plus de discussion.
Doit-on d'abord vérifier la validité de cette thèse?
Comme le lecteur l'aura certainement remarqué, la vision donnée dans ce site est en totale opposition avec celle consensuelle (de 2014) qui se convainc que notre civilisation va durer et progresser encore longtemps. Cet espoir est entretenu par nos meilleurs économistes et par d'éminents scientifiques. En cliquant sur vision du future des scientifiques de pointe, vous aurez une idée de comment ces derniers voient l’avenir.
Reste à déterminer laquelle de ces deux visions, à savoir l’inévitable effondrement de notre civilisation ou son perpétuel développement, est la plus vraisemblable ?
Mais en fait, est-il nécessaire de faire cette évaluation ?
Au nom de la liberté d'expression et d'opinion, si importante dans le paradigme de nos sociétés, la réponse à la question ci-dessus devrait être logiquement: non. Mais la politique de l’establishment consiste à penser que si quelques pessimistes veulent peindre le diable sur la muraille, qu’ils le fassent, ils en ont la liberté. Le système, via les médias, montrera le ridicule de ces "rabat-joie" et leur incapacité à empêcher le génie humain de progresser durablement.
Toutefois, quand une question concerne l'avenir de milliard d'individus, quand ces individus n'ont que le choix de croire ou non à certaines opinions sans en connaître les tenants et les aboutissants, alors la liberté d'opinion est faussée. Elle devient le terreau des manipulateurs conduisant aux régimes totalitaires.
En conséquence, pour le bien et le respect des générations futures, il est de la première importance de rechercher, sans idées préconçues, vers quel avenir notre civilisation mondialisée entraîne l'humanité.
Si, comme le suggère la thèse présentée ici, il est confirmé qu'il existe une probabilité élevée d'effondrement de notre civilisation, quoi qu'on entreprend maintenant, alors au lieu de se perdre dans de veines stratégies pour tenter de résoudre les problèmes qui s’accumulent, ne ferions-nous pas mieux de nous concentrer sur comment éviter un chaos post-effondrement?
Si au contraire la thèse présentée ici n'est pas confirmée, une étude prospective sur le futur de notre civilisation ne pourra qu'aider à prendre les bonnes décisions afin de rendre notre civilisation plus durable.
Mais l'épineuse question qui se pose maintenant est la suivante :
Qui serait habilité à vérifier laquelle des deux visions sur l’avenir de notre civilisation, l'optimiste ou la pessimiste, est la plus probable?
Le but n'est pas de déterminer qui a tort ou raison et de commencer une bataille idéologique alors que l'avenir de milliards de personnes est en jeu. Parmi ces personnes, très peu ont été consultées sur leurs désirs de futur et sur leurs profonds besoins physiques, psychiques, physiologiques et moraux. Il est d’ailleurs peu probable que, s’ils étaient consultés, la grande majorité puisse donner un avis précis sur ces questions, car elle n’a pas eu loisir d'y réfléchir. Pris dans un tourbillon d’activités tournant parfois à l'addiction, anesthésié par une foule de distractions, noyé par un flot d’informations superficielles, souvent biaisées, non vérifiables et parfois fausses, stressé par une vie professionnelle à la recherche du rendement maximum, l’Homme moderne n’a plus les moyens et le temps de réfléchir pour faire sa propre analyse. Il ne peut que croire. S’il appartient à l’une des nombreuses et disparates minorités idéologiques, il croira ce que la sienne lui suggère. S’il appartient à la grande majorité, il croira ce que le système lui aura inculqué jours après jours. Tout comme dans le « Meilleur des Mondes » de A. Huxley, les foules sont conditionnées pour suivre de gré ou de force le style de vie que leur système leur impose, sans qu’aucune personne, meneur ou suiveur, n’ose poser la question « mais où allons-nous de la sorte ? » Ainsi les manipulateurs conscients et inconscients de cerveaux, les technosciences et le grand business peuvent continuer à poursuivre en toute quiétude leur propre développement sans avoir à donner des garanties à qui que ce soit sur les conséquences de leurs actions.
