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Exemples d'autres actions humaines endommageant la biosphère avec pour effet d’en réduire sa complexité.
1) La destruction des forêts primaires
Les forêts primaires sont un haut lieu de complexité biologique tant par le nombre d’éléments, de structures, de liaisons, d’actions que de réactions biosphériques qui les relient entre elles.
En dehors de quelques rares régions du globe, essentiellement en Amazonie (mais pour combien de temps encore?), toutes les forêts primaires ont été détruites pour être remplacées par des biotopes amoindris en complexité, principalement par manque de diversité, même lorsque les arbres ont été plantés pour restaurer les forêts. Au niveau de la complexité de la biosphère, la destruction des forêts primaires a été une grande perte.
A cela il faut encore ajouter :
2) L’assèchement de grandes zones marécageuses
De même les zones marécageuses et les tourbières sont des hauts lieux de complexité biosphérique. Parce que ces biotopes ne sont pas favorables au développement humain, l'Homme les détruit massivement. C’est là encore une lourde perte pour la complexité biosphérique.
Ajoutons encore :
3) La canalisation des cours d’eau et la régulation de leur débit
De même les rivières et les fleuves laissés à eux-mêmes avec leurs crues et leurs décrues, gênent la croissance de la complexité des sociétés humaines mais favorisent l’existence de nombreuse espèces qui apporte une grande diversité dans les biotopes. Leur canalisation, leur régulation par des barrages ont rendu la vie plus facile aux sociétés humaines mais ont contribué à diminuer la complexité de la biosphère.
Pour faire fonctionner leurs structures, les sociétés humaines ont été obligées de procéder à :
4) La création de grandes surfaces artificialisées
L’accroissement de la complexité des sociétés humaines a entraîné la construction d’habitats allant de la maison isolée à la mégapole en passant par les villages et des villes plus ou moins grandes. Entre ces habitats, il a fallu construire des voies de communications allant du chemin vicinal aux autoroutes, en passant par les ports et les aéroports. S'ajoutent à cela les surfaces artificialisées pour la production de biens et de services avec ses lieux de stockage, ses surfaces de stationnements, ses innombrables véhicules, ses lieux de loisirs, etc. Tous ces lieux favorables au développement de notre civilisation sont tous totalement inertes du point de vue de la complexité biosphérique. Cette création de surfaces artificielles détruit les biotopes de deux manières. Le premier concerné est évidemment celui où sont implantées ces grandes surfaces. Mais beaucoup d'autres biotopes, parfois loin des surfaces artificielles, sont devenus les sources de matière brute pour leurs constructions et subissent ainsi de graves dommages. Citons à titre d’exemple, l'extraction d’énorme quantité de sable des rivières ou des bas-fonds marins pour les constructions en béton. Dans le processus de dragage du sable, tous les organismes qui y vivent sont détruits ainsi que des plages qui protègent l’intérieur des terres de l'érosion.
En outre la civilisation a du:
5) Transformer des surfaces naturelles en monoculture.
Comme déjà discuté, afin de pouvoir nourrir des populations toujours plus grandes, les sociétés humaines ont dû abandonner les cultures vivrières pour de vastes champs de monocultures intensives nettement plus pauvres en termes de complexité biosphérique.
Ainsi, à cause d’une population en croissance et des surfaces agricoles en décroissance, l’agriculture moderne a résolu le problème temporairement en faisant fi des lois de la Nature. Parmi les conséquences de cette attitude, les terres agricoles sont devenues, entre autres, de moins en moins perméables à l’eau de pluie ce qui a eu pour effet de réduire l’alimentation des nappes phréatiques et augmenter les inondations de surface qu’on attribue souvent, à tort, essentiellement aux changements climatiques. Dans le même ordre d’idées le non-respect des cycles naturels de la transformation d’existences en d’autres existences a conduit le génie humain à faire appel à toutes sortes d’intrants artificiels parmi lesquels des engrais, des pesticides, des herbicides, des fongicides, des insecticides, etc., Certes, au début, les résultats ont été spectaculaires et bien des famines ont été évitées. Mais à terme, on s’est aperçu que ces pratiques perturbent complètement la chaîne trophique dont, rappelons-le, nous occupons le dernier maillon. Il est devenu évident à tout observateur ayant le privilège de fréquenter les espaces naturels depuis quelques décennies, de constater l’impressionnante diminution des populations d’insectes, d’oiseaux, de papillons et tout ce qui leur est rattaché. C’est ce que prédisait Rachel Carson en 1962 dans son livre « Printemps Silencieux », (voir Lectures suggérées) sous les railleries de ceux qui savent tout.
Ainsi tous ces comportements, spécifiques au monde civilisé, et qui n’ont pu être réalisé que grâce à l’accès à un flux d’énergie exogène abondant, ont encore contribué à:
6) La destruction de la biodiversité par la disparition d’espèces biologiques ou la diminution de leurs constituants.
Il est bien connu, car répété dans tous les médias, que la biodiversité diminue rapidement. Les activités humaines ont une grande part de responsabilité dans ce phénomène. Par définition, la perte d'espèces biologiques ou même leurs raréfactions contribuent à réduire la complexité de la biosphère, car elles diminuent le nombre de ses éléments (les individus d'une espèce donnée) et ses structures (les espèces). Réduire la complexité de la biosphère ne reste pas sans conséquence et peut, entre autres, changer le climat comme nous le verrons plus tard. En outre, la réduction de la biodiversité perturbe la chaîne alimentaire. Résultat: de nombreuses espèces, dont la nôtre, sont exposées directement ou indirectement à un risque d'extinction.
