A propos de la COP-21
A la fin 2015 se tiendra à Paris la conférence mondiale sur le climat qui est considéré par beaucoup d'écologistes et ONG comme la conférence de la dernière chance.
Cette conférence entrera dans le cadre de la 21ème Conférence des parties, dite COP-21. Elle devra trouver un accord entre 195 nations afin de restreindre les émissions de gaz à effet de serre de sorte qu’en 2100 la température moyenne à la surface de la Terre ne dépasse pas de 2°C celle qu'elle avait au début de l’ère préindustrielle (plus précisément celle de la moyenne des températures globales annuelles moyennes à la surface de la Terre mesurées entre 1861 et 1880).
Dans ce qui suit nous ne porterons aucun jugement sur le fondé des travaux du GIEC-IPCC. Nous les admettrons simplement comme valables et documentés.
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Le but de la COP-21:
Afin de limiter les risques d’un changement climatique provoqués par une augmentation supérieure à 2°C de la température moyenne à la surface de la Terre, comptée par rapport à la période préindustrielle, il faudrait que le total du cumul des émissions anthropiques de gaz à effet de serre, exprimées en Équivalent-CO2, ne dépasse pas quelque chose comme 3000 Giga tonnes*
En 2015 ce cumule se monterait à environ 2000 Giga tonnes* d'Équivalent-CO2.
Ainsi à l’avenir, nous ne pourrions envoyer dans notre atmosphère pas plus de 1000 Giga tonnes d'Équivalent-CO2.
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*Multi-model results show that limiting total human-induced warming to less than 2°C relative to the period 1861–1880 with a probability of >66% would require cumulative CO2 emissions from all anthropogenic sources since 1870 to remain below about 2900 GtCO2 (with a range of 2550 to 3150 GtCO2 depending on non-CO2 drivers). About 1900 GtCO2 had already been emitted by 2011. Summary for Policymakers, page 10.
Si toutes les réserves exploitables d’énergie fossiles restant encore dans les entrailles de la Terre étaient extraites puis consumées, nous dépasserions très largement ces 3000 Giga tonnes Équivalent-CO2
Pour que cela n’arrive pas, l’idée qui va être proposée à la COP-21 serait de taxer les énergies fossiles de façon à décourager leur utilisation et favoriser les énergies non fossiles, préférablement les énergies dites renouvelables.
Partant de cette stratégie, la COP-21 va devoir trouver les moyens de convaincre les consommateurs d'utiliser des sources d'énergies alternatives à celles de l'énergie fossile. Idéalement, il faudrait qu'à partir de ce moment, la consommation anthropique mondiale d’énergie fossile ne dépasse jamais le plafond de 1000 Giga tonnes Équivalent-CO2, sans pour autant mettre en danger notre économie.
Quelle sera alors la contrainte imposée par la COP-21 sur les taux d’extraction des énergies fossiles, toutes catégories confondues, et quelles en seront les conséquences ?
Nous ferons l’hypothèse raisonnable qu'en première approximation, la totalité des émissions directe et indirecte des gaz à effet de serre d’origine anthropique est proportionnelle au total des d’énergies fossiles consommé dans le monde.
La figure ci-dessous, qui a pour base celle de la figue 6-2 du sixième exposé donne la variation annuelle des flux d’énergie fossile toutes sources confondues (pétrole, gaz et charbon) consumées dans le monde. La surface sous la courbe entre l’année 1875 et une année de référence représente le total des énergies fossiles consumé dans le monde à cette date. Selon l’hypothèse faite plus haut, ce total serait proportionnel à la quantité de gaz à effet de serre anthropique envoyé dans l’atmosphère.
Cette conférence entrera dans le cadre de la 21ème Conférence des parties, dite COP-21. Elle devra trouver un accord entre 195 nations afin de restreindre les émissions de gaz à effet de serre de sorte qu’en 2100 la température moyenne à la surface de la Terre ne dépasse pas de 2°C celle qu'elle avait au début de l’ère préindustrielle (plus précisément celle de la moyenne des températures globales annuelles moyennes à la surface de la Terre mesurées entre 1861 et 1880).