Il n’est pas pour autant souhaitable de proposer toute une panoplie de traitements pour soigner ou sauver notre civilisation si aucun diagnostic correct n’est posé. C’est du charlatanisme.
Si donc nous désirons nous pencher au chevet de notre civilisation qui, de toutes évidences, montre des symptômes inquiétants (changements climatiques, perte de la diversité, pollutions de toutes sortes, crises économiques à répétitions, mécontentement sociale, etc., etc.), il vaudrait mieux commencer par poser un diagnostic le plus correcte possible sur des causes de ces symptômes.
Dans la médecine de pointe, il ne viendrait pas à l’esprit d’un thérapeute de commencer un traitement anticancéreux chez un individu qui aurait trouvé du sang dans ses matières fécales sans faire au préalable tout une série d'examens afin de poser un diagnostic précis sur la cause de ce symptôme.
Faire le diagnostic d’une pathologie cancéreuse n’est pas chose facile. Cela demande la collaboration de divers spécialistes supposés travailler dans le seul intérêt du patient. Toutefois la difficulté de faire le diagnostic d’une pathologie cancéreuse est sans commune mesure avec celle d'un diagnostic correct sur l’existence de causes qui puissent, à terme, mettre en danger la santé de notre civilisation. Ce n’est donc pas le travail d’une seule personne, aussi géniale soit-elle. Faire un tel diagnostic demande plus que jamais la collaboration de plusieurs spécialistes compétents venant de divers horizons et travaillant dans le seul intérêt de notre civilisation et non dans l’intérêt de quelques puissants lobbies ou d'opportunistes vivants des malheurs réels ou supposés. Toutes actions pour sauver notre civilisation basées sur un diagnostic erroné ne feraient qu’empirer les choses. Vu l’importance du sujet, nous n’avons pas le droit de prendre nos croyances, nos désirs, nos espoirs, nos idéaux ou nos suspicions pour des réalités. Nous ne devons pas non plus confondre l’effet ou le symptôme d’avec ses causes. Pour connaître ces dernières, il faut étudier leurs étiologies. Ceci est rendu d’autant plus difficile que ces causes ne sont pas distinctes mais le plus souvent interdépendantes. Toutes les hypothèses, toutes les pistes doivent alors être vérifiées avec la plus grande rigueur et honnêteté intellectuelle et par plusieurs recoupements.
Devrait-on alors demander à l’ONU de se charger de ce travail ?
L’expérience avec le GIEC n’encourage pas à prendre cette direction. En effet ce Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l‘Évolution du Climat (le symptôme observé) n’a pas vraiment fait de diagnostic à proprement parler des causes multiples qui pourraient influencer le climat. Ce groupe a trouvé, voire décrété, une seule cause à ce symptôme, à savoir l’augmentation des gaz à effet de serre d’origine anthropique. Il a fait des prévisions à 50, voire 100 ans, à l'aide de modèles mathématiques. Il a prescrit un seul type de traitement, à savoir une diminution drastique de l’utilisation des énergies fossiles. Voir ici. Il a confié la mise en œuvre de ce traitement à une seule institution : les Conférences des Parties (les COP) qui, réunies annuellement, sont censées coordonner les actions des différentes nations pour stabiliser le climat mesuré par un seul paramètre : la variation de la température moyenne à la surface de la Terre.
