de nos sociétés complexes mondialisées se déliteront suffisamment rapidement pour créer de graves troubles sociaux, conduisant à l'effondrement de nos sociétés civilisées (Voir 8ème exposé et 9ème exposé).
Si toutefois le génie humain était capable de compenser de manière synchrone les pertes d'énergie fossile avec de nouvelles sources d'énergies alternatives notre civilisation n'en serait pas moins sauvée. Elle courait toujours le risque de s'effondrer mais cette fois pour une autre raison. En effet, le 10ème exposé montre que:
les dégâts portés à la biosphère (qui ne se limitent pas au seul réchauffement climatique) sont proportionnels à la somme cumulée des activités humaines soutenues par les énergies exogènes indépendamment du type de source d’énergie. Il y donc très peu de chance que la transition énergétique, qu’essaie d’orchestrer les pays développés, ne parviennent à garantir la durabilité de notre civilisation. Voir explications ici et ici.
Au-delà d’un certain seuil de transformation, la biosphère se cherchera un nouvel équilibre excluant ou réduisant son élément perturbateur, à savoir notre civilisation.
Nous arrivons donc à la triste conclusion que:
quoi qu'on fasse, notre civilisation devrait s'effondrer et ce désastre pourrait même déjà commencer au cours de ce siècle.
Selon la thèse développée dans ce site, l’effondrement commencerait par une dégradation progressive des structures de nos sociétés complexes mondialisées. Elle serait la conséquence de la diminution de flux vitaux, en particulier celui de l'énergie et des matières premières, ou de la dégradation de la biosphère, si ce n'est des deux combinées. Ces dégradations entraîneront dans un premier temps des perturbations socio-économiques de plus en plus sévères. Elles engendreront la colère et la révolte des populations qui n’auront pas vraiment compris ce qui leur arrive. Ces fortes instabilités sociales ne feront qu’accélérer le processus d’effondrement. Commencé dans les régions les plus fragiles économiquement et socialement, l’effondrement se répandra de proche en proche à toute notre civilisation mondialisée par effet domino.
Si rien n'est entrepris immédiatement, l'effondrement conduira à un chaos mondialisé.
Ainsi, pour l’auteur de la thèse exposée ici, l’espoir d’un développement durable n’existe plus. La seule chose restant encore dans le pouvoir de l’Homme, à condition qu’il s’y intéresse dès maintenant, serait d’éviter le chaos post-effondrement.
Si cette mission extrêmement difficile pouvait être réalisée alors, et seulement alors, il serait possible de rêver à une transition vers une nouvelle humanité, plus en harmonie avec son environnement et plus en accord avec les besoins fondamentaux des humains. Mais cette humanité n’aura plus rien en commun avec notre civilisation. Notre façon de penser et d’agir aura dû fondamentalement changer.
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