Dans ce qui suit nous ne porterons aucun jugement sur le fondé des travaux du GIEC-IPCC. Nous les admettrons simplement comme valables et documentés.
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Le but de la COP-21:
Afin de limiter les risques d’un changement climatique provoqués par une augmentation supérieure à 2°C de la température moyenne à la surface de la Terre, comptée par rapport à la période préindustrielle, il faudrait que le total du cumul des émissions anthropiques de gaz à effet de serre, exprimées en Équivalent-CO2, ne dépasse pas quelque chose comme 3000 Giga tonnes*
En 2015 ce cumule se monterait à environ 2000 Giga tonnes* d'Équivalent-CO2.
Ainsi à l’avenir, nous ne pourrions envoyer dans notre atmosphère pas plus de 1000 Giga tonnes d'Équivalent-CO2.
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*Multi-model results show that limiting total human-induced warming to less than 2°C relative to the period 1861–1880 with a probability of >66% would require cumulative CO2 emissions from all anthropogenic sources since 1870 to remain below about 2900 GtCO2 (with a range of 2550 to 3150 GtCO2 depending on non-CO2 drivers). About 1900 GtCO2 had already been emitted by 2011. Summary for Policymakers, page 10.
Si toutes les réserves exploitables d’énergie fossiles restant encore dans les entrailles de la Terre étaient extraites puis consumées, nous dépasserions très largement ces 3000 Giga tonnes Équivalent-CO2
Pour que cela n’arrive pas, l’idée qui va être proposée à la COP-21 serait de taxer les énergies fossiles de façon à décourager leur utilisation et favoriser les énergies non fossiles, préférablement les énergies dites renouvelables.
Partant de cette stratégie, la COP-21 va devoir trouver les moyens de convaincre les consommateurs d'utiliser des sources d'énergies alternatives à celles de l'énergie fossile. Idéalement, il faudrait qu'à partir de ce moment, la consommation anthropique mondiale d’énergie fossile ne dépasse jamais le plafond de 1000 Giga tonnes Équivalent-CO2, sans pour autant mettre en danger notre économie.
Quelle sera alors la contrainte imposée par la COP-21 sur les taux d’extraction des énergies fossiles, toutes catégories confondues, et quelles en seront les conséquences ?
Nous ferons l’hypothèse raisonnable qu'en première approximation, la totalité des émissions directe et indirecte des gaz à effet de serre d’origine anthropique est proportionnelle au total des d’énergies fossiles consommé dans le monde.
La figure ci-dessous, qui a pour base celle de la figue 6-2 du sixième exposé donne la variation annuelle des flux d’énergie fossile toutes sources confondues (pétrole, gaz et charbon) consumées dans le monde. La surface sous la courbe entre l’année 1875 et une année de référence représente le total des énergies fossiles consumé dans le monde à cette date. Selon l’hypothèse faite plus haut, ce total serait proportionnel à la quantité de gaz à effet de serre anthropique envoyé dans l’atmosphère.
La partie coloriée en orange (allant de 1875 à 2015) est proportionnelle aux 2000 Giga tonnes Équivalent-CO2 déjà envoyés dans l’atmosphère.
La courbe rouge reflète comment les flux d’énergie annuels devraient varier à partir de 2015 afin de ne pas envoyer plus de 1000 Giga tonnes Équivalent-CO2 dans l’atmosphère.
La surface orange (2/3) + la surface rouge (1/3) est proportionnelle aux 3000 Giga tonnes Équivalent-CO2.
La partie verte représente l’offre potentielle des producteurs d’énergie fossile qui aura été déclinée par les consommateurs qui leur auront préféré les énergies alternatives, grâce aux mesures prises lors de la COP-21.
Afin que les producteurs d’énergies alternatives puissent satisfaire la demande en énergie des consommateurs, ils doivent accroître la production d’énergie fossile par un flux supplémentaire d’énergie représenté par la partie hachurée verticale.