Il faut se souvenir que le GIEC est une création de l'ONU. Il a été créé en novembre 1988, à la demande du G7 sous la pression de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, afin d'empêcher le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), soupçonné de militantisme écologique, de mettre la main sur l’expertise climatique. Rappelons aussi que le GIEC n’est pas un groupe de recherche mais un comité qui trie les publications faites dans le monde et qui a le fâcheux biais de ne considérer que celles qui vont dans le sens de leur postulat. Ainsi, parce-que les rapports du GIEC sont contrôlés par les gouvernements (c’est un groupe intergouvernemental), ils ne peuvent pas respecter la méthode scientifique qui veut que toutes les approches soient débattues et vérifiées par plusieurs groupes de recherches indépendants. Ainsi, le GIEC n’a proposé aucuns vrais débats scientifiques. Au contraire, on a vu des professeurs et des chercheurs de grandes universités (MIT, Princeton...) comme par exemple les Professeurs Lindzen et Spencer (voir ici) ou d'autres (voir ici), publiant des travaux mettant en doute l’importance de la concentration de CO2 dans l’atmosphère sur le climat, être complètement ignorés par le groupe d’experts du GIEC. Pire tous scientifiques, même de haut niveau, qui osaient mettre des doutes sur le postulat défendu par le GIEC ont été fichés comme négationnistes et donc jugés pas dignes d’être écoutés.
Bien qu’il ait une corrélation entre la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et le changement de la température moyenne de la Terre, laquelle soit dit en passant n'a pas de signification physique et ne peut définir un climat, les travaux du GIEC ont été reconnu comme une vérité indiscutable. Rien d’étrange à cela. Ceux qui contrôlent la destinée de notre civilisation possèdent toute une série de techniques pour transformer une absurdité en une vérité indiscutable. Lire plus ici et encore ici.
C’est ainsi que la grande majorité des populations en est arrivée à croire que l’Homme, via les COP, pouvait contrôler, au dixième de degré près, le thermostat de la Terre en ajustant simplement la quantité de gaz à effet de serre anthropique injectée dans l’atmosphère. De plus, ces mêmes populations répètent en chœur des expressions banales et fausses « qu’il (l'humanité) faut sauver la Terre » sans se rendre compte que ce serait plutôt le contraire.
Est-ce que le GIEC aurait un autre but, non avoué, que de contrôler le climat ?
Il n’est pas impossible que le rôle probable du GIEC soit d’utiliser la détérioration du climat, sujet angoissant, tout simplement pour préparer les foules à accepter une transition énergétique devenue inévitable à cause d’une forte baisse du taux annuel d’extraction d’énergie fossile vers la seconde moitié de ce siècle. Les dirigeants et les grands industriels savent que si rien n’est entrepris, cette baisse entraînera un fort ralentissement des activités industrielles et donc une récession mondiale, qu'aucun gouvernement ni populations ne souhaitent. Si ce schéma devait se vérifier alors le but premier du GIEC ne serait pas de nature écologique mais plus de nature économique. Le souci premier des dirigeants de ce monde est d'abord de maintenir la croissance de la spirale production-consommation-travail, qui est la garantie d'une paix sociale temporaire, mais qui demande toujours plus de flux d’énergie. Pour cela il faudra progressivement trouver des énergies de substitution pour remplacer les énergies fossiles. Pour faciliter cette transition au niveau de l'acceptation populaire et trouver les financements nécessaires, quoi de mieux que de discréditer les énergies fossiles parce qu'elles mettraient en danger la Terre. Mais si la thèse soutenue ici devait s’avérer correcte alors les énergies alternatives, supposées à tort d'être propres (voir le 4ième exposé) seront d'aucun secours car, d'une part il est peu probable qu'elles remplacent d'une manière synchrone la perte des flux d'énergies fossiles (voir le 7ième exposé) et, d'autre part, même si elles le pouvaient, ce ne serait pas mieux car il faudrait alors s'attendre à une rapide altération de la biosphère due au cumul passé, présent et futur du total des activités humaines. Ce sont en effet ces activités qui modifient l’équilibre de la biosphère jusqu’à la rendre incompatible avec la survie de notre civilisation.(voir 4ième exposé et le 8ième exposé)
Ainsi l’ONU paraît au mieux être compétente pour s'occuper des problèmes à court terme mais ne semble pas l'être pour les problèmes de notre civilisation concernant le moyen ou le long terme.
En conséquence, demander à l'ONU de déterminer laquelle des deux visions sur l’avenir de notre civilisation, l'optimiste ou la pessimiste, est la plus probable n'est pas forcément le bon choix.l
Devrait-on alors demander au monde académique d'évaluer la vision la plus probable sur l’avenir de notre civilisation ?