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Les forêts primaires sont un haut lieu de complexité biologique tant par le nombre d’éléments, de structures, de liaisons, d’actions que de réactions biosphériques qui les relient entre elles.
En dehors de quelques rares régions du globe, essentiellement en Amazonie (mais pour combien de temps encore?), toutes les forêts primaires ont été détruites pour être remplacées par des biotopes amoindris en complexité, principalement par manque de diversité, même lorsque les arbres ont été plantés pour restaurer les forêts. Au niveau de la complexité de la biosphère, la destruction des forêts primaires a été une grande perte.
A cela il faut encore ajouter :
2) L’assèchement de grandes zones marécageuses
De même les zones marécageuses et les tourbières sont des hauts lieux de complexité biosphérique. Parce que ces biotopes ne sont pas favorables au développement humain, l'Homme les détruit massivement. C’est là encore une lourde perte pour la complexité biosphérique.
Ajoutons encore :
3) La canalisation des cours d’eau et la régulation de leur débit
De même les rivières et les fleuves laissés à eux-mêmes avec leurs crues et leurs décrues, gênent la croissance de la complexité des sociétés humaines mais favorisent l’existence de nombreuse espèces qui apporte une grande diversité dans les biotopes. Leur canalisation, leur régulation par des barrages ont rendu la vie plus facile aux sociétés humaines mais ont contribué à diminuer la complexité de la biosphère.
Pour faire fonctionner leurs structures, les sociétés humaines ont été obligées de procéder à :
4) La création de grandes surfaces artificialisées
L’accroissement de la complexité des sociétés humaines a entraîné la construction d’habitats allant de la maison isolée à la mégapole en passant par les villages et des villes plus ou moins grandes. Entre ces habitats, il a fallu construire des voies de communications allant du chemin vicinal aux autoroutes, en passant par les ports et les aéroports. S'ajoutent à cela les surfaces artificialisées pour la production de biens et de services avec ses lieux de stockage, ses surfaces de stationnements, ses innombrables véhicules, ses lieux de loisirs, etc. Tous ces lieux favorables au développement de notre civilisation sont tous totalement inertes du point de vue de la complexité biosphérique. Cette création de surfaces artificielles détruit les biotopes de deux manières. Le premier concerné est évidemment celui où sont implantées ces grandes surfaces. Mais beaucoup d'autres biotopes, parfois loin des surfaces artificielles, sont devenus les sources de matière brute pour leurs constructions et subissent ainsi de graves dommages. Citons à titre d’exemple, l'extraction d’énorme quantité de sable des rivières ou des bas-fonds marins pour les constructions en béton. Dans le processus de dragage du sable, tous les organismes qui y vivent sont détruits ainsi que des plages qui protègent l’intérieur des terres de l'érosion.
En outre la civilisation a du:
5) Transformer des surfaces naturelles en monoculture.
Comme déjà discuté, afin de pouvoir nourrir des populations toujours plus grandes, les sociétés humaines ont dû abandonner les cultures vivrières pour de vastes champs de monocultures intensives nettement plus pauvres en termes de complexité biosphérique.
Ainsi, à cause d’une population en croissance et des surfaces agricoles en décroissance, l’agriculture moderne a résolu le problème temporairement en faisant fi des lois de la Nature. Parmi les conséquences de cette attitude, les terres agricoles sont devenues, entre autres, de moins en moins perméables à l’eau de pluie ce qui a eu pour effet de réduire l’alimentation des nappes phréatiques et augmenter les inondations de surface qu’on attribue souvent, à tort, essentiellement aux changements climatiques. Dans le même ordre d’idées le non-respect des cycles naturels de la transformation d’existences en d’autres existences a conduit le génie humain à faire appel à toutes sortes d’intrants artificiels parmi lesquels des engrais, des pesticides, des herbicides, des fongicides, des insecticides, etc., Certes, au début, les résultats ont été spectaculaires et bien des famines ont été évitées. Mais à terme, on s’est aperçu que ces pratiques perturbent complètement la chaîne trophique dont, rappelons-le, nous occupons le dernier maillon. Il est devenu évident à tout observateur ayant le privilège de fréquenter les espaces naturels depuis quelques décennies, de constater l’impressionnante diminution des populations d’insectes, d’oiseaux, de papillons et tout ce qui leur est rattaché. C’est ce que prédisait Rachel Carson en 1962 dans son livre « Printemps Silencieux », (voir Lectures suggérées) sous les railleries de ceux qui savent tout.
Ainsi tous ces comportements, spécifiques au monde civilisé, et qui n’ont pu être réalisé que grâce à l’accès à un flux d’énergie exogène abondant, ont encore contribué à:
6) La destruction de la biodiversité par la disparition d’espèces biologiques ou la diminution de leurs constituants.
Il est bien connu, car répété dans tous les médias, que la biodiversité diminue rapidement. Les activités humaines ont une grande part de responsabilité dans ce phénomène. Par définition, la perte d'espèces biologiques ou même leurs raréfactions contribuent à réduire la complexité de la biosphère, car elles diminuent le nombre de ses éléments (les individus d'une espèce donnée) et ses structures (les espèces). Réduire la complexité de la biosphère ne reste pas sans conséquence et peut, entre autres, changer le climat comme nous le verrons plus tard. En outre, la réduction de la biodiversité perturbe la chaîne alimentaire. Résultat: de nombreuses espèces, dont la nôtre, sont exposées directement ou indirectement à un risque d'extinction.
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