La courbe rouge reflète comment les flux d’énergie annuels devraient varier à partir de 2015 afin de ne pas envoyer plus de 1000 Giga tonnes Équivalent-CO2 dans l’atmosphère.
La surface orange (2/3) + la surface rouge (1/3) est proportionnelle aux 3000 Giga tonnes Équivalent-CO2.
La partie verte représente l’offre potentielle des producteurs d’énergie fossile qui aura été déclinée par les consommateurs qui leur auront préféré les énergies alternatives, grâce aux mesures prises lors de la COP-21.
Afin que les producteurs d’énergies alternatives puissent satisfaire la demande en énergie des consommateurs, ils doivent accroître la production d’énergie fossile par un flux supplémentaire d’énergie représenté par la partie hachurée verticale.
Trois possibilités d’aboutissement de la COP-21
a) La COP-21 est un franc succès écologique. Le but de ne pas envoyer plus de 1000 Giga tonnes Équivalent-CO2 dans l’atmosphère aura été atteint (du moins sur le papier) grâce à une diminution progressive mais massive de l'utilisation d'énergie fossile.
Pour satisfaire ces exigences, les émissions de CO2 provenant de la combustion des énergies fossiles auront dû disparaître peu de temps après 2050.
Mais afin que les producteurs d’énergies dites alternatives (hydroélectrique, nucléaire, éolienne, solaire, biomasse, etc.) puissent satisfaire la demande totale d’énergie des consommateurs, ils devront accroître de manière spectaculaire leur production. C’est ce qu’illustre la partie hachurée de la figure ci-dessus.
a) La COP-21 est un franc succès écologique. Le but de ne pas envoyer plus de 1000 Giga tonnes Équivalent-CO2 dans l’atmosphère aura été atteint (du moins sur le papier) grâce à une diminution progressive mais massive de l'utilisation d'énergie fossile.
Pour satisfaire ces exigences, les émissions de CO2 provenant de la combustion des énergies fossiles auront dû disparaître peu de temps après 2050.
Mais afin que les producteurs d’énergies dites alternatives (hydroélectrique, nucléaire, éolienne, solaire, biomasse, etc.) puissent satisfaire la demande totale d’énergie des consommateurs, ils devront accroître de manière spectaculaire leur production. C’est ce qu’illustre la partie hachurée de la figure ci-dessus.
Entre 2015 et 2030 (date présumée de mise en service du protocole de Paris décidé à la COP-21), les flux d’énergies fossiles utiles continueront à croître ou se stabiliseront aux environ de 80'000 TWh/an. Afin de ne pas dépasser d’un tiers le total des énergies fossiles consumées jusqu’en 2015 (surface rouge de la figure ci-dessus), ce flux devrait tendre vers 0 aux alentours de 2050. Ceci correspond à une décroissance annuelle de flux d’énergies fossiles de 4000 TWh/an (soit une perte de flux d'énergie 80'000 TWh sur 20 ans). Afin de compenser d’une manière synchrone cette perte, la croissance annuelle des énergies dites alternatives devrait passer, en l'espace de moins de deux décades, d’un espéré 500 TWh/an aux environs de 2030, à environ 4000 TWh/an, soit pratiquement 8 fois plus que prévu. Mais ces 4000 TWh/an ne feraient que compenser les pertes d’énergie fossile imposées par la COP-21. Toutefois, pour maintenir la croissance nécessaire à la survie de notre système économique, il faudra encore rajouter les 1500 TWh/an supplémentaire que notre civilisation mondialisée demande chaque année. Ainsi la production mondiale annuelle d'énergies dites alternatives devra croître chaque année d'un minimum de 4000+1500=5500 TWh pour satisfaire les seules exigences de nos besoins socio-économiques, dont il n'est pas question d'abandonner. (Pour donner une idée de l’effort que représente une croissance de 5500 TWh/an, rappelons que le plus grand barrage hydroélectrique au monde, dit des Trois Gorges en Chine, fournit un flux d’énergie inférieure à 90 TWh/an et il aura fallu une vingtaine d’année pour le faire. Voir aussi un exemple d'un mix énergétique pour produire chaque année 3500 TWh/an)
Mais ce n’est pas tout. A ces 5500 TWh/an il faudra encore ajouter un flux d’énergie supplémentaire non négligeable destiné à produire les installations productrices d'énergie alternative qui lui dépendent de leur EROEI.