Ce n'est peut-être pas non plus la meilleure voie pour au moins deux raisons :
Premièrement, comme développé en annexe, le monde académique moderne ne semble plus capable de pouvoir résoudre nos éventuelles malheurs futurs si ce n'est plutôt de les aggraver.
Deuxièmement, le monde académique a pour mission de promouvoir le progrès et, à ce point de vue, il est parfaitement dans son rôle. Mais si justement c’était cette course aux progrès qui représenterait le danger majeur pour notre civilisation, alors le monde académique serait à la fois juge et partie, ce qui n'est pas souhaitable, et qui de plus en est parfaitement incapable. Pourquoi ?
Parce que les acteurs du monde académique sont sélectionnés et formatés pour devenir les garants de la continuité des progrès sur lesquels repose notre civilisation. Ils opèrent dans les Universités et les Grandes Écoles. Ces dernières sont divisées en départements hautement spécialisés dans des domaines toujours plus étroits. Il est donc à craindre que ces spécialisations deviennent un obstacle majeur pour prendre une certaine distance envers le paradigme d'aujourd'hui. En outre, Universités et Grandes Écoles sont de plus en plus sous l'influence de leurs commanditaires qui demandent un retour sur investissements. C'est là un autre biais supplémentaire à l'impartialité d'un jugement. Il est aisé de comprendre que les chercheurs passionnés et leurs commanditaires avides de puissance et de richesses ne peuvent avoir qu’un point de vue biaisé sur les aspects négatifs de leurs œuvres.
De plus, dans le système de pensée propre à notre civilisation, un progrès technique ou économique est considéré comme un « vrai » progrès qui, s’il participe à l’économie du moment, apporte des emplois et stimule la croissance du PIB. Cette forme de pensée, axée essentiellement sur le bénéfice immédiat, empêche tout jugement sur les conséquences éventuelles des progrès à long terme. Nos puissants moyens de conditionnement avec ses diverses facettes, dont les plus connues sont l’éducation populaire, l’enseignement spécialisé, le marketing et la publicité sont là pour nous les faire accepter et même nous les rendre indispensables. S’ajoute à cela l’endoctrinement par les réseaux sociaux, Internet, YouTube et autres médias utilisés sans modération par toutes sortes d’individus faisant peser des menaces sur nos sociétés.
Toutefois il ne faudrait pas voir dans ce propos le soupçon d’un complot ou d’une machination diabolique orchestrée par un groupe de puissants individus agissant sur le monde intellectuel pour d’obscures raisons. Plus prosaïquement, il n’y aurait en fait que des opportunistes plus ou moins doués et plus ou moins scrupuleux pour profiter du système dans lequel ils se trouvent.
Le mode de pensée du monde académique a peu de chance de changer par lui-même. En effet il a la particularité de s'auto-développer et s'auto-entretenir pour au moins deux raisons :
La première tient dans l'insatisfaction permanente caractérisant le mode de pensée de ceux qui recherche à tout prix le progrès. Ceci a pour effet d'augmenter la complexité de nos sociétés de manière exponentielle, tant qu’il y aura suffisamment de flux d’énergie pour le permettre.
La deuxième raison est que le paradigme de la croissance et du progrès à tout prix se perpétue par le jeu de la sélection automatique de ses acteurs. Dès le plus jeune âge, ceux qui semblent être les plus aptes à accepter le système et à le perpétuer sont promus par leurs pairs. Ils deviendront à leur tour ceux qui sélectionneront les générations suivantes et ainsi de suite. En d’autres termes, tout comme dans une religion, le système s'auto-entretient grâce à ceux qui en forment l’élite et qui, peut-être honnêtement et ingénument, sont persuadés qu’il n’y a pas d’autres systèmes possibles.
En conséquence, parce que le monde académique est le catalyseur du progrès et donc de la croissance économique, il ne peut être en mesure d'évaluer la vision la plus probable de l’avenir de notre civilisation.
Alors qui pourrait le faire ? Que peut-on proposer pour sortir de cette ornière?
