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Les effets des rendements décroissants sur les flux d'extraction des combustibles fossiles.
Notre système économique est ainsi fait qu’il ne peut exister que s’il y a une croissance permanente des activités humaines, ce qui implique une croissance constante de l’énergie utile consommée. 80% de cette énergie utile nous provient des énergies fossiles. Peut-on espérer que leur taux d'extraction va continuer de croître comme par le passé ?
Depuis déjà quelques années, un certain nombre de géologues compétents nous mettent en garde sur le fait que la progression annuelle de l'ensemble des flux d’énergie fossile va décroître ces prochaines années. Elle passerait par un maximum, probablement entre 2030 et 2050, avant de décroître comme nous l’avons vu dans le 5ème exposé lors de la discussion sur les rendements décroissants. Il en ira donc de même pour les flux d’énergie utile.
Mais pour ne pas mettre en danger notre système économique, nous devrons continuer à garantir une progression des flux d’énergie utile d’environ 1500 TWh/an, même bien après avoir passé le pic global de consommation des énergies fossiles.
Voici donc ce qui pourrait arriver:
Depuis déjà quelques années, un certain nombre de géologues compétents nous mettent en garde sur le fait que la progression annuelle de l'ensemble des flux d’énergie fossile va décroître ces prochaines années. Elle passerait par un maximum, probablement entre 2030 et 2050, avant de décroître comme nous l’avons vu dans le 5ème exposé lors de la discussion sur les rendements décroissants. Il en ira donc de même pour les flux d’énergie utile.
Mais pour ne pas mettre en danger notre système économique, nous devrons continuer à garantir une progression des flux d’énergie utile d’environ 1500 TWh/an, même bien après avoir passé le pic global de consommation des énergies fossiles.
Voici donc ce qui pourrait arriver:
A cause du ralentissement prévu du taux d’extraction dans les 35-40 prochaines années, il faudra bien pouvoir compenser les pertes d’énergies fossiles. Cela pourrait être possible grâce aux sources d’énergies dites alternatives. Leurs contributions passées et futures sont montrées ici en hachuré vertical vert.
Il est estimé que l’accroissement annuel de la contribution des énergies alternatives au niveau mondial, devrait passer d’environ 300 TWh/an actuellement à près de 750 TWh/an vers la moitié de ce siècle, soit un peu plus que doublé en 35-40 ans.
Est-ce possible ? Peut-être, du moins durant la première partie de ce siècle. Mais qu’en sera-t-il lorsque le pic global d’extraction des combustibles fossiles sera atteint et même dépassé?
Il est estimé que l’accroissement annuel de la contribution des énergies alternatives au niveau mondial, devrait passer d’environ 300 TWh/an actuellement à près de 750 TWh/an vers la moitié de ce siècle, soit un peu plus que doublé en 35-40 ans.
Est-ce possible ? Peut-être, du moins durant la première partie de ce siècle. Mais qu’en sera-t-il lorsque le pic global d’extraction des combustibles fossiles sera atteint et même dépassé?
Pour les personnes désireuses de savoir comment ont été obtenues ces courbes, cliquez sur clarifications au sujet de la Figure 6-3
Comme prévu par la théorie, une fois passé le pic nous devrions avoir une décroissance du taux d’extraction des produits fossiles primaires et donc aussi du flux d’énergie utile. Nous voyons nettement que l’accroissement de la production d’énergie alternative devra alors progresser très fortement dès le passage du pic (point A). Le taux de décroissance entre le point B et le point C pourrait être de l’ordre de 2 à 4 %. Soit une perte annuelle de l’ordre de 2000 à 4000 TWh/an à partir du point B.
S’il fallait simplement compenser la perte de flux d’énergies fossiles par les flux d'énergies alternatives, il faudrait que ces dernières s’accroissent chaque année d’au minimum 2000 TWh/an, voire 4000 TWh/an. Pour poursuivre la discussion nous retiendrons la valeur conservative de 2000 TWh/an.
Mais il faudra aussi assurer la croissance du système qui très probablement continuera à demander un accroissement de flux d’énergie utile de 1500 TWh/an, ne serait-ce que pour répondre à la demande des pays émergents.
Ainsi, après le point B, l’accroissement annuel des installations d’énergies alternatives devra être au minimum de l’ordre de 2000 +1500=3500 TWh/an, soit près de 12 fois ce que l’industrie peut réaliser de nos jours.
Il semble hautement improbable qu’en moins d’un demi-siècle l’industrie mondiale puisse relever un tel défi.
Est-ce là une vue trop pessimiste ? Voyons cela.
Lire la suite 6-2
Comme prévu par la théorie, une fois passé le pic nous devrions avoir une décroissance du taux d’extraction des produits fossiles primaires et donc aussi du flux d’énergie utile. Nous voyons nettement que l’accroissement de la production d’énergie alternative devra alors progresser très fortement dès le passage du pic (point A). Le taux de décroissance entre le point B et le point C pourrait être de l’ordre de 2 à 4 %. Soit une perte annuelle de l’ordre de 2000 à 4000 TWh/an à partir du point B.
S’il fallait simplement compenser la perte de flux d’énergies fossiles par les flux d'énergies alternatives, il faudrait que ces dernières s’accroissent chaque année d’au minimum 2000 TWh/an, voire 4000 TWh/an. Pour poursuivre la discussion nous retiendrons la valeur conservative de 2000 TWh/an.
Mais il faudra aussi assurer la croissance du système qui très probablement continuera à demander un accroissement de flux d’énergie utile de 1500 TWh/an, ne serait-ce que pour répondre à la demande des pays émergents.
Ainsi, après le point B, l’accroissement annuel des installations d’énergies alternatives devra être au minimum de l’ordre de 2000 +1500=3500 TWh/an, soit près de 12 fois ce que l’industrie peut réaliser de nos jours.
Il semble hautement improbable qu’en moins d’un demi-siècle l’industrie mondiale puisse relever un tel défi.
Est-ce là une vue trop pessimiste ? Voyons cela.
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