En conséquence, si en l'espace de deux décennies, l’industrie mondiale n’est pas capable de multiplier par un facteur proche de 11** (soit 5500/500) sa capacité de production annuelle d’énergie dite alternative, (et on peut craindre que ce soit le cas), alors nous devrons nous attendre à un important déficit du flux d’énergie garant de la pérennité de nos sociétés complexes mondialisées.
Les conséquences d’un tel déficit entraîneront une forte chute du PIB mondial (Le PIB mondial est directement proportionnel au flux d'énergie consommé dans le monde), lequel entraînera à son tour l’effondrement de nos sociétés mondialisées pour les raisons décrites dans le huitième exposé.
Pour certains optimistes, le terme impossible ne fait pas partie de leur langage et une croissance de 11 ± 4** en deux ou trois décennies est un défi que les technosciences devraient être capables de relever. En supposant que ce soit le cas, l’avenir de notre civilisation ne serait guère amélioré car c’est le total du cumul des activités humaines soutenues par les énergies exogènes quelle que soit leur source, qui perturbe l’équilibre de la biosphère. Notre civilisation ne peut continuer d’exister que dans une biosphère proche de ce qu’elle était avant le début du vingtième siècle. En changeant son point d'équilibre, elle prend le risque d’en être éliminée.
Est-ce là vraiment les buts recherchés de la COP-21 ?
b) La COP-21 fait un flop. L'écologie n'a pas su s'imposer et tout va rester business as usual
Dans ce cas, la température moyenne globale de l’air à la surface de la Terre à la fin de ce siècle pourrait se situer entre 0,3 et 1,7°C selon le scenario le plus optimiste (RCP2,6) ou entre 2,6 et 4,8°C selon le scénario (RCP8,5) le plus pessimiste du GIEC. Quant à l’élévation du niveau moyen des mers en cette fin de siècle, il varierait entre 0,26 et 0,55 m dans le scénario le plus optimiste et de 0,45 à 0,82m dans le scénario le plus pessimiste. Voir le rapport du GIEC 2015, tableau RID.2 page 23. Si tel devait être le cas, les conséquences que nous promettent les experts du GIEC donnent à penser que notre système économique mondial sera tellement ébranlé qu'il pourrait bien entraîner à moyen terme l'effondrement de notre civilisation!
c) La COP-21 n’est qu’un succès partiel: le but de ne pas dépasser la fameuse limite des +2°C est à nouveau un échec mais le système économique mondial en ressort néanmoins renforcé. (C'est la situation la plus probable.)
Au regard de l’importance de la zone verte de la figure 1, qui est proportionnelle au manque à gagner de l’industrie d’extraction et d’exploitation des énergies fossiles, il faut s’attendre à ce que cette dernière réagisse. Cette puissante industrie possède suffisamment de cordes à son arc pour ne pas se laisser sacrifier sur l’autel de l’écologie. D'une manière opportune, elle s’arrangera probablement à être active sur les deux tableaux, à savoir : la production d'installations de production d'énergies alternatives, tout en ne lâchant rien dans l'extraction et l'exploitation des énergies d’origine fossile. Ces dernières seront d'ailleurs nécessaires, du moins dans un premier temps, pour construire les installations de production d'énergies alternatives en particulier celles dites renouvelables comme le solaire et l'éolien.
Les gouvernements des grandes puissances économiques et industrielles considèreront la COP-21 comme une réussite partielle si un engagement aura été pris pour s’assurer de la mise en place du Fond vert pour le climat. Ce dernier devrait réunir les 100 milliards de dollars espérés annuellement par le jeu de la taxe carbone ou par d’autres outils financiers. Cette manne sera vue comme un des ballons d'oxygène pour relancer urgemment une industrie et une économie mondiale tendant à s'essouffler de plus en plus.