Lire: encore plus de discussion
Comme le lecteur l'aura certainement remarqué, la vision donnée dans ce site est en totale opposition avec celle consensuelle (de 2014) qui se convainc que notre civilisation va durer et progresser encore longtemps. Cet espoir est entretenu par nos meilleurs économistes et par d'éminents scientifiques. En cliquant sur vision du future des scientifiques de pointe, vous aurez une idée de comment ces derniers voient l’avenir.
Reste à déterminer laquelle de ces deux visions, à savoir l’inévitable effondrement de notre civilisation ou son perpétuel développement, est la plus vraisemblable ?
Mais en fait, est-il nécessaire de faire cette évaluation ?
Au nom de la liberté d'expression et d'opinion, si importante dans le paradigme de nos sociétés, la réponse à la question ci-dessus devrait être logiquement: non. Mais la politique de l’establishment consiste à penser que si quelques pessimistes veulent peindre le diable sur la muraille, qu’ils le fassent, ils en ont la liberté. Le système, via les médias, montrera le ridicule de ces "rabat-joie" et leur incapacité à empêcher le génie humain de progresser durablement.
Toutefois, quand une question concerne l'avenir de milliard d'individus, quand ces individus n'ont que le choix de croire ou non à certaines opinions sans en connaître les tenants et les aboutissants, alors la liberté d'opinion est faussée. Elle devient le terreau des manipulateurs conduisant aux régimes totalitaires.
En conséquence, pour le bien et le respect des générations futures, il est de la première importance de rechercher, sans idées préconçues, vers quel avenir notre civilisation mondialisée entraîne l'humanité.
Si, comme le suggère la thèse présentée ici, il est confirmé qu'il existe une probabilité élevée d'effondrement de notre civilisation, quoi qu'on entreprend maintenant, alors au lieu de se perdre dans de veines stratégies pour tenter de résoudre les problèmes qui s’accumulent, ne ferions-nous pas mieux de nous concentrer sur comment éviter un chaos post-effondrement?
Si au contraire la thèse présentée ici n'est pas confirmée, une étude prospective sur le futur de notre civilisation ne pourra qu'aider à prendre les bonnes décisions afin de rendre notre civilisation plus durable.
Mais l'épineuse question qui se pose maintenant est la suivante :
Qui serait habilité à vérifier laquelle des deux visions sur l’avenir de notre civilisation, l'optimiste ou la pessimiste, est la plus probable?
Le but n'est pas de déterminer qui a tort ou raison et de commencer une bataille idéologique alors que l'avenir de milliards de personnes est en jeu. Parmi ces personnes, très peu ont été consultées sur leurs désirs de futur et sur leurs profonds besoins physiques, psychiques, physiologiques et moraux. Il est d’ailleurs peu probable que, s’ils étaient consultés, la grande majorité puisse donner un avis précis sur ces questions, car elle n’a pas eu loisir d'y réfléchir. Pris dans un tourbillon d’activités tournant parfois à l'addiction, anesthésié par une foule de distractions, noyé par un flot d’informations superficielles, souvent biaisées, non vérifiables et parfois fausses, stressé par une vie professionnelle à la recherche du rendement maximum, l’Homme moderne n’a plus les moyens et le temps de réfléchir pour faire sa propre analyse. Il ne peut que croire. S’il appartient à l’une des nombreuses et disparates minorités idéologiques, il croira ce que la sienne lui suggère. S’il appartient à la grande majorité, il croira ce que le système lui aura inculqué jours après jours. Tout comme dans le « Meilleur des Mondes » de A. Huxley, les foules sont conditionnées pour suivre de gré ou de force le style de vie que leur système leur impose, sans qu’aucune personne, meneur ou suiveur, n’ose poser la question « mais où allons-nous de la sorte ? » Ainsi les manipulateurs conscients et inconscients de cerveaux, les technosciences et le grand business peuvent continuer à poursuivre en toute quiétude leur propre développement sans avoir à donner des garanties à qui que ce soit sur les conséquences de leurs actions.