Certes les changements climatiques sont préoccupants mais ses effets dévastateurs, qui nous sont promis par le GIEC, ne viendront que dans un futur relativement distant alors que les responsables de la plupart des gouvernements ont dans l’immédiat d’autres problèmes à résoudre jugés plus importants et plus urgents.
L’homme est ainsi fait qu’un éventuel futur danger, même très grave pour sa survie, passe après tous ceux qui menacent immédiatement ses acquis. Au niveau des gouvernements, une de ces priorités est la relance mondiale de la spirale production-consommation-travail, pilier de notre paradigme sociétal. Ainsi toute opération financière contribuant à relancer cette spirale est la bienvenue.
Mais au fait, jusqu’à quand cette spirale pourrait-elle encore croître?
Et bien jusqu’à un moment appelé « point de basculement ». Ce point correspond au moment où l’offre mondiale en flux d’énergie diminue graduellement, devenant ainsi de moins en moins capable de satisfaire la demande en énergie. Ce point correspond au pic d’extraction de l’ensemble des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz). Une fois atteint ce pic, plus aucun outil financier n’est en mesure de relancer la croissance économique, même à la stabiliser, car il est impossible de créer de l’énergie à partir de rien. Il est généralement admis que ce pic d’extraction pourrait avoir lieu dans la deuxième moitié de ce siècle. Ce sera alors le point de départ d’une récession chronique tournant à une dépression économique s’aggravant sans cesse, conduisant à terme à l’effondrement de notre civilisation.
Que faut-il en conclure ?
Tout porte à croire que quel que soit le nombre de COP, le génie humain sera incapable de contrôler le climat. C’est maintenant trop tard. Mais les changements climatiques ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt. Bien d’autres problèmes tout aussi importants et tous plus ou moins liés s’amoncèlent à l’horizon. Ils menacent directement ou indirectement l’existence même de notre civilisation et aucune solution fiable ne semble exister sans remettre complètement en question notre paradigme sociétal. Par exemple, et juste pour ne citer qu'un seul des nombreux problèmes à résoudre, les sources d’énergies alternatives aux énergies fossiles ne seront pas capables de compenser d’une manière synchrone la perte annoncée des flux d’énergies. Il s’en suivra un effondrement de la spirale production-consommation-travail qui dans la foulée entraînera l’effondrement de l’économie mondiale, puis celle de la civilisation industrielle.
Si rien n’est entrepris à l’avance, l'effondrement de notre civilisation conduira à un horrible chaos sociétal dont on a de la peine à imaginer l’ampleur de l'horreur. La seule chose qui semble rester encore en notre pouvoir serait d’éviter ce chaos, à condition bien sûr d'agir vite et intelligemment.
Autrement dit, au lieu d’investir des sommes toujours plus considérables dans l'espoir puéril de prolonger la durée de vie d’un paradigme sociétal au futur plus qu’incertain, les responsables de ce monde feraient bien de consacrer une partie de ces sommes à des recherches moins techniques mais plus sociales. Ils devraient maintenant admettre que la probabilité d'éviter un désastre humain sans précédent par des solutions technico-économiques n'est pas 100 % et que, par conséquent, il serait sage d’envisager un plan B. Ce plan B consisterait, pendant le temps extrêmement court qui nous est imparti, à chercher comment réussir une transition vers un autre type de civilisation plus adaptée aux besoins fondamentaux des humains et à leur environnement naturel. L'auteur de ce site a proposé dans son livre "Effondrement puis métamorphose" une voie possible, mais elle n'a retenu l'attention de strictement personne.
Force est de constater que, pour le moment, rien n’est vraiment entrepris sérieusement au niveau de nos gouvernances pour résoudre cette dangereuse situation. C’est très dommage et très inquiétant pour les générations futures.