Il n’est pas pour autant souhaitable de proposer toute une panoplie de traitements pour soigner ou sauver notre civilisation si aucun diagnostic correct n’est posé. C’est du charlatanisme.
Si donc nous désirons nous pencher au chevet de notre civilisation qui, de toutes évidences, montre des symptômes inquiétants (changements climatiques, perte de la diversité, pollutions de toutes sortes, crises économiques à répétitions, mécontentement sociale, etc., etc.), il vaudrait mieux commencer par poser un diagnostic le plus correcte possible sur des causes de ces symptômes.
Dans la médecine de pointe, il ne viendrait pas à l’esprit d’un thérapeute de commencer un traitement anticancéreux chez un individu qui aurait trouvé du sang dans ses matières fécales sans faire au préalable tout une série d'examens afin de poser un diagnostic précis sur la cause de ce symptôme.
Faire le diagnostic d’une pathologie cancéreuse n’est pas chose facile. Cela demande la collaboration de divers spécialistes supposés travailler dans le seul intérêt du patient. Toutefois la difficulté de faire le diagnostic d’une pathologie cancéreuse est sans commune mesure avec celle d'un diagnostic correct sur l’existence de causes qui puissent, à terme, mettre en danger la santé de notre civilisation. Ce n’est donc pas le travail d’une seule personne, aussi géniale soit-elle. Faire un tel diagnostic demande plus que jamais la collaboration de plusieurs spécialistes compétents venant de divers horizons et travaillant dans le seul intérêt de notre civilisation et non dans l’intérêt de quelques puissants lobbies ou d'opportunistes vivants des malheurs réels ou supposés. Toutes actions pour sauver notre civilisation basées sur un diagnostic erroné ne feraient qu’empirer les choses. Vu l’importance du sujet, nous n’avons pas le droit de prendre nos croyances, nos désirs, nos espoirs, nos idéaux ou nos suspicions pour des réalités. Nous ne devons pas non plus confondre l’effet ou le symptôme d’avec ses causes. Pour connaître ces dernières, il faut étudier leurs étiologies. Ceci est rendu d’autant plus difficile que ces causes ne sont pas distinctes mais le plus souvent interdépendantes. Toutes les hypothèses, toutes les pistes doivent alors être vérifiées avec la plus grande rigueur et honnêteté intellectuelle et par plusieurs recoupements.
Devrait-on alors demander à l’ONU de se charger de ce travail ?
L’expérience avec le GIEC n’encourage pas à prendre cette direction. En effet ce Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l‘Évolution du Climat (le symptôme observé) n’a pas vraiment fait de diagnostic à proprement parler des causes multiples qui pourraient influencer le climat. Ce groupe a trouvé, voire décrété, une seule cause à ce symptôme, à savoir l’augmentation des gaz à effet de serre d’origine anthropique. Il a fait des prévisions à 50, voire 100 ans, à l'aide de modèles mathématiques. Il a prescrit un seul type de traitement, à savoir une diminution drastique de l’utilisation des énergies fossiles. Voir ici. Il a confié la mise en œuvre de ce traitement à une seule institution : les Conférences des Parties (les COP) qui, réunies annuellement, sont censées coordonner les actions des différentes nations pour stabiliser le climat mesuré par un seul paramètre : la variation de la température moyenne à la surface de la Terre.
Il faut se souvenir que le GIEC est une création de l'ONU. Il a été créé en novembre 1988, à la demande du G7 sous la pression de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, afin d'empêcher le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), soupçonné de militantisme écologique, de mettre la main sur l’expertise climatique. Rappelons aussi que le GIEC n’est pas un groupe de recherche mais un comité qui trie les publications faites dans le monde et qui a le fâcheux biais de ne considérer que celles qui vont dans le sens de leur postulat. Ainsi, parce-que les rapports du GIEC sont contrôlés par les gouvernements (c’est un groupe intergouvernemental), ils ne peuvent pas respecter la méthode scientifique qui veut que toutes les approches soient débattues et vérifiées par plusieurs groupes de recherches indépendants. Ainsi, le GIEC n’a proposé aucuns vrais débats scientifiques. Au contraire, on a vu des professeurs et des chercheurs de grandes universités (MIT, Princeton...) comme par exemple les Professeurs Lindzen et Spencer (voir ici) ou d'autres (voir ici), publiant des travaux mettant en doute l’importance de la concentration de CO2 dans l’atmosphère sur le climat, être complètement ignorés par le groupe d’experts du GIEC. Pire tous scientifiques, même de haut niveau, qui osaient mettre des doutes sur le postulat défendu par le GIEC ont été fichés comme négationnistes et donc jugés pas dignes d’être écoutés.
Bien qu’il ait une corrélation entre la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, et le changement de la température moyenne de la Terre, laquelle soit dit en passant n'a pas de signification physique et ne peut définir un climat, les travaux du GIEC ont été reconnu comme une vérité indiscutable. Rien d’étrange à cela. Ceux qui contrôlent la destinée de notre civilisation possèdent toute une série de techniques pour transformer une absurdité en une vérité indiscutable. Lire plus ici et encore ici.
C’est ainsi que la grande majorité des populations en est arrivée à croire que l’Homme, via les COP, pouvait contrôler, au dixième de degré près, le thermostat de la Terre en ajustant simplement la quantité de gaz à effet de serre anthropique injectée dans l’atmosphère. De plus, ces mêmes populations répètent en chœur des expressions banales et fausses « qu’il (l'humanité) faut sauver la Terre » sans se rendre compte que ce serait plutôt le contraire.
Est-ce que le GIEC aurait un autre but, non avoué, que de contrôler le climat ?
Il n’est pas impossible que le rôle probable du GIEC soit d’utiliser la détérioration du climat, sujet angoissant, tout simplement pour préparer les foules à accepter une transition énergétique devenue inévitable à cause d’une forte baisse du taux annuel d’extraction d’énergie fossile vers la seconde moitié de ce siècle. Les dirigeants et les grands industriels savent que si rien n’est entrepris, cette baisse entraînera un fort ralentissement des activités industrielles et donc une récession mondiale, qu'aucun gouvernement ni populations ne souhaitent. Si ce schéma devait se vérifier alors le but premier du GIEC ne serait pas de nature écologique mais plus de nature économique. Le souci premier des dirigeants de ce monde est d'abord de maintenir la croissance de la spirale production-consommation-travail, qui est la garantie d'une paix sociale temporaire, mais qui demande toujours plus de flux d’énergie. Pour cela il faudra progressivement trouver des énergies de substitution pour remplacer les énergies fossiles. Pour faciliter cette transition au niveau de l'acceptation populaire et trouver les financements nécessaires, quoi de mieux que de discréditer les énergies fossiles parce qu'elles mettraient en danger la Terre. Mais si la thèse soutenue ici devait s’avérer correcte alors les énergies alternatives, supposées à tort d'être propres (voir le 4ième exposé) seront d'aucun secours car, d'une part il est peu probable qu'elles remplacent d'une manière synchrone la perte des flux d'énergies fossiles (voir le 7ième exposé) et, d'autre part, même si elles le pouvaient, ce ne serait pas mieux car il faudrait alors s'attendre à une rapide altération de la biosphère due au cumul passé, présent et futur du total des activités humaines. Ce sont en effet ces activités qui modifient l’équilibre de la biosphère jusqu’à la rendre incompatible avec la survie de notre civilisation.(voir 4ième exposé et le 8ième exposé)
Ainsi l’ONU paraît au mieux être compétente pour s'occuper des problèmes à court terme mais ne semble pas l'être pour les problèmes de notre civilisation concernant le moyen ou le long terme.
En conséquence, demander à l'ONU de déterminer laquelle des deux visions sur l’avenir de notre civilisation, l'optimiste ou la pessimiste, est la plus probable n'est pas forcément le bon choix.l
Devrait-on alors demander au monde académique d'évaluer la vision la plus probable sur l’avenir de notre civilisation ?