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** En tenant compte de l'incertitude inhérente à ce type de prévision, la valeur la plus probable devrait se trouver quelque part entre 7 et 15.
Mais ce n’est pas tout. A ces 5500 TWh/an il faudra encore ajouter un flux d’énergie supplémentaire non négligeable destiné à produire les installations productrices d'énergie alternative qui lui dépendent de leur EROEI.
En conséquence, si en l'espace de deux décennies, l’industrie mondiale n’est pas capable de multiplier par un facteur proche de 11** (soit 5500/500) sa capacité de production annuelle d’énergie dite alternative, (et on peut craindre que ce soit le cas), alors nous devrons nous attendre à un important déficit du flux d’énergie garant de la pérennité de nos sociétés complexes mondialisées.
Les conséquences d’un tel déficit entraîneront une forte chute du PIB mondial (Le PIB mondial est directement proportionnel au flux d'énergie consommé dans le monde), lequel entraînera à son tour l’effondrement de nos sociétés mondialisées pour les raisons décrites dans le huitième exposé.
Pour certains optimistes, le terme impossible ne fait pas partie de leur langage et une croissance de 11 ± 4** en deux ou trois décennies est un défi que les technosciences devraient être capables de relever. En supposant que ce soit le cas, l’avenir de notre civilisation ne serait guère amélioré car c’est le total du cumul des activités humaines soutenues par les énergies exogènes quelle que soit leur source, qui perturbe l’équilibre de la biosphère. Notre civilisation ne peut continuer d’exister que dans une biosphère proche de ce qu’elle était avant le début du vingtième siècle. En changeant son point d'équilibre, elle prend le risque d’en être éliminée.
Est-ce là vraiment les buts recherchés de la COP-21 ?
b) La COP-21 fait un flop. L'écologie n'a pas su s'imposer et tout va rester business as usual
Dans ce cas, la température moyenne globale de l’air à la surface de la Terre à la fin de ce siècle pourrait se situer entre 0,3 et 1,7°C selon le scenario le plus optimiste (RCP2,6) ou entre 2,6 et 4,8°C selon le scénario (RCP8,5) le plus pessimiste du GIEC. Quant à l’élévation du niveau moyen des mers en cette fin de siècle, il varierait entre 0,26 et 0,55 m dans le scénario le plus optimiste et de 0,45 à 0,82m dans le scénario le plus pessimiste. Voir le rapport du GIEC 2015, tableau RID.2 page 23. Si tel devait être le cas, les conséquences que nous promettent les experts du GIEC donnent à penser que notre système économique mondial sera tellement ébranlé qu'il pourrait bien entraîner à moyen terme l'effondrement de notre civilisation!
c) La COP-21 n’est qu’un succès partiel: le but de ne pas dépasser la fameuse limite des +2°C est à nouveau un échec mais le système économique mondial en ressort néanmoins renforcé. (C'est la situation la plus probable.)
Au regard de l’importance de la zone verte de la figure 1, qui est proportionnelle au manque à gagner de l’industrie d’extraction et d’exploitation des énergies fossiles, il faut s’attendre à ce que cette dernière réagisse. Cette puissante industrie possède suffisamment de cordes à son arc pour ne pas se laisser sacrifier sur l’autel de l’écologie. D'une manière opportune, elle s’arrangera probablement à être active sur les deux tableaux, à savoir : la production d'installations de production d'énergies alternatives, tout en ne lâchant rien dans l'extraction et l'exploitation des énergies d’origine fossile. Ces dernières seront d'ailleurs nécessaires, du moins dans un premier temps, pour construire les installations de production d'énergies alternatives en particulier celles dites renouvelables comme le solaire et l'éolien.
Les gouvernements des grandes puissances économiques et industrielles considèreront la COP-21 comme une réussite partielle si un engagement aura été pris pour s’assurer de la mise en place du Fond vert pour le climat. Ce dernier devrait réunir les 100 milliards de dollars espérés annuellement par le jeu de la taxe carbone ou par d’autres outils financiers. Cette manne sera vue comme un des ballons d'oxygène pour relancer urgemment une industrie et une économie mondiale tendant à s'essouffler de plus en plus.