Ce n'est peut-être pas non plus la meilleure voie pour au moins deux raisons :
Premièrement, comme développé en annexe, le monde académique moderne ne semble plus capable de pouvoir résoudre nos éventuelles malheurs futurs si ce n'est plutôt de les aggraver.
Deuxièmement, le monde académique a pour mission de promouvoir le progrès et, à ce point de vue, il est parfaitement dans son rôle. Mais si justement c’était cette course aux progrès qui représenterait le danger majeur pour notre civilisation, alors le monde académique serait à la fois juge et partie, ce qui n'est pas souhaitable, et qui de plus en est parfaitement incapable. Pourquoi ?
Parce que les acteurs du monde académique sont sélectionnés et formatés pour devenir les garants de la continuité des progrès sur lesquels repose notre civilisation. Ils opèrent dans les Universités et les Grandes Écoles. Ces dernières sont divisées en départements hautement spécialisés dans des domaines toujours plus étroits. Il est donc à craindre que ces spécialisations deviennent un obstacle majeur pour prendre une certaine distance envers le paradigme d'aujourd'hui. En outre, Universités et Grandes Écoles sont de plus en plus sous l'influence de leurs commanditaires qui demandent un retour sur investissements. C'est là un autre biais supplémentaire à l'impartialité d'un jugement. Il est aisé de comprendre que les chercheurs passionnés et leurs commanditaires avides de puissance et de richesses ne peuvent avoir qu’un point de vue biaisé sur les aspects négatifs de leurs œuvres.
De plus, dans le système de pensée propre à notre civilisation, un progrès technique ou économique est considéré comme un « vrai » progrès qui, s’il participe à l’économie du moment, apporte des emplois et stimule la croissance du PIB. Cette forme de pensée, axée essentiellement sur le bénéfice immédiat, empêche tout jugement sur les conséquences éventuelles des progrès à long terme. Nos puissants moyens de conditionnement avec ses diverses facettes, dont les plus connues sont l’éducation populaire, l’enseignement spécialisé, le marketing et la publicité sont là pour nous les faire accepter et même nous les rendre indispensables. S’ajoute à cela l’endoctrinement par les réseaux sociaux, Internet, YouTube et autres médias utilisés sans modération par toutes sortes d’individus faisant peser des menaces sur nos sociétés.
Toutefois il ne faudrait pas voir dans ce propos le soupçon d’un complot ou d’une machination diabolique orchestrée par un groupe de puissants individus agissant sur le monde intellectuel pour d’obscures raisons. Plus prosaïquement, il n’y aurait en fait que des opportunistes plus ou moins doués et plus ou moins scrupuleux pour profiter du système dans lequel ils se trouvent.
Le mode de pensée du monde académique a peu de chance de changer par lui-même. En effet il a la particularité de s'auto-développer et s'auto-entretenir pour au moins deux raisons :
La première tient dans l'insatisfaction permanente caractérisant le mode de pensée de ceux qui recherche à tout prix le progrès. Ceci a pour effet d'augmenter la complexité de nos sociétés de manière exponentielle, tant qu’il y aura suffisamment de flux d’énergie pour le permettre.
La deuxième raison est que le paradigme de la croissance et du progrès à tout prix se perpétue par le jeu de la sélection automatique de ses acteurs. Dès le plus jeune âge, ceux qui semblent être les plus aptes à accepter le système et à le perpétuer sont promus par leurs pairs. Ils deviendront à leur tour ceux qui sélectionneront les générations suivantes et ainsi de suite. En d’autres termes, tout comme dans une religion, le système s'auto-entretient grâce à ceux qui en forment l’élite et qui, peut-être honnêtement et ingénument, sont persuadés qu’il n’y a pas d’autres systèmes possibles.
En conséquence, parce que le monde académique est le catalyseur du progrès et donc de la croissance économique, il ne peut être en mesure d'évaluer la vision la plus probable de l’avenir de notre civilisation.
Alors qui pourrait le faire ? Que peut-on proposer pour sortir de cette ornière?
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