Certes les changements climatiques sont préoccupants mais ses effets dévastateurs, qui nous sont promis par le GIEC, ne viendront que dans un futur relativement distant alors que les responsables de la plupart des gouvernements ont dans l’immédiat d’autres problèmes à résoudre jugés plus importants et plus urgents.
L’homme est ainsi fait qu’un éventuel futur danger, même très grave pour sa survie, passe après tous ceux qui menacent immédiatement ses acquis. Au niveau des gouvernements, une de ces priorités est la relance mondiale de la spirale production-consommation-travail, pilier de notre paradigme sociétal. Ainsi toute opération financière contribuant à relancer cette spirale est la bienvenue.
Mais au fait, jusqu’à quand cette spirale pourrait-elle encore croître?
Et bien jusqu’à un moment appelé « point de basculement ». Ce point correspond au moment où l’offre mondiale en flux d’énergie diminue graduellement, devenant ainsi de moins en moins capable de satisfaire la demande en énergie. Ce point correspond au pic d’extraction de l’ensemble des combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz). Une fois atteint ce pic, plus aucun outil financier n’est en mesure de relancer la croissance économique, même à la stabiliser, car il est impossible de créer de l’énergie à partir de rien. Il est généralement admis que ce pic d’extraction pourrait avoir lieu dans la deuxième moitié de ce siècle. Ce sera alors le point de départ d’une récession chronique tournant à une dépression économique s’aggravant sans cesse, conduisant à terme à l’effondrement de notre civilisation.
Que faut-il en conclure ?
Tout porte à croire que quel que soit le nombre de COP, le génie humain sera incapable de contrôler le climat. C’est maintenant trop tard. Mais les changements climatiques ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt. Bien d’autres problèmes tout aussi importants et tous plus ou moins liés s’amoncèlent à l’horizon. Ils menacent directement ou indirectement l’existence même de notre civilisation et aucune solution fiable ne semble exister sans remettre complètement en question notre paradigme sociétal. Par exemple, et juste pour ne citer qu'un seul des nombreux problèmes à résoudre, les sources d’énergies alternatives aux énergies fossiles ne seront pas capables de compenser d’une manière synchrone la perte annoncée des flux d’énergies. Il s’en suivra un effondrement de la spirale production-consommation-travail qui dans la foulée entraînera l’effondrement de l’économie mondiale, puis celle de la civilisation industrielle.
Si rien n’est entrepris à l’avance, l'effondrement de notre civilisation conduira à un horrible chaos sociétal dont on a de la peine à imaginer l’ampleur de l'horreur. La seule chose qui semble rester encore en notre pouvoir serait d’éviter ce chaos, à condition bien sûr d'agir vite et intelligemment.
Autrement dit, au lieu d’investir des sommes toujours plus considérables dans l'espoir puéril de prolonger la durée de vie d’un paradigme sociétal au futur plus qu’incertain, les responsables de ce monde feraient bien de consacrer une partie de ces sommes à des recherches moins techniques mais plus sociales. Ils devraient maintenant admettre que la probabilité d'éviter un désastre humain sans précédent par des solutions technico-économiques n'est pas 100 % et que, par conséquent, il serait sage d’envisager un plan B. Ce plan B consisterait, pendant le temps extrêmement court qui nous est imparti, à chercher comment réussir une transition vers un autre type de civilisation plus adaptée aux besoins fondamentaux des humains et à leur environnement naturel. L'auteur de ce site a proposé dans son livre "Effondrement puis métamorphose" une voie possible, mais elle n'a retenu l'attention de strictement personne.
Force est de constater que, pour le moment, rien n’est vraiment entrepris sérieusement au niveau de nos gouvernances pour résoudre cette dangereuse situation. C’est très dommage et très inquiétant pour les générations futures.
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** En tenant compte de l'incertitude inhérente à ce type de prévision, la valeur la plus probable devrait se trouver quelque part entre 7 et 